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La Styx Croisières Cie (1) Janvier 2018, par Michel Host

Ecrit par Michel Host le 01.03.18 dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

La Styx Croisières Cie (1) Janvier 2018, par Michel Host

 

« Tout est musique, vents égarés de la terre et pets de nonnes »

Jules de Montalenvers de Phrysac

 

µ. « µ », pour introduire chaque article : le « mu » grec, sans tilde, ma machine n’y arrive pas, ou alors c’est moi… « µ » comme dans mouvoir, émouvoir… comme « μυζω », je murmure, je grogne, je gronde : cela me va, je suis rarement d’humeur accommodante.

 

µ 1. Comme annoncé, en l’an 2018 les Carnets d’Un Fou se métamorphosent en une compagnie maritime et touristique : La Styx Croisières Cie.

Commentons brièvement :

L’abandon d’abord : je n’ai jamais été fou, je feignais de l’être. Le lecteur le moins attentif comprenait bien qu’avec autant de méchanceté, de visions atroces offertes de notre terre paradisiaque et de ses angéliques habitants, j’entretenais de pieux mensonges à longueur de pages. Et puis je savais que l’on finit par lasser à taper sans cesse sur le même clou avec le même marteau. J’énervais les esprits tournés vers la pensée correcte, les idées reçues, telles que les présentent les chaînes télévisuelles et les radios périphériques ou non. Aller contre la doxa, contre la pensée mainstream, ou même contre la non-pensée, est un projet intenable à long terme. Je ne voulais pas que l’on puisse dire de moi : « Sur son lit de mort, il radotait encore ». Il fallait donc passer à autre chose, à mieux si possible. Quant à convaincre, ne nous faisons pas d’illusion. Des dames très sages disaient autrefois de leur petit-fils récalcitrant : « Autant faire boire un âne qui n’a pas soif ».

La métamorphose ensuite : une compagnie du bonheur, dédiée au tourisme, activité prisée de nos contemporains qui semblent n’avoir pour projet que de sortir de leurs appartements, de leurs maisons dès qu’ils bénéficient de trois jours de congés, qui s’enchantent d’être regroupés par dizaines, par centaines d’individus se ressemblant étrangement tant par leurs goûts que par le vêtement, enchantés de pratiquer les mêmes activités tous ensemble et aux mêmes jours et heures. Les religions étant frappées d’obsolescence (sauf une, et c’est le malheur inscrit sur terre), le travail étant passé de mode (encore près de trois millions de chômeurs dans ce pays), personne ne croyant plus un mot sortant de la bouche des politiques, reste donc le tourisme comme activité fictive de remplacement. On se devait d’en tenir compte.

Ce conformisme admirable mérite d’être organisé. D’où l’idée d’une éternelle croisière, d’un désir d’ailleurs enfin assouvi pourvu que cet ailleurs ne soit point effrayant, point différent de l’ici et du maintenant que l’on quitte. On l’aura compris, nous allons naviguer en pleine fiction. Ce sera la littérature itinérante de l’Immobilisme Universel. On construit les mêmes tours à Londres et à Shanghai, à Atlanta et à Dubaï… Et avec ça, nul besoin de penser. Nous n’allons quand même pas nous encombrer de pensée. Ç’est inutile de nos jours, très fatigant, et ce le fut probablement toujours. Penser, un archaïsme insupportable !

Le Styx, maintenant… Pourquoi ce fleuve que les mythologies les plus anciennes nous disent qu’on le traverse pour rejoindre ce lieu inhospitalier autrefois appelé Enfers ? C’est simple, l’invivable paradis où nous sommes retenus depuis toujours ne peut que gagner à se changer en « enfer ». Pourquoi sommes-nous si nombreux à vouloir nous éloigner de notre paradis ? Sur l’autre rive du fleuve, ce ne peut être que mieux, nous sommes tant à le croire, à l’imaginer, à le désirer. Ce que peu de gens savent, c’est que le Styx a été traversé et que déjà nous vivons sur l’autre rive du fleuve. La Cie Styx Croisières se propose de satisfaire sa clientèle, de vous satisfaire dans toute la mesure du possible. Mais qui embarquera ne pourra signer de contrat d’assurance : les voyages se feront aux risques et périls de chacun(e). Que demeure au moins le sens de l’aventure !

Les rubriques des anciens Carnets subiront quelques modifications : les Mots-Éclairs (après la lettre « Z », que faire ?) sont condamnés à disparaître, mais non pas les Mots, qui méritent d’autres regards et d’autres attentions. L’actualité (le réel, ses faits, ses constats) se verra réduite à l’essentiel hebdomadaire, à savoir son squelette, l’os immangeable. De ces histoires édifiantes de la religion, des intentions politiques de notre groupe d’extrémistes parisiens, nous aurons des visions espacées, des échos variés et précis.

µ 2. Phrysac est ce lieu-dit de l’Auvergne profonde que ni les archéologues, ni les services secrets ni les agents du fisc n’ont encore réussi à localiser. Peut-être le seul Paradis ayant jamais existé. Il a été profondément enfoui sous les déjections d’une entreprise du siècle passé qui draguait le sable et détournait les rivières de leur lit.

