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La Une CED

Poèmes, Edith Södergran (par Luc-André Sagne)

Ecrit par Luc-André Sagne , le Lundi, 06 Juillet 2020. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie

Poèmes, Edith Södergran, éditions Rafael de Surtis, trad. suédois (Finlande) Régis Boyer, 200 pages, 22 €

 

« Nous devons aimer les longues heures de maladie de la vie

et les années contraintes du désir

comme les brefs instants où fleurit le désert »,

Edith Södergran

 

Voici une publication de première importance. D’abord parce que l’auteur, la poète finlandaise d’expression suédoise, Edith Södergran, qui tient une place centrale dans la poésie moderne des pays scandinaves, reste méconnue en France. Ensuite parce que, grâce au travail des éditions Rafael de Surtis, le volume reprend l’ensemble de son œuvre, cinq recueils et deux suites d’aphorismes. Enfin parce que la poésie qui s’y exprime frappe par son originalité, sa puissance d’évocation et, pourrait-on dire, sa grandeur tragique.

La Styx Croisières Cie - Mai 2020 (par Michel Host)

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 03 Juillet 2020. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Ère Vincent Lambert, An II

Humain, citoyen le plus vulnérable, la République française, la médecine, la banque et la magistrature réunies, t’ayant baptisé Légume, te tueront.

 

Diogène de Sinope, « le Cynique »,  considère qu’il convient que « le sage s’établisse de préférence là où les imbéciles sont en plus grand nombre, afin de démasquer et de corriger leur stupidité ».

Scolie, Diogène de Laërte (?)

 

Lµ-1. La logique mathématique et démographique voudrait donc que Le Cynique se fût établi dans les villes les plus importantes, les mégapoles de son temps et de sa région (Athènes, Thèbes, Corinthe…), ce qu’il fit en effet. Il voyagea beaucoup, s’arrêtant aussi dans des villes et bourgades moins peuplées, où il dispensait ses « conseils » philosophiques, leçons dont ne nous sont restées que très peu de traces écrites (Cf. Diogène, Jean-Manuel Roubineau, PUF).

Sur un poème de Bernard Delvaille, Histoire portuaire (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Jeudi, 02 Juillet 2020. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

« Il avait le regard à la fois ébloui et inquiet de ceux qui voient tout – et au-delà – et sont incapables de transmettre. Rien ne lui échappait ».

 

Le Vague à l’âme de la Royal Navy est un poème de Bernard Delvaille (éd. La Répétition, 1978). C’est un assez court texte d’une douzaine de pages construit sur les notes en vers du personnage principal, Mark. B. Thompson, « enseigne de vaisseau au service de Sa Majesté », et sur les commentaires en italique et en prose d’un exégète anonyme. Il faudrait d’ailleurs plutôt parler d’un poème-récit comme pour Un jour à Durban de Claude Michel Cluny (La Différence, 1991), dont Delvaille est proche à plus d’un titre, puisqu’une mince trame narrative s’y développe, suffisamment précise et lacunaire pour susciter la rêverie.

Le théâtre est anglais -1 (par Marie du Crest)

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 01 Juillet 2020. , dans La Une CED, Les Chroniques


Sarah Kane aux cheveux courts. Sarah Kane en cinq pièces de théâtre. Sarah Kane suicidée, presque hier. Un choc, et un hurlement.

Kate (Calvert) Tempest, comme un orage de mots, comme l’ouverture d’une pièce de Shakespeare.

Jeune Kate aux longues boucles blondes. Maintenant, aujourd’hui.

Kate qui rappe, qui poétise, qui lit avec rage, qui chante presque avec douceur. Kate amoureuse aussi. Kate au micro.

Kate déjà en trois pièces.

Le Théâtre est anglais. Il l’a toujours été. Comique, tragique, historique, poétique. Théâtre d’immenses auteurs, théâtre d’immenses comédiens.

Demeure, Hubert Le Boisselier (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 30 Juin 2020. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Demeure, Hubert Le Boisselier, Z4 Editions, 2018, 85 pages, 14 €

 

Le titre de cet opus poétique signé Hubert Le Boisselier nous invite d’emblée à marquer une pause, sur le tarmac de la réflexion et de l’imagination, avant d’entamer notre voyage. Demeure, en effet, remue dès le seuil du livre son chant polysémique : s’agit-il de l’injonction donnée à celui qui agite ou mobilise son existence de « demeurer » un instant dans l’espace d’une pause, l’impératif du verbe se conjuguant à un certain art de vivre où savoir prendre son temps résulte d’un acte de sagesse ? S’agit-il du substantif nommant cette « maison » dans laquelle chacun de nous habite, élit domicile, quelque part, à sa façon, en ouvrier/artisan de son quotidien, en… poète ? Demeure, est-ce même un lieu – immobile ou mouvant –, une position statique dans l’espace ; ne renvoie-t-il pas plutôt à cette posture, dans la dynamique du Vivre, où la cinétique des « entrelangues » mêle et mélange leur langage « dans la désinvolture du temps », pour rejouer/reformuler le monde sur la table de nos pages clairvoyantes reliées à nos mots (words) croisés/entrechoqués/fracturés ? Pour écrire/remodeler un monde « dédoublé » par « le geste d’écrire », recommencé dans la « persistance entre les mots », lu, « redit » sans cesse comme « je parle vide/sur la fracture » ?