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La Une CED

Petit dialogue de morts (en poésie) (par Jean-Charles Vegliante)

, le Jeudi, 27 Août 2020. , dans La Une CED, Les Chroniques, Poésie

 

Il y a trente ans disparaissait Giorgio Caproni (1912-1990), écrivain, poète italien bien connu, entre autres raisons, pour avoir largement utilisé le dialogue – parfois même de type théâtral – au sein de sa poésie ; où « Personne n’a jamais réussi à dire / ce qu’est, en son essence, une rose ». Ses travaux de traduction, notamment d’auteurs français, ont compté sans doute pour cette évolution qui a affecté aussi son langage, de plus en plus proche d’un parler (ou pseudo-parler) contemporain, parfois laconique ; non par hasard, sa version de Mort à crédit (1964), ainsi que des traductions d’André Frénaud (1967) sont toujours considérées – pour sa poésie et dans l’absolu – comme particulièrement importantes.

Nous présentons ici, à titre d’exemple et d’hommage in memoriam, un petit échange avec son contemporain Vittorio Sereni, disparu quelques années plus tôt, grand traducteur lui aussi du français, et également représentatif de cette si féconde génération poétique venue après Montale, Quasimodo ou Sinisgalli. Dialogue affectueux et ironique à travers le temps, par-delà leur disparition.

Tant de choses à savoir, Comment maîtriser l’information à l’époque moderne, Ann Blair (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Mercredi, 26 Août 2020. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Tant de choses à savoir, Comment maîtriser l’information à l’époque moderne, Ann Blair, Seuil, Coll. L’univers historique, mars 2020, préface Roger Chartier, trad. anglais Bernard Krespine, 496 pages, 25 €

 

Le 5 décembre 2003, Arthur C. Clarke – à la fois grand écrivain et inventeur du satellite géostationnaire, qui révolutionna les télécommunications – déclarait dans un entretien à One World South Asia : « There are many who are genuinely alarmed by the immense amount of information available to us through the Internet, television and other media. To them, I can offer little consolation other than to suggest that they put themselves in the place of their ancestors at the time the printing press was invented. “My God”, they cried, “now there could be as many as a thousand books. How will we ever read them all ?”. Strangely, as history has shown, our species survived that earlier deluge of information, and some say, even advanced because of it ».

La citation pourrait servir d’épigraphe à l’excellent livre d’Ann Blair, où elle montre comment l’humanité a cherché (et peut-être échoué, mais c’est un autre débat) à maîtriser un double phénomène : d’une part, un volume sans cesse croissant d’informations ; d’autre part les changements apportés aux supports matériels de ces informations.

De la poésie, Entretien avec Reynald André Chalard, Philippe Jaccottet (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 25 Août 2020. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

De la poésie, Entretien avec Reynald André Chalard, Philippe Jaccottet, éditions Arléa, juin 2020, 94 pages, 8 €

Le poète empathique

Comment rédiger quelques propos au sujet de l’entretien accordé par Philippe Jaccottet à Reynald André Chalard, sans trahir la pensée du poète sur la poésie ? J’ai très vite songé à cette question en y répondant en moi-même. J’ai pensé que pour un poète comme lui, qui ne tolère pas la trahison qu’exige sa propre empathie avec le poème, soit avec ses émotions, soit avec la réalité, et sans opter pour un langage poétique de fantaisie, d’artifice, cette vision était par elle-même impossible à dénaturer.

Il est vrai que mon destin est lié lui aussi au difficile travail du poème, sachant que j’aime lire la poésie d’aujourd’hui – et celle d’hier évidemment – et que je le fais toujours avec toute ma personne, risquant de parler de moi-même sous le couvert de faire parler l’auteur. Toujours est-il que je cherche en grande partie où se joue le pouvoir secret de créer. Et puisque je parle longuement de moi (trop ?) je finirai ici en précisant que j’ai aimé l’attention que porte Philippe Jaccottet à la vérité, vérité de la vie, pour lui qui fut traducteur et critique, et donc en quête à travers les textes, de la vie et de la véracité du langage qui l’accompagne.

Sélection du Prix littéraire de la vocation, 2020, Fondation Marcel Bleustein-Blanchet pour la vocation @FdtVocation (par Sylvie Ferrando)

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Dimanche, 23 Août 2020. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

 

Tout va me manquer, Juliette Adam, Fayard, juin 2020, 270 pages, 18 €

Qu’est-ce que l’amour à vingt ou vingt-cinq ans ? Telle pourrait être la problématique de ce roman de jeunesse.

Etienne est séduit et tombe amoureux. Chloé le repousse puis s’attache à lui, avec des hauts et des bas. Voilà, en gros, pour l’intrigue. A la plénitude de l’amour : « Plus besoin de regretter une destinée gâchée puisque son idéal était là, à ses côtés, à se trémousser en robe cache-cœur, à balancer sa tête de gauche à droite, agitant ses bras au-dessus de sa tête, Chloé était là, elle était sa solution », succède la désillusion : « Etienne rentra chez lui à toute vitesse, voulant agrandir la distance entre eux, se tenir loin d’elle, de cette fille, cette psychopathe qui le suivait dès le début ».

Ébauche d’un Tristan, Jean-Claude Pecker (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 20 Août 2020. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie

Ébauche d’un Tristan, Jean-Claude Pecker, Z4 Éditions, mars 2020, 262 pages, 18 €


Ce nouveau livre de l’astrophysicien-poète Jean-Claude Pecker donne l’occasion de nous replonger dans « l’un des plus fascinants mythes de la littérature médiévale » au dire de l’auteur : le mythe de Tristan, ce preux chevalier breton au service du roi Mark de Cornouailles, tombé sous le charme d’Yseult la blonde. J.-C. Pecker souligne d’entrée « l’étrange parenté entre l’histoire de Tristan et la (s)ienne » et prévient : « Si les vers qui suivent semblent parfois n’avoir aucun rapport avec l’histoire de Tristan, que l’on sache bien que c’est à mon histoire qu’ils se réfèrent. À mes histoires plutôt… ». Autobiographies donc, déroulées dans le Poème d’une mythologie personnelle – ainsi se présente ce nouvel opus de Jean-Claude Pecker publié par les éditions Z4 de Daniel ZIV.