Jules de Montalembert fut un écrivain peu prolixe. Il laissa quelques pages noircies d’aphorismes et de sentences dans la sacristie de l’église dédiée à Saint-Phrysac, enfouie elle aussi. Un éditeur local eut le temps d’en prendre connaissance et de les colliger. Les éditions Gallimard y jetèrent un œil distrait, les classèrent aux archives, et nul ne s’en soucia plus. Je les retrouvai, par un hasard heureux, errant la nuit, nouvel Arsène Lupin, dans les couloirs vides et les caves de l’illustre maison.

µ 3. Le romancier Jean d’Ormesson vient de mourir. Dans la nuit qui suivit, le chanteur populaire Johnny Halliday fit ses bagages à son tour. On ne parle plus que de ce dernier. Nous sommes en décembre de l’année écoulée. Pour Jean d’Ormesson, il était sans nul doute un bon écrivain, d’un style parfois tintinnabulant, mais toujours maître d’une langue d’une grande clarté. Il usait à merveille des relais que lui offraient la presse écrite, les radios et la télévision, ne craignant pas de s’y faire voir et entendre en bateleur, voire en plaisantin facile, ce qu’il reconnaissait sans difficulté. Humainement, outre son élégance unanimement célébrée, il était généreux et reconnaissait les mérites des écrivains ses contemporains. Je lui dois ma reconnaissance pour quelques mots qu’il dit à mon sujet après une émission honteuse (Capital) où je fus, naïf et confiant que j’étais, piégé par son organisateur. Il fut de ceux qui luttèrent vaillamment pour que les femmes pussent entrer à l’Académie française. On rit encore de cette vision : lorsqu’il y introduisit Mme Marguerite Yourcenar fraîchement débarquée d’Amérique, qui, la mine entre revêche – Mais dans quel guêpier me suis-je donc fourrée ! – et à demi-satisfaite, ne savait trop où on la placerait, ce que l’on ferait d’elle, ce qui allait s’ensuivre. Elle figura très peu dans les travaux de l’immortel aréopage, et, ce jour-là, elle avait l’air d’un ragondin piégé par des chasseurs d’animaux à fourrure.

µ 4. Les tortures que les sbires du tyran syrien Bachar Al-Assad, dans les geôles du régime, firent et font encore subir aux femmes et aux jeunes filles sont inimaginables, le viol étant l’élément de base du banquet mortel des monstres et des pervers. Hitler n’eut pas, me semble-t-il, le souci d’aussi massifs raffinements de cruauté. Pour Staline et Mao Dzé-Dong, il faut voir. L’Occident – nous ! se tait depuis six ans. On n’est jamais vraiment déçu par le chromosome « Y », par le mâle encore dans sa pâte première et par l’humanité en général comme en particulier (Article d’Annick Cojean, entretien avec Hasna Al-Hariri, Le M. du 6/XII/2017).

µ 5. La littérature, ce n’est pas vraiment drôle. Le M. des Livres du 22/XII/17 me tombe sous les yeux : on y fait, en page 10, l’éloge sans mesure du « diariste » Charles Juliet. Aucune retenue, pas l’ombre de l’ombre d’un doute : l’écrivain, a certes connu une enfance pénible, séparé qu’il fut à un âge très tendre de sa mère malade. Ce fut en quelque sorte le puissant moteur de son écriture. L’écrivain, donc, apparaît comme le parangon des vertus écrivantes. Seul son portrait photographique (par Philippe Matsas) nous le montre sévère, doté d’un regard perçant, inquiétant. « Diariste », je n’aime pas trop, on comprendra pourquoi : neuf volumes et le dixième en préparation ! Je n’ai pas lu une seule page de M. Juliet, l’unisson d’une critique qui ne critique pas me rebute, et en ce qui concerne ce monsieur, ce n’est pas d’aujourd’hui. M. Juliet aurait donc appris à « se connaître » enfin et « à écouter autrui » en écrivant son Journal depuis des années. Selon moi, cet article maladroit en forme d’entretien démontre qu’il s’écoute surtout lui-même. Quelques-unes de ses déclarations : « Je n’avais pas encore accès à mon univers intérieur ». Univers !… fichtre Dieu. Que personne ne pouffe ! « Pendant longtemps j’ai cru que j’allais être un raté ». Seriez-vous, monsieur, le seul à avoir douté ? Et maintenant, rassuré ? L’encens et la myrrhe, n’est-ce pas ? « C’est par elle (la souffrance) que l’on approche la connaissance de soi ». Un brin de modestie – « on approche » – vous sied à ravir. Vos lectrices s’allongent sur des divans, vous, vous passez par les voies nobles de la littérature. Vous vous approchez sans crainte des saintes montées au ciel, Thérèse d’Avila par exemple, dont vous vous inspirez du : « Sachez vous mettre dans le vrai ». Vous tendez donc à la vérité de vous-même. Admirable ! Vérité absolue ? Vous-même… vous-même… admirable. À la fin, les bonnes œuvres ne sont plus très loin : « Si un écrivain a une fonction – concluez-vous – c’est bien celle-ci : aider d’autres à se sentir moins seuls ». Admirable, monsieur, admirable ! Je partage entièrement une seule de vos déclarations, laquelle dément vos autres propos : « L’art doit être sans but et sans intention ». Cependant, l’extrait cité de votre « journal poignant », des pages de votre « bouleversante introspection », une douzaine de lignes en somme, contient dix fois le pronom « je », sans parler des diverses épiphanies de votre moi. N’est-ce pas trop, monsieur ? Je crois que je continuerai à ne pas vous lire. Et pardonnez-moi si je vous semble un roquet levant la patte sur le socle de votre statue.

