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Les Livres

Anthologie secrète, Davertige

Ecrit par Marc Ossorguine , le Vendredi, 02 Mars 2018. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Anthologie secrète, Davertige, Mémoire d’encrier . Ecrivain(s): Davertige

 

Davertige. Voilà un nom de poète que vous n’avez peut-être jamais entendu. Il était haïtien. Il était aussi peintre, sous son vrai nom, Villard Denis. C’est en 1961 qu’il fait irruption dans la poésie haïtienne, avec un court recueil intitulé Idem. La voix de ce très jeune homme (il a à peine 22 ans) résonne d’emblée très fort et sera suivie l’année suivante d’un autre recueil, tout aussi court et au titre aussi énigmatique, Ibidem. Puis, malgré la reconnaissance, le silence. Celui de l’auteur, puis celui du peintre. Une tentative de roman qui partira au feu sous la pression de l’exigence littéraire de l’auteur. Un hommage public et discret en 1992, puis la réédition, accompagnée d’une réécriture en 2003 avec la présente édition, quelques mois avant sa disparition. Une édition / ré-édition portée par Rodney Saint-Eloi, le maître d’œuvre des éditions Mémoire d’encrier (installées en terre franco-canadienne) qui inclut aussi des gravures du peintre.

Quand on aura le temps, Cédric Bonfils

Ecrit par Marie du Crest , le Vendredi, 02 Mars 2018. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, L'Harmattan, La rentrée littéraire, Jeunesse, Théâtre

Quand on aura le temps, août 2017, 70 pages, 11 € . Ecrivain(s): Cédric Bonfils Edition: L'Harmattan

 

« C’est du théâtre… »

La première de couverture d’un livre se doit d’être une invitation à la lecture, une « image » du texte, comme un premier songe de lecture. L’illustration qui accompagne la pièce de Cédric Bonfils est au contraire une abomination : comment l’éditeur a-t-il pu publier en l’état ce texte doux et subtil avec une telle couverture ? Certes, l’on retrouve deux personnages adolescents assis dans l’herbe côte à côte, comme dans la scène 5, mais présentés dans d’atroces couleurs : la jeune fille au visage bruni (l’enfant du voyage), vêtue tout en rose et le garçon du village, lui comme par hasard au teint très blanc. Je passerai sous silence les connotations pitoyables de tout ceci. Il faut donc se faire violence pour tourner les pages du livre, aller vers les dédicaces nombreuses (5 dédicataires de l’intimité de l’auteur sont mentionnés) et inscrites dans l’enfance et l’amitié, en prélude au leitmotiv du voyage et à celui du temps nécessaire à la vie, semblable à une route.

Combat et création, Zbigniew Herbert et le cercle de la revue Kultura (1958-1998)

Ecrit par Gilles Banderier , le Jeudi, 01 Mars 2018. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Pays de l'Est

Combat et création, Lettres choisies, présentées et trad. polonais Brigitte Gautier, Éditions Noir sur Blanc, octobre 2017, 158 pages, 19 € . Ecrivain(s): Zbigniew Herbert

 

On connaît la formule assassine d’Alfred Jarry présentant son Ubu roi et affirmant que la pièce se déroule en Pologne, « c’est-à-dire nulle part ». N’en déplaise à l’illustre soûlographe, la Pologne se trouve bien quelque part, en Pologne bien sûr, mais également ailleurs… grâce à un phénomène marqué d’émigration. Plusieurs écrivains polonais du XXe siècle, et non des moindres (Joseph Conrad, Witold Gombrowicz, Czesław Miłosz), passèrent une bonne part de leur existence hors de Pologne et, parfois même, hors d’Europe. Cette diaspora intellectuelle disposait de ses propres réseaux éditoriaux (distincts de ceux actifs en Pologne, sous le joug communiste) et de ses propres revues, parmi lesquelles Wiadomości (Les Nouvelles, éditée à Londres) et Kultura, publiée en France de 1947 à 2000 (année où mourut son rédacteur en chef, Jerzy Giedroyc).

La Nuit des béguines, Aline Kiner

Ecrit par Cathy Garcia , le Mardi, 27 Février 2018. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Editions Liana Levi

La Nuit des béguines, août 2017, 340 pages, 22 € . Ecrivain(s): Aline Kiner Edition: Editions Liana Levi

 

Dans le quartier du Marais à Paris, encore parsemé de quelques rares vestiges de l’enceinte médiévale du XIIe siècle, on trouve une rue nommée Ave-Maria, mais au XIVe siècle cette rue s’appelait la rue des Béguines. Aline Kiner y a remonté le temps sur les traces infimes d’un clos disparu et quasi oublié, le grand béguinage royal de Paris, fondé par et sous la protection de Saint-Louis.

« En ce lieu, et dans les quartiers alentours, ont vécu durant près d’un siècle des femmes remarquables. Inclassables, insaisissables, elles refusaient le mariage comme le cloître. Elles priaient, travaillaient, étudiaient, circulaient dans la cité à leur guise, voyageaient et recevaient des amis, disposaient de leurs biens, pouvaient les transmettre à leurs sœurs. Indépendantes et libres ».

Les béguines ne prononcent pas de vœux et n’avaient donc pas à répondre de leurs actes devant une autorité ecclésiastique.

Tuez-les tous… mais pas ici, Pierre Pouchairet

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 27 Février 2018. , dans Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman, Plon

Tuez-les tous… mais pas ici, janvier 2018, 468 pages, 19 € . Ecrivain(s): Pierre Pouchairet Edition: Plon

 

Toujours en prise directe avec l’actualité dans ce qu’elle recèle de plus sombre, les romans de Pierre Pouchairet donnent une lecture de la société qui parfois glace le sang.

Auréolé de son récent prix du Quai des Orfèvres 2017 pour son roman Mortels Trafics, l’auteur, en fin analyste de la criminalité contemporaine se penche une nouvelle fois (cf. par exemple son roman de 2015 La filière afghane http://www.lacauselitteraire.fr/la-filiere-afghane-pierre-pouchairet) sur les réseaux djihadistes et plus particulièrement sur le sort de ces jeunes gens qui quittent la France pour gagner la Syrie, mus soit par l’envie de combattre dans les rangs de Daesh, soit par souci humanitaire ou par amour comme dans le cas de la jeune Julie Loubriac partie rejoindre le garçon dont elle est éprise.