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Récits

La cigarette et le néant, Horace Engdahl

Ecrit par Michel Host , le Samedi, 15 Mars 2014. , dans Récits, Les Livres, Livres décortiqués, Essais, La Une Livres, Pays nordiques, Serge Safran éditeur

La cigarette et le néant, traduit du suédois par un atelier de traducteurs, sous la direction d’Elena Balzamo (1), 158 pages, janvier 2014, 17 € . Ecrivain(s): Horace Engdahl Edition: Serge Safran éditeur

 

 

Mon précis, mon viatique

« Que me recommandez-vous ?, dis-je à la serveuse chinoise.

– Mais je ne vous connais pas, je ne peux rien vous recommander, me répond-elle. Sans le savoir, elle a, en un clin d’œil, réfuté toutes les utopies », Horace Engdahl

 

Une lecture est une aventure personnelle, sinon « à quoi bon ? »

Michel Host

Emily L., Marguerite Duras

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Lundi, 10 Mars 2014. , dans Récits, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Les éditions de Minuit

Emily L., (première publication : 1987), collection Double, 153 pages, 6,10 € . Ecrivain(s): Marguerite Duras Edition: Les éditions de Minuit

 

Vous me demandez :

– Pourquoi écrire cette histoire ?

– Je n’ai rien à écrire, autrement. Je crois que c’est notre histoire qui m’empêche d’écrire autre chose. Mais c’est faux. Notre histoire, elle ne sera nulle part, elle ne sera jamais tout à fait écrite.

 

M.D., tu écris, tu viens avec ton souffle et tes mots le fragmentent, et le font être ce silence parlé qui fait le lien sonore entre nous et le vent (c’est le « devenir du vent », tu le dis autre part), tu écris, les histoires viennent de toi, ou plutôt elles viennent avec toi. Tu écris, les mots te fragmentent. Mais tu n’y peux rien. C’est la seule possibilité, écrire. Tu aimerais pouvoir ne pas le faire, écrire. Mais tu ne peux pas. Tu écris.

Pucelles à vendre, Londres 1885, William Thomas Stead

Ecrit par Guy Donikian , le Mardi, 04 Mars 2014. , dans Récits, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Alma Editeur

Pucelles à vendre, Londres 1885, 294 pages, octobre 2013, 22 € . Ecrivain(s): William Thomas Stead Edition: Alma Editeur

 

Pucelles à vendre est un livre singulier. Le titre tout d’abord, un titre accrocheur qui laisserait supposer que le texte est consacré à des scènes plus ou moins érotiques pour des lecteurs en mal de sensations ou en déficit amoureux… Il n’en est rien et les contempteurs d’une sexualité débridée ou les adeptes de la « moraline » seront déçus. Ce livre voulait justement aller contre une immoralité qui, à Londres, fit des ravages chez les jeunes filles, ou pire, chez les adolescentes. Qu’on en juge…

Si la prostitution a toujours existé, certains ont semble-t-il affiné leurs désirs en matière sexuelle, la prostitution « classique » ne parvenant plus à les satisfaire. On se tourne donc vers les femmes les plus jeunes, autrement dit les adolescentes, qu’on exige vierges. Et c’est là tout le scandale, puisqu’à une demande il faut répondre, on allait donc fournir des vierges à ces hommes exigeants et dotés d’un réel « pouvoir d’achat ».

Usage des cendres, Jean-Paul Bota

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 14 Février 2014. , dans Récits, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Usage des cendres, précédé de Feuillets du Midi (Chartres Lisbonne Venise), Jean-Paul Bota, Le préau des collines, 2010, 107 pages, 12 €

 

Le voyage, un « pèlerinage vers l’éclat »

 

Peut-on dire le voyage ?

Et le dire tel qu’il se révèle être, lorsque, loin de voyager seul, l’on fait de sa route l’irruption d’un moment d’infini partagé avec un autre, une autre ?

Pour Jean-Paul Bota, le voyage ne peut être séparé de cette façon, propre à l’amour, de cheminer à deux. L’être proche, si proche (être pudiquement nommé par la lettre « H. » ; ses paroles réveillées), devient ce qui est non-séparé-de-soi.

Eaux-fortes de Buenos Aires, Roberto Arlt

Ecrit par Lionel Bedin , le Mardi, 21 Janvier 2014. , dans Récits, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Amérique Latine, Asphalte éditions

Eaux-fortes de Buenos Aires, Chroniques (Argentine), traduit de l’espagnol (Argentine) par Antonia Garcia Castro, 224 pages, 18 € . Ecrivain(s): Roberto Arlt Edition: Asphalte éditions

 

En Argentine au début des années 30, et notamment à Buenos Aires, il fait chaud. L’être humain a bien du mal à travailler. Surtout l’homme. Alors c’est souvent la femme qui dirige l’atelier de repassage pendant que l’homme, dont le travail essentiel consiste à chercher du travail, et le mari – le même – qui a flairé la bonne affaire, le bon mariage, monte la garde sur le seuil « l’aile du chapeau ombrant le visage, le torse convenablement ventilé par les trous de son marcel ».

Dans cette ville, les voleurs ne sont pas tous des voleurs, mais les boiteux sont tous « mauvais, incapables d’une bonne action », le mot fourbe est bien d’origine italienne et « la corporation des épiciers se compose en grande partie de commerçants ibériques ».

Plus loin est expliqué comment trouver dix centimes, ces dix centimes qu’il manque toujours quand vous voulez payer un billet de théâtre à votre belle, ou quand une dame, qui s’est complu à vous jeter trois œillades, monte dans le tramway… que vous n’avez pas les moyens de prendre.