µ 6. Une année qui commence bien, très bien même… Certes, se produisent dans le monde des événements autrement importants : nos millions de chômeurs, la désertification des cerveaux, l’inépuisable conflit israélo-palestinien, les crimes des cent guerres et combats en cours sur la planète, le séisme politique qui se profile en Iran, l’assomption du dollar, la mise en lieux sûrs (les paradis fiscaux) d’immenses fortunes acquises par d’inavouables moyens et toujours dissimulées dans le respect formel de la légalité, l’avilissement consenti de la langue française…

Nous avons donc connu, ici, un radical changement de civilisation. Durant les deux nuits qui ont précédé et suivi le passage d’une année à l’autre, la civilisation que nous nous voulions appeler française, a changé du tout au tout, du moins pour ce qui tient à la région parisienne. Dans la localité de Stains, des policiers parvenus à sauver des enfants de l’incendie qui menaçait leurs vies, les vies des enfants comme celles des policiers, se sont vus assaillis de jets de pierres et d’insultes par des jeunes gens reconnaissants et parfaitement éduqués. À Champigny-sur-Marne, lors d’une soirée privée où tout le monde ne pouvait être admis, un officier de police et une gardienne de la paix sont envoyés sur place (autrement dit voués au sacrifice) pour calmer les esprits (un mur a été écroulé, une porte enfoncée) : leur simple arrivée coalise la violence et la haine contre eux. Ces représentants de l’ordre républicain sont pris à partie, l’officier a le nez cassé, la policière est jetée à terre, rouée de coups de pieds, et, à la fin, elle s’évanouit. On essaie de s’emparer de leurs armes, tout cela sous les cris enthousiastes, les rires de la troupe des nouveaux « Camelots de la République des Accommodements » et de la démocratie de l’Oubli et de l’Impunité, et dans le cliquètement des prises de vue photographiques. Le lynchage, aujourd’hui c’est la fête ! Enfin, à Aulnay-sous-Bois, deux gendarmes contrôlant un véhicule sans doute volé, sont eux aussi roués de coups. Édifiant tableau des nouvelles mœurs. Nos jeunes « Incoyables » dictent désormais leur loi. Les gardiens de leur sécurité sont agressés, leur vie mise en danger, et celle aussi des enfants qu’ils sont en train de sauver, petits frères et sœurs des agresseurs. Une femme est jetée au sol et battue comme plâtre. Un ministre de l’intérieur, parmi d’autres, dénonce le scandale de la violence sociale et prêche le grand châtiment. Il ne se passera rien, soyons rassurés. Au prétexte de leur jeunesse, de cent excuses sans fondement, les délinquants seront ou remis en liberté, ou assujettis à des peines symboliques par des magistrats irresponsables. Après l’injustice populaire, la justice du Syndicat de la magistrature. Personnellement (c’est ainsi que l’on s’exprime quand on est le seul de son avis), je suis ravi de cette continuité dans notre changement de civilisation, et particulièrement de l’entrée en scène de nouvelles mœurs courtoises dédiées aux femmes.

µ 7. Lecture en cours. Je lis Maurice Pons, son Carnet du désert (éd. Rhubarbe) ; il est l’auteur de plus de trente ouvrages, dont certains publiés par lesdits « grands » éditeurs. Le grand succès n’étant jamais venu, le doute s’est installé en lui-même, par moments, puis la révolte. Il avoue sa haine de l’humanité (comprendre : son amour déçu), son amertume, sa solitude, et le lent refroidissement de sa passion d’écrire, qui est la seule pourtant à l’avoir maintenu en vie jusqu’en 2016. Pour La Cause littéraire, je ferai dans quelques jours une « lecture » de ce Carnet que tout jeune écrivain devrait avoir à son chevet.

µ 8. Les jeunes Turcs ! Ils ont oublié Dieu le Père et son fils, ils ne sont même pas athées, ils ont choisi Allah et ses porte-flingues de Daesh. Non seulement il leur manque un hémisphère cérébral, mais les deux. Le vent des steppes souffle dans leurs crânes vides.

µ 9. Je suis triste. Ce 7 janvier, est annoncée la mort de la chanteuse France Gall, celle qui, avec Françoise Hardy, de sa voix légère et presque enfantine, charmait mes oreilles d’étudiant au début des années soixante. Elle chanta « Résiste ». Elle fut la compagne de Michel Berger qui, avant elle, entra dans « Le Paradis blanc ». C’était en 1960 au 1961, dans ce lycée du XIIe arrondissement où j’exerçais, pour financer mes études, la fonction modeste de pion. Un jour de printemps, le surveillant général me demanda d’aller suppléer l’absence d’un autre pion, dans le collège attenant au lycée. Je surveillai donc la récréation d’enfants de 12 ou 13 ans. Une blondinette au fin minois vient vers moi, tout en pleurs, on lui a fait quelque vilenie. Je rapproche les protagonistes et apaise le conflit. Ces trois minutes, je ne sais pourquoi, n’ont jamais déserté ma mémoire. La peine de la fillette m’avait ému. Ce fut la seule fois où j’eus l’occasion de parler à France Gall. Elle disparaît à 70 ans nous dit-on. Dois-je le croire ?

