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La Une CED

Le journal de MCDem (10), par Murielle Compère-Demarcy

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 22 Mars 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Dimanche 10 décembre 2017

 

Neige fondue

les pensées tombent

des nerfs de glace se crispent

dans la tête

 

Le sapin de Noël s’est recouché

on attendra demain

S’allonger dans l’hiver

après la première lessive

des souvenirs salis

La Styx Croisières Cie (2), par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 21 Mars 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières


« Toucher au réel comme on touche terre. Pauvre navigateur que je suis. Les mers sont des ciels renversés, les vagues leurs nuages »

Jules de Montalenvers de Phrysac, Livre de mes Mémoires

µ 1. À propos de Dieu. L’archevêque de Paris, Michel Aupetit, issu d’une famille non pratiquante et de la médecine, déclare (Le M. 12/I) : « … la médecine m’a appris à aimer les gens indépendamment de ce qu’ils sont. Quand vous êtes médecin, vous soignez des gentils et des pas gentils ». « … dans la prière, on apprend à parler à Dieu. On entretient une relation. Alors que dans une relation de catéchisme, on apprend à parler “de” Dieu, c’est intellectuel ».

Commentaire : Avec mon plus grand respect pour cet archevêque et sa vérité, je demeure stupéfait que l’on puisse s’entretenir, parler… avec un Être qui ne vous répond jamais, qui n’a jamais répondu à personne, qui ne répondra jamais à personne ou qui ne vous renverra que vos propres réponses ; avec une fiction, en somme, sur laquelle se sont échafaudées mille fables et historiettes à dormir debout peu à peu pétrifiées en religions, en dogmes et en rites. Cela doit tenir du rêve éveillé et de la fantasmagorie. C’est ainsi que le Facteur Cheval édifia son palais idéal, à Hauterives, dans la Drôme.

Gérard de Nerval, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Mardi, 20 Mars 2018. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

j’ai connu les barreaux de Sainte-Pélagie

l’alchimie des humeurs, la liesse et les orgies

j’ai fêté mes vingt ans sous les rêves de Faust

lourd de graves pensers, fin comme un timbre poste

 

je suis ailleurs, je suis ici, je suis l’Orient

sur les bords de Sylvie, prospecteur surconscient

des chimères de feu, sous l’aube inconsolable

où la brune hirondelle étend son long retable

Le petit mot de Laurent Herrou… Entretien avec Arnaud Genon

Ecrit par Arnaud Genon , le Lundi, 19 Mars 2018. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

Avant la parution aux éditions Jacques Flament, en mai prochain, de son Journal 2017 (après Journal 2015 et Journal 2016, publiés chez le même éditeur), Laurent Herrou nous propose avec Le Petit mot (Eléments de langage, collection O.L.N.I., février 2018) un texte qui transforme l’écriture diaristique en un exercice de style jubilatoire. De 2000 à 2008, Laurent Herrou a travaillé à la Fnac de Nice. Revenant sur ses journaux intimes inédits de l’époque, il a extrait toutes les phrases contenant « Le petit mot », le mot « Fnac » qui occupait alors sa vie et hantait ses pensées, et les a juxtaposées sans aucun artifice. Il en résulte un livre atypique dans lequel le « je » se confronte au « petit mot » et tente dans et par son ressassement-recensement incantatoire, de s’en libérer… Nous avons voulu en savoir un peu plus sur cet Objet Littéraire Non Identifié. Entretien…

 

Arnaud Genon : « Le petit mot », dont le contenu est extrait de vos journaux intimes tenus entre 2000 et 2008, est un livre en même temps intime et extime. Il parle de vous mais aussi, semble-t-il, du « je » pris dans ce qui pourrait relever d’une forme d’aliénation au travail. Quelle était véritablement votre intention initiale dans ce livre ?

Le journal de MCDem (9), par Murielle Compère-Demarcy

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Vendredi, 16 Mars 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Vendredi 8 décembre

 

Lettre à Daniel Biga*

Cher Daniel Biga,

Je lis L’Amour d’Amirat (2 A majuscules…), votre journal des années d’exil, vos mots comme un escalier sans ponctuation avec, descendues/montées, « d’interminables marches de glace », ou « d’autres mondes solaires », dans le dénuement lucide d’une spontanéité recherchée (« il n’est jamais trop tard pour être enfin spontané »). Contemplations juste saisies au point de réflexion, intact, seul avec soi, dans la course des phrases charriées de si loin – « simplement, si dépouillé ». Dans le cœur silencieux du retrait là où, finalement, la vie s’ébroue malgré tout, malgré soi, si intense (« dans ce monde de terre de forêts d’animaux / il ne se passe rien : l’actualité ici est éternelle »). Et ces odeurs, ces parfums, cette cuisine alimentaire du quotidien qui nous redonnent de la chair, la chaleur, « toutes nourritures (…) maternelles ».– Un festin nu ?…