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La Une CED

Sentier escarpé, par Alix Lerman Enriquez

Ecrit par Alix Lerman Enriquez , le Lundi, 18 Septembre 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

J’arpente le jour comme j’arpente

le sentier escarpé de mon passé

qui brûle sous le soleil

et le silence de l’été.

 

J’y croise quelques coquilles d’escargot

effritées par l’érosion du vent,

encore accrochées à la pierre friable

comme le sable rose

de mes plages d’enfance.

A propos de "Le nouveau malaise dans la civilisation", Samuel Dock, Marie-France Castarède, par Marjorie Rafécas-Poeydomenge

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Vendredi, 15 Septembre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Marie-France Castarède et Samuel Dock avaient frappé fort en 2015 avec leur Nouveau choc des générations, qui pointait du doigt le développement d’un narcissisme outrancier chez les générations plus jeunes, ainsi qu’un rapport au temps bouleversé par l’immédiateté des nouvelles technologies. Nos deux psychologues reviennent à la charge pour nous réveiller à nouveau de notre faux confort digitalisé. Cette fois-ci, leur titre s’inspire de l’œil sévère de Freud : Le nouveau malaise dans la civilisation. Mais à la différence du précédent ouvrage, le ton est différent, le fossé générationnel est plus cinglant, les visions de nos deux auteurs s’opposent davantage. En effet, le dialogue intergénérationnel entre Marie-France Castarède, professeure de psychologie née en 1940, et son ancien élève, Samuel Dock né en 1985, est plus rugueux et moins consensuel. L’héritage de la philosophie des lumières de Marie-France Castarède, empreint d’un certain optimisme et romantisme, s’affronte à la vision plus sceptique et nietzschéenne du monde de Samuel Dock.

L’homme arrivera-t-il à s’extirper de son narcissisme ? Rien n’est moins sûr. C’est la chose dont il est le plus difficile de se débarrasser et qui fait paradoxalement souffrir. Or notre société hypermoderne favorise cet état « d’auto-suffisance en permanence ».

À propos de Mythologie personnelle, Christophe Esnault, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Jeudi, 14 Septembre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Mythologie personnelle, Christophe Esnault, Tinbad, 2016, 13,50 €

Un monde en noir

J’ai reçu ce livre il y a déjà un certain temps, et il est arrivé chez moi comme une sorte de point d’orgue à une suite de lectures qui m’ont occupé longuement. Et cet ouvrage, très désenchanté, plein de noirceur et de morbidité, a été un moment fort. J’avais à l’esprit, au fur et à mesure que je poursuivais ce livre, de le rapprocher du Soleil et l’acier de Mishima. En effet, le propos de cet essai sur l’art d’écrire, prend pour principe la puissance solaire, et jette l’opprobre sur le caractère volontairement lunaire et passif des images du background de l’écrivain. Cependant, on sait comment Mishima a terminé sa vie, et comment le seppuku final est resté dans les mémoires. Il y a donc dans cet « acier et ce soleil » une force noire et désespérée.

Mythologie personnelle s’appuie sur quatre grandes questions, dont la plus réussie, à mon goût, est celle qui traite du suicide. Car on y voit Christophe Esnault aux prises avec un monde dont la seule issue possible est le désespoir, comme forme de sentiment vital. On sait que l’angoisse est une espèce de poison autant qu’une émotion intérieure qui transmet des états d’âme, et en ce sens est un recours pour l’homme.

A propos de Meurtres en haut lieu, Hubert Letiers, par Mélanie Talcott

Ecrit par Mélanie Talcott , le Mercredi, 13 Septembre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

Meurtres en haut lieu, Hubert Letiers, Editions Inspire (catégorie Policier Thriller), juin 2017 278 pages, 19 €

« Haletant, brûlant, pertinent, captivant, mené tambour battant, magistral, très efficace, envoûtant, sombre, addictif, un techno thriller dont vous ne sortirez pas indemne, une intrigue bien ficelée, un suspens assuré, etc. », Meurtres en haut lieu d’Hubert Letiers mériterait sans doute l’un ou l’autre de ces qualificatifs ambulatoires qui ont fini par perdre leur sens tant on les colle à tous les refrains de la critique littéraire et cinématographique, que le bouquin – dans ce cas – soit bon ou non.

L’histoire d’abord :

Sur fond très actuel d’une France appauvrie et muselée qui se barre en couille : « Lâché par ses bailleurs de fonds, le pays était en effet exsangue depuis plusieurs mois, et l’État Providence se gangrenait de plus en plus dans un désordre social qui le débordait complètement. Anesthésiée et perdue, la France explosait en communautés déracinées. Et cela, en même temps qu’elle entrait dans la réalité planétaire comme un astéroïde pénètre dans l’atmosphère. Entre solitudes morales, matérielle et intellectuelle, plus aucun ancrage ne semblait possible » –

A mon père (2) - Jour de pierre, par Emmanuel Levine

, le Mardi, 12 Septembre 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

 

Au petit matin, nous sommes avec toi.

Le rabbin appelle : Raphaël, Raphaël –

le nom d’un dieu qui guérit.

 

Découpant ton linceul,

il donnait à mon frère, à ma mère, à mes sœurs,

un brin de ton habit de ciel.

 

Au cœur de vies en train de déchanter,

nous avons affronté les rues grises.