µ 10. Le philosophe. Yvon Quiniou, j’allais l’oublier, dans Le M du 29 décembre, soutient que d’affirmer que « la société n’est pas laïque » est une formule illégitime, interprétant de façon forcée cette affirmation du président Macron : « les religions font partie de la vie de la nation ». Son interprétation force le trait, car elles font bel et bien partie de la vie de la nation en tant que celle-ci se fonde sur une société humaine. Comment empêcher les uns de croire (ils prennent ainsi leur assurance-survie), les autres de ne pas croire. C’est ainsi depuis la nuit des temps. Il me semble que le président ne reconnaît ici aucun apport positif des religions. Il prend acte d’un fait. Le postulat de départ de M. Quiniou me paraît faux. Son interprétation change les termes : elle dit société, laïcité ; le président disait : nation et vie de la nation.

Par ailleurs M. Quiniou a raison en tout ce qu’il dit des religions : « …les religions […] n’ont cessé tout au long de l’histoire, de se déchirer entre elles et d’abîmer le lien social, donc la vie en société… / La tolérance interreligieuse n’a guère été leur fait, mais plutôt le dogmatisme et le fanatisme, avec en plus une haine de l’athéisme qui culmine dans l’islam… / elles auront tenté de retarder tous les progrès dans la vie sociale que les sciences et les techniques ont apportés… / …elles n’auront cessé de soutenir les pires pouvoirs politiques… ». Il conclut : « …aucune religion n’a le droit d’imposer socialement ses croyances et son culte aux citoyens ». Je suis de cet avis.

Que les religions, à travers penseurs et hommes de science n’aient cessé d’être soumises à un diagnostic critique est encore la vérité. Rationalisme et scientisme sont parfois étroits, mesquins, mais ils se fondent sur le libre examen, les faits constatés ou démontrés, le bilan de « leurs effets désastreux sur la vie des hommes ». Le judaïsme n’a pas tenté de s’imposer au monde en tant que religion, la chrétienté et particulièrement ses factions catholiques et protestantes l’ont fait, mais se sont placées aujourd’hui sur une position de retrait ou d’attente ! ¡ Ojo ! Seul l’islam, par la teneur de son texte fondamental même, par l’inconduite meurtrière de ses adeptes les plus actifs et fanatiques, trouble la vie des sociétés en prétendant s’imposer à toutes comme seule et unique religion, dans un califat universel règlementé par la charia (le code civil et pénal musulman)…

µ 11. Aux 50 ans de la mort d’un écrivain, au Québec en tout cas, son œuvre tombe dans le domaine public. En France, il faut attendre les 70 ans. M. Régis Tettamanzi, professeur de Lettres, a donc dirigé, au Québec, une réédition des pamphlets de Louis-Ferdinand Céline, réédition (publiée en 2012) accompagnée de commentaires que d’aucuns estiment partiels et insuffisants, erronés parfois. Il s’agit des textes antisémites, connus et méconnus (parce qu’interdits de vente pour ce qui est des anciennes éditions) : Bagatelles pour un massacre (1937), L’École des cadavres (1938), Les Beaux Draps (1941).

M. Antoine Gallimard s’apprêterait à suivre cet exemple et M. Pierre Assouline serait le contremaître de l’ouvrage. Je m’inquiète déjà, car M. Assouline serait aussi, en l’affaire, juge et partie, tout en restant l’esprit limité et nuisible que je prétends qu’il est. Autre inquiétude : au sujet des historiens commentateurs et redresseurs de textes, quand on sait qu’ils ne parlent que de faits qu’ils n’ont connus qu’à travers mille exégèses et commentaires, et qu’il leur arrive aussi d’éviter de s’en tenir aux faits.

Précision : La clause des soixante-dix ans d’attente serait rompue à Paris parce que Mme Lucette Destouches, veuve de Céline, aujourd’hui âgée et légataire de l’œuvre, manque d’argent sur la fin de ses jours. Le motif ne peut être contesté quoi qu’on en pense. L.F. Céline, par ailleurs, « n’avait pas souhaité » que ses pamphlets fussent réédités.

