Identification

Les Livres

Cité perdue, Marie-Bénédicte Loze, Lyonel Trouillot (par France Burghelle-Rey)

Ecrit par France Burghelle Rey , le Lundi, 15 Avril 2019. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Cité perdue, Marie-Bénédicte Loze, Lyonel Trouillot, éditions Bruno Doucey, mars 2019, 80 pages, 14 € . Ecrivain(s): Lyonel Trouillot

 

A l’orée du Printemps des poètes, Bruno Doucey publie un recueil écrit à quatre mains par le grand écrivain haïtien Lyonel Trouillot et une jeune française qui signe son premier ouvrage ; celui-ci est accompagné de très beaux dessins d’Ernest Pignon-Ernest. Le poète fait partie des écrivains de son pays qui ont fait le choix de rester vivre à Port-au-Prince. Le voici sans doute inspiré par son pays que l’on sait en détresse.

Après deux exergues d’Aragon et Davertige, dans lesquels revient trois fois l’idée d’amour, le livre s’ouvre sur un texte en prose qui sera unique et qui parle d’un conte sans le nommer où de la haine naîtra « la beauté des recommencements ». Plus qu’un pari, cette expression annonce le thème du chant proposé. Et cela, malgré l’incipit du premier poème qui convie le lecteur à une triste aventure humaine :

A l’ordre de l’oubli, Jean-Louis Bernard (par André Sagne)

Ecrit par Luc-André Sagne , le Lundi, 15 Avril 2019. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

A l’ordre de l’oubli, éd. Alcyone, coll. Surya, 2016, 72 pages, 18 € . Ecrivain(s): Jean-Louis Bernard

 

« D’où vient qu’au souvenir son souvenir s’oublie ? »

Jean de Sponde, Sonnets de la mort, I, 8

 

Le titre du recueil de Jean-Louis Bernard sonne comme un programme ou un projet, peut-être comme une profession de foi. Ouverture apparemment paradoxale pour un recueil placé sous le signe de l’oubli, le premier poème est consacré à la mémoire, qui constitue à première vue son exact opposé. Mais il s’agit d’une mémoire à double face, qui à la fois fait jaillir les étincelles du souvenir à la manière d’un silex frotté et renaît sans cesse dans ses méandres et ses floraisons, à l’image de la glycine. Si elle peut renfermer en son sein, parce qu’elle manifeste parfois un repli sur soi, de la solitude, suspendue telle une menace diffuse, est-elle capable en revanche, questionne Jean-Louis Bernard, de conserver trace de l’oubli ? Autrement dit, comme le formulent les deux derniers vers du poème, « se souviendra-t-on / d’avoir oublié » ?

Ainsi parlait, Léonard de Vinci (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 15 Avril 2019. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Arfuyen

Ainsi parlait, Léonard de Vinci, Arfuyen, janvier 2019, trad. Louis Gehres, 172 pages, 14 €

 

Forces et formes de la connaissance

L’initiative de Gérard Pfister, directeur des éditions Arfuyen, de créer une collection capable de faire état, dans une synthèse du travail littéraire, d’un auteur important, joue son rôle ici pleinement. Les textes du célèbre peintre de la Renaissance, qui sont tirés de quelques 13000 pages où dessins, manuscrits, plans d’ingénieur ou d’architecte se côtoient à l’aventure, donnent un aperçu synoptique de l’univers intellectuel et artistique du créateur de La Joconde. Il en découle que le monde de Vinci est celui de la connaissance, offrant dans ses tentatives d’approche un univers stimulant, connaissance au sens strict et fort du terme. Du reste, le Quattrocento est déjà en lui-même un grand passage, le climax de la connaissance humaine, autant pour les arts que pour la science, voire la technique. De cela, Vinci se fait le miroir, interroge la mémoire, l’art, la vérité, le mensonge, la nature, la science, tout ce qui peut découler de la force de l’entendement.

Les 250 livres préférés du Club de La Cause Littéraire (des places 32 à 58)

Ecrit par La Rédaction , le Vendredi, 12 Avril 2019. , dans Les Livres, La Une Livres

 

La Cause Littéraire anime un Club sur le réseau social FaceBook. Lors d’une « votation » littéraire récente, les membres de ce club dont les noms sont en bas de cette page ont désigné les 250 livres qu’ils préfèrent. Nous vous les présentons, en ordre croissant (du 250ème au 1er) et par tranches de nombres de voix obtenues. Nous publierons 2 tranches par semaine, le mardi et le vendredi.

Nous espérons que cette sélection vous sera utile pour vos choix de livres.

 

Livres classés de la 32ème à la 58ème place :

Rendez-vous à Samarra, John O’Hara (par Sylvie Ferrando)

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Vendredi, 12 Avril 2019. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman, L'Olivier (Seuil)

Rendez-vous à Samarra, février 2019, trad. anglais (USA) Marcelle Sibon, 288 pages, 22 € . Ecrivain(s): John O’Hara Edition: L'Olivier (Seuil)

« Gibbsville était ennuyeux comme la pluie tout au long de l’année, mais […] tout le monde s’accordait pour dire qu’à Noël, c’était l’endroit le plus amusant qu’on pouvait trouver en province ».

Fin décembre 1930, à Gibbsville, Pennsylvanie, dans le très huppé et puritain milieu des notables de cette petite bourgade de l’Est des Etats-Unis, on fête Noël. En pleine réception, dans le fumoir du Country Club Lantenengro, Julian English, président de la Compagnie des automobiles Cadillac et marié à Caroline, jette le contenu de son verre de whisky-soda au visage de Harry Reilly, propriétaire de la même Compagnie.

Ce portrait d’une Amérique en pleine Dépression après la crise de 1929, figée dans ses conventions et en proie aux gansgters et bootleggers qui profitent de l’économie moribonde, raconte quelques jours de la petite vie provinciale de ses habitants : rapports entre les sexes, adultère, pessimisme, alcool et alcoolisme, relations à l’argent. Le roman a fait scandale à sa parution en 1934. Le titre, quelque peu énigmatique, provient d’une citation du célèbre romancier et nouvelliste William Somerset Maugham, qui s’énonce comme un conte oriental où la peur de la mort finit par précipiter vers elle un serviteur, de Bagdad à Samarra. Comme le serviteur de Bagdad, Julian s’est-il trompé de cible, de lieu de sa colère ? Que cache chez English cette violence qui se déploie quand il a bu ?