Autres précisions : je n’ai jamais lu ces pamphlets, si l’on excepte quelques citations de hasard, car je ne « fais » aucun bouquiniste pour acheter en sous-main quelque texte sulfureux que ce soit. Les lire aujourd’hui me conviendrait dans le mesure où en ayant tant entendu parler d’eux, je crois devoir aller au texte pour être enfin pleinement informé et me faire mon propre avis. En outre, pour les raisons que je vais dire, j’ai toujours été partisan de la réédition sérieusement et objectivement commentée, par des historiens notamment, du Mein Kampf de Hitler. L’entreprise, dit-on, serait en cours de réalisation. Ne lisant pas l’allemand, je me procurerai le livre. Pour les mêmes raisons, je suis partisan encore de la réédition des pamphlets de L.-F. Céline. Ces raisons : 1) l’ignorance conduit à la sur-ignorance, à la fable, aux rumeurs, à devoir ne se fier qu’au jugement d’autrui – 2) Notre enseignement secondaire et supérieur, guidé par des esprits socialistes impartiaux, sûrs d’eux-mêmes et de leurs méthodes pédagogiques, produit par conséquent des têtes éclairées, formées à l’histoire comme à la vision critique des textes, aptes à s’emparer de façon objective et critique de textes de toutes sortes et de tous horizons : des baccalauréats délivrés à 98% ne sont-ils pas la preuve de ce que j’avance. Quels motifs aurions-nous de les priver de ces pamphlets dont ils n’auraient aucun mal à détecter et à condamner l’ignominie, et qu’ils sont en droit de connaître, comme tout le monde, selon les termes mêmes de l’égalitarisme démocratique ? – 3) Comme pour le professeur Henri Godard (même numéro du M), expert célinien, ma conviction est que l’antisémite, à cette lecture répugnante, s’ancrera plus encore dans son antisémitisme répugnant, et que l’esprit sain et parfaitement éduqué par la République y trouvera des raisons supplémentaires de rejeter l’antisémitisme en même temps que « l’ennui » d’un ressassement anti-juif datant de presque un siècle. Chacun, comme toujours, argumentera donc selon sa conviction et le métal dont est forgé son être profond. Rien n’est appelé à changer, en effet (cf. M. Serge Klarsfeld). Si cette troisième raison devait être contredite dans les faits, ce serait à désespérer de l’excellence de notre enseignement laïque et républicain. Une interdiction de publication serait le plus ample déni de l’Instruction publique depuis Jules Ferry à nos jours, le désaveu de ses professeurs et la ruine du dogme de la laïcité dans sa face pédagogique. Qu’on ne se méprenne, je sais très exactement ce que signifient, dans ce contexte, mon ironie et mes nasardes.

Deux risques cependant : que la langue célinienne, sa puissance torrentielle, son élan, ses qualités inventives, sa rythmique (repensons au « métro émotif » !) ne captent les esprits, ne les séduisent, ne les envoûtent… enfin, qu’elle ne les emporte, voire les convainque ! Mais on dit aussi que ces pamphlets ne font pas montre de toutes les qualités des romans de Céline. Second risque : que les faibles d’esprit qui aujourd’hui fondent leur antisémitisme sur l’insolubilité du conflit israélo-palestinien y trouvent des raisons d’accroître leurs violences. C’est un risque à courir, il fallait ou les éduquer, ou éradiquer leurs mauvais maîtres de religion (les imâms) ou les trier avant de les introduire sur notre territoire. Existe aussi la chance très mince qu’ils se fassent une juste opinion. Quant à la mienne, elle ne fait aucun doute, et fut plusieurs fois exprimée dans mes Carnets d’un Fou, ouverts en 2009, elle le sera dans ceux-ci, La Styx-Croisières Cie, publiés sur le site de La Cause Littéraire et par les Éditions de Londres : « Israël ne négocie pas avec les Palestiniens, certes. Mais est-il possible de négocier avec celui qui, dans sa charte, garde inscrite l’explicite volonté de vous exterminer ? ».

L’avis de M. Pierre-André Taguieff, sociologue et politologue (même exemplaire du M). Il pense qu’une équipe pluridisciplinaire d’historiens « reconnus » doit accompagner l’édition projetée par la maison Gallimard. C’est la seule possibilité, encore que, selon moi, ces gens « reconnus » joueront leur réputation et leur carrière dans la délicate entreprise… seront-ils donc entièrement libres et objectifs ? M. Taguieff doute de l’intérêt de rééditer « ce torrent d’injures et de contre-vérités », tout en observant que les trois pamphlets sont désormais en lecture libre et non accompagnée sur divers sites internettablettes, etc., accessibles donc à tout le monde, « et que les organisations antiracistes avouent leur impuissance devant leur diffusion sauvage… ». Y a-t-il donc tant d’urgence à les proposer à nouveau au public ? Chez Gallimard, n’envisage-t-on pas la bonne affaire avec « des intentions lucratives » ? M. Taguieff a raison sur tous ces points. Il veut qu’on prenne son temps et toutes les précautions, que l’on mette le plus grand soin à démêler le vrai du faux dans l’apparat critique : « …il faut les contextualiser (les textes) et présenter une analyse critique des accusations sans fondement, des citations falsifiées, des raisonnements boiteux et des mensonges de propagande » qu’ils recèlent. Il a encore raison, mais peut-être faudrait-il, le mieux étant souvent l’ennemi du bien, parler d’un apparat critique « judicieux » et limité à l’indispensable, sous peine de lasser le lecteur qui l’abandonnera en fin de compte, car rendu si pesant qu’il en deviendra illisible, et donc sans utilité pratique.

Il semblerait que la maison G. souhaite maintenant « suspendre » son projet de publication. Dans cette affaire, il ne s’agit pas de « littérature », mais principalement de deux choses à mes yeux : l’anticipation de gains importants pour la maison G., et pour ceux qui, comme moi, n’ont jamais cherché à se procurer ces textes en jouant de leur connaissance du milieu de la librairie d’occasion et du temps qu’ils ont le loisir de consacrer à de telles recherches, d’une demande (pas même d’une exigence) d’information et de connaissance exacte du corps du délit et non pas de quelque désir malsain touchant à l’antisémitisme.

Dans Le M du 13/I, confirmation : Gallimard « suspend » la réédition. Le titre de l’article : « Gallimard renonce à publier… ». C’est une pression supplémentaire sur l’éditeur. Comprendre (c’est du moins ce que je comprends) : Il ne doit pas publier, ni maintenant ni jamais. Un groupe de pression à travers quelques associations, exerce sa censure morale et pratique. Dans l’article, on lit : « Aucun appareil critique, peu importe sa nature, n’aurait changé quoi que ce soit ». C’était précisément l’enjeu ! Y est souligné le silence de la ministre de la culture, l’ex-éditrice Mme Nyssen. M. Antoine Gallimard indique qu’il « ne peut rien faire » s’il a Serge Klarsfeld contre lui. Enfin, est soulignée la pointe « d’exaspération » chez l’éditeur, qui déclare : « Aujourd’hui, l’antisémitisme n’est plus du côté des chrétiens mais des musulmans, et ils ne vont pas lire les textes de Céline ». Grande vérité : en effet, ou ils ne savent pas lire, ou ils ne lisent que le Coran, et encore ! Pour ma part, ayant toujours visé les musulmans et non les Arabes dans mes diatribes, je constate avec satisfaction que peu à peu la pertinence de mon analyse (non acceptée des Jivaro-progressistes) est reconnue publiquement. Il va falloir y venir. Enfin, ceux qui voudraient aujourd’hui prendre une connaissance précise et analysée des textes de Céline en sont réduits à cette absurde solution : devoir appeler sur des réseaux internet peu fiables une édition elle-même peu fiable (celle parue au Québec). D’autres parutions des pamphlets, totalement sauvages, pourraient aussi être suscitées. La censure fait donc tomber ceux qui l’exercent dans un mal pire que celui qu’ils craignent et combattent. Le 14/I

µ 12. M. Trump, président des États-Unis, est, au plan cérébral, l’admirable successeur de M. Bush Jr qui faisait la guerre comme on joue avec des allumettes. Lui n’aime ni les noirs ni les amérindiens qui prétendent envahir son beau pays alors qu’« ils vivent dans des pays de merde ». La logique des faits bruts elle-même échappe à ce génie de la simplification.

µ 14. Histoire masquée de la France. Entrefilet du M (13/I) : le député Gilbert Collard, apparenté FN (et c’est là la cause première de la décision judiciaire), est mis en examen « pour diffusion d’images violentes » sur les réseaux sociaux. Il s’agit de photos montrant les victimes de l’État Islamique. Peine encourue : 3 ans de prison et 75.000 € d’amende.

Commentaire : on ne peut donc pas montrer les cruautés de ces fanatiques qui ont fait près de 400 morts sur notre territoire et bien davantage au Moyen-Orient. Je pense aux enfants juifs de l’école toulousaine, et à leur père, tous assassinés par un débile profond se revendiquant d’Allah et de Daesh. Faire voir et connaître équivaudrait, selon les Jivaro-progressistes, à « stigmatiser » les musulmans modérés qui peuplent notre pays. Or, il n’existe pas de musulmans modérés, seulement des impuissants et des lâches qui tremblent de peur sous la menace des musulmans radicaux, des imâms intégristes cachés, des désœuvrés d’Allah, incapables pour nombre d’entre eux d’apprendre quoi que ce soit dans nos écoles, individus remplis de haine contre la France, prêts à tous les trafics, voire à l’assassinat. Ils l’ont prouvé et le prouveront encore. Qui plus est, on trouvera sur quantité de sites des « images violentes » à profusion, montrant les supplices chinois, les supplices infligés par les Inquisiteurs catholiques, les femmes allemandes violées et tuées par la soldatesque soviétique, les hommes et femmes russes pendus et suppliciés par la soldatesque nazie… Il s’agit donc bien, en ce qui concerne les « images » proposées par M. Collard, d’une censure pure et simple. Une de plus !

Désolé de ne pouvoir tenir ma parole. Je m’étais promis de lever le pied sur ces questions bien actuelles. C’est impossible ! La lecture des évidences fait trembler les mains et soulève le cœur. Je suis bien loin de pouvoir me présenter comme un disciple d’Épictète. Le M. 14/I

µ 15. On sait maintenant pour qui travaillent M. Macron et son régiment des Jivaros : selon une étude de l’OFCE ( Observatoire Français des Conjonctures économiques) : « À eux seuls (les plus riches) les 5% des ménages les plus aisés capteraient 42% des gains de niveau de vie ». « En 2018, les 5% de Français les plus modestes devraient voir leur niveau de vie reculer de 0,6% en moyenne ». Le M. 16/I

µ 16. « Le Parti socialiste à la dérive ». « Le congrès d’Aubervilliers sera d’autant moins une bataille de courants que chaque candidat s’emploie à atténuer tout clivage idéologique » (Le M., Michel Noblecourt, 16/I). Je ne vais pas pleurer. Les Jivaros me sont insupportables. Soyez en désaccord sur une seule de leurs pauvres idées, une meute sauvage vous accompagnera devant les tribunaux en aboyant : Fasciste ! fasciste !

µ 17. D’Aharon Appelfeld, qui vient de disparaître : « À partir de maintenant, proclame un personnage de son roman Des jours d’une stupéfiante clarté (à paraître), tout acte sera sondé, tout acte qui n’est pas en faveur de l’homme, tout acte dans lequel il n’y a pas de compassion sera combattu » (Le M. 6/I) – Je souhaite de tout cœur qu’Aharon ait raison dans sa pensée idéaliste. Les hommes tels qu’ils se présentent aujourd’hui ne laissent rien augurer de tel.

µ 18. Excellente nouvelle, le Monarque Macron (MM) fait annoncer que le gouvernement abandonne le projet de bétonnage de 1600 à 3000 ha de terres cultivables et humides abritant une faune et une flore abondantes et de plus en plus rares, à Notre-Dame-des-Landes, dans les environs de Nantes. Aéroport sans doute inutile : il y en a déjà quatre dans la région, tous plus ou moins déficitaires.

µ 19. La blague musulmane. On la croyait inexistante, et pourtant nous l’avons retrouvée. Le Prophète aurait mal compris ou mal entendu la confidence d’Allah. Ce ne sont pas 72 jeunes vierges que le martyr de la cause musulmane sera en mesure d’honorer au Paradis, mais une seule, de 72 ans. Moi qui fus tenté de me convertir et de mourir en martyr, la kalachnikov à la main (j’ai trop longtemps gardé ce secret), me voici moins enthousiaste.

 

µ. J’ai quatre mots à vous dire

Le mot

Il est, nous l’avons dit et cela va de soi, la brique, le premier élément de construction du poème. Aragon, maintes fois, dans le poème lui-même, lui accorde une véritable attention, s’arrête sur lui. Ainsi :

« Poésie ô danger des mots à la dérive / Dans la limaille d’ombre il faudrait un aimant / Et la forêt s’étoile et devient firmament… »

« Je parle avec les mots des jours patibulaires »

« Il faudrait rendre un sens aux mots blasphématoires »

Selon moi la brique, dans le mur, paraît inerte, sans densité différente de celles qui la surmontent ou qu’elle surmonte : c’est faux-semblant, elle soutient le mur et l’articule, le dirige en somme. Des pressions de telle ou telle force s’exercent sur elle. Elle manifestera une architecture, sans doute un style. « Mariés », les mots perdent de leur force ; dans l’édifice poétique, s’ils « dérivent » ils mettent la construction en danger, si du moins ce danger, ce risque de prendre la forêt pour le firmament, l’ombre pour la proie, n’est pas recherché, maintenu dans l’attraction de l’aimant qui oriente son corps ; une brique mal posée, et l’ensemble en pâtit, ou s’écroulera : on ne choisit pas un mot qui ne convient pas à la circonstance, même ou différent, si l’on pend à Montfaucon ou si l’on danse à Versailles…

1. Absolu : latin absolutius, achevé, terminé. Le pouvoir peut l’être (il contient et régente tout) ou alors il ne sera que limité et relatif. D’ordinaire « royal », il ne peut être remis en cause que par la mort du roi ou la fin de son régime. Mon pouvoir de manant se limite à ma pratique quotidienne, il est donc nul et non avenu : le monarque me fera embastiller, tirer à quatre chevaux ou décapiter quand bon lui semblera. De grands artistes, souvent de grands mendiants et courtisans, ont si bien servi le monarque par leurs œuvres qu’ils ont obtenu le privilège d’une liberté absolue dans leur art. Le bon peuple, pas si bon qu’on le voudrait, a mis fin absolument à ces anomalies selon sa conception : il en a terminé avec la chose en tranchant le cou du roi, ce en quoi il n’a eu raison que relativement, car Louis XVI, mis au service de la nation, lui eût donné un grand artisan serrurier et horloger. Les Chinois, toujours pragmatiques, firent de Pu Yi, leur dernier empereur, un jardinier compétent.

2. Bémol : bemol (XVe S.) bemoulz (XIVe S.) adapté du latin médiéval : b molle « mollis » (mou). S’oppose au b rotundum et au be quadratum. Il ne s’agit nullement d’un B (bêta) qui se serait ramolli au point de se changer en « v », comme en esp., par exemple, à l’intervocalique… Non, ce signe musical (#), placé devant la note, indique qu’il faut la diminuer d’un demi-ton. Dans la langue courante, et quand il s’agit de parole et de conversation, « Mets un bémol » signifie « Baisse d’un ton, s’il te plaît ! », ou bien « je vais mettre un bémol à ce que vous dites », soit votre argumentation ne vaut pas tripette… Ou même, dans le langage courtois dont usent les Français d’aujourd’hui : « Ferme-la ! Boucle-la ! On t’a assez entendu ».

3. Cent : Latin centum = 100, ou encore « un grand nombre de… », ce dernier sens s’est conservé dans beaucoup de locutions : « J’ai cent raisons de me plaindre… ». « Il fait les quatre cents coups… ». Du fait de l’abandon des liaisons, « cen-t-euros » se dit le plus souvent aujourd’hui « cen euros », ce qui est aussi disgracieux que pénible à prononcer, et comme on ne sait plus l’orthographe des nombres, on entend, y compris sur France-Culture, cela marchant de pair avec la méconnaissance du « H » aspiré comme du « H » muet, des choses comme : la troupe de « cen-hommes » se gonfla jusqu’à « deux-cen-t-homme »… C’est donc la plus totale confusion en ce qui concerne des règles simples mais qu’il faut avoir apprises… Aucune manie professorale dans ces observations, simplement l’écœurement devant l’effritement de la langue. Rappelons que le centurion était à la tête de cent soldats ou cavaliers (une centurie), et qu’un centaure n’est pas un cheval à cent têtes humaines. Les bêtes souffrent bien assez sans cela !

4. Élément : Lat. elementum. Soit connaissance élémentaire, principe. Nous est arrivé récemment l’élément de langage. À ce qu’on peut comprendre, il s’agit de phrases toutes faites ou d’arguments, vrais ou faux, ressassés en quelques mots, de façon à en frapper les esprits comme on manie le marteau-pilon. Les foules sont « élémentaires », on ne peut les convaincre, il faut donc leur marteler ce qu’elles doivent répéter, sinon comprendre. De ce psittacisme contrôlé et assumé, les politiciens de tous bords font grand usage et invitent leurs partisans à en user sans retenue. Quelques « éléments de langage » courants : le vivre-ensemble est notre but et notre conviction, même si certains persistent à ne pas vouloir vivre avec nous ; ne stigmatisons pas les gens qui nous massacrent, ce serait pain bénit pour l’extrême droite… etc., etc. Cela dit, le terme désigne bien des objets différents : les éléments se déchaînent = il fait très mauvais temps ; il est dans son élément = il est à l’aise, il maîtrise la situation ; un bon élément = celui qui répond à nos vœux, à nos désirs et exigences ; l’élément masculin = depuis peu : le mâle abusif, le destructeur, le crétin rédhibitoire, voire le violeur, le meurtrier en série… Il arrive éventuellement que, dans la part civilisée de la société, on puisse, à l’inverse, rencontrer parmi cet élément, des hommes et des garçons courtois, s’exprimant selon quelques règles simples et claires, attentifs et attentionnés, serviables sans servilité, animés de bonnes intentions. Disons-le, on ne les trouve pas sous le pied d’un cheval l’élément de langage n’est pas d’aujourd’hui.

 

Fin de La Styx Croisières Cie (1), janvier 2018

 

Michel Host

 


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A propos du rédacteur

Michel Host

 

(photo Martine Simon)


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Rédacteur. Président d'honneur du magazine.


Michel Host, agrégé d’espagnol, professeur heureux dans une autre vie, poète, nouvelliste, romancier et traducteur à ses heures.

Enfance difficile, voire complexe, mais n’en a fait ni tout un plat littéraire, ni n’a encore assassiné personne.

Aime les dames, la vitesse, le rugby, les araignées, les chats. A fondé l’Ordre du Mistigri, présidé la revue La Sœur de l’Ange.

Derniers ouvrages parus :

La Ville aux hommes, Poèmes, Éd. Encres vives, 2015

Les Jardins d’Atalante, Poème, Éd. Rhubarbe, 2014

Figuration de l’Amante, Poème, Éd. de l’Atlantique, 2010

L’êtrécrivain (préface, Jean Claude Bologne), Méditations et vagabondages sur la condition de l’écrivain, Éd. Rhubarbe, 2020

L’Arbre et le Béton (avec Margo Ohayon), Dialogue, éd. Rhubarbe, 2016

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Mémoires du Serpent (roman), Éd. Hermann, 2010

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Carnets d’un fou. La Styx Croisières Cie, Chroniques mensuelles (années 2000-2020)

Publication numérique, Les Editions de Londres & La Cause Littéraire

 

Traductions :

Luis de Góngora, La Femme chez Góngora, petite anthologie bilingue, Éd. Alcyone, 2018

Aristophane, Lysistrata ou la grève du sexe (2e éd. 2010),

Aristophane, Ploutos (éd. Les Mille & Une nuits)

Trente poèmes d’amour de la tradition mozarabe andalouse (XIIe & XIIIe siècles), 1ère traduction en français, à L’Escampette (2010)

Jorge Manrique, Stances pour le mort de son père (bilingue) Éd. De l’Atlantique (2011)

Federico García Lorca, Romances gitanes (Romancero gitano), Éd. Alcyone, bilingue, 2e éd. 2016

Luis de Góngora, Les 167 Sonnets authentifiés, bilingue, Éd. B. Dumerchez, 2002

Luis de Góngora, La Fable de Polyphème et Galatée, Éditions de l’Escampette, 2005