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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


La lumière est à moi, et autres nouvelles, Gilles Paris (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Jeudi, 20 Juin 2019. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles

La lumière est à moi, et autres nouvelles, Gallimard coll. Haute enfance, octobre 2018, 208 pages, 19 € . Ecrivain(s): Gilles Paris Edition: Gallimard

 

La sensualité adolescente retrouvée. Deux garçons pour une fille. L’été comme un frisson.

Dans la langue, on renoue avec l’intime, cette « lumière est à moi », nous suggère le titre, celle du corps, du cœur, et de ce touché d’une cible si difficile à nommer quand elle vibre au loin à l’intérieur.

Du surplomb de l’enfance – au sens large, petite et adolescence –, Gilles Paris découvre des consciences fines.

La grâce de l’écriture fait le reste.

La longue nouvelle, Eytan, qui déroule ses errances et beautés relationnelles sur les îles Lipari, surtout, comme « Les enfants de chœur ».

Beaucoup de poésie, d’âpreté. Nombre de regards d’adolescents, de jeunes filles, légèrement en décalage, avec une perception aiguë des adultes qui virevoltent autour d’eux.

Les Poètes du Nord, Paul Verlaine (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Mardi, 18 Juin 2019. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Poésie

Les Poètes du Nord, avril 2019, 104 pages, 12 € . Ecrivain(s): Paul Verlaine Edition: Gallimard

 

Quand Verlaine tenait le rôle de conférencier

Que faire lorsque l’on veut défendre ce qu’on aime et que l’on est poète, dire l’ambition poétique, son enjeu majeur, son lien avec la vie ? On peut opter pour une préface, rédiger un manifeste, un Art Poétique, ou encore laisser la poésie se dire elle-même ? Il reste encore le truchement de la conférence. On en connaît quelques-unes de ces conférences qui ont marqué l’histoire ; par exemple celle donnée par Apollinaire en 1918, L’esprit nouveau et les poètes, ou encore Breton qui a multiplié les prises de paroles conférencières.

On nous apprend qu’il en fut de même pour Verlaine qui, vers la fin de sa vie, fit une tournée de conférences en Belgique, Hollande, Angleterre, et dans le Nord de la France qui lui était si cher au cœur. Il y était question du symbolisme, du Parnasse, des Poètes maudits, de sa propre œuvre… L’une d’elles restait inconnue, celle du 29 Mars 1894, prononcée à Paris au Café Le Procope. Verlaine l’avait intitulée Les Poètes du Nord. Redécouverte, elle vient d’être publiée par Gallimard avec une présentation très documentée de Patrice Locmant.

Au-dessus de l’Abysse, Conrad Aiken (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 13 Juin 2019. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Au-dessus de l’Abysse (Blue Voyage), 453 pages, 7,95 € . Ecrivain(s): Conrad Aiken Edition: Gallimard

 

Une traversée. Dans la narration, une traversée de l’Atlantique en paquebot – New-York-Angleterre. Mais c’est à une tout autre traversée que le lecteur est convié par Aiken, celle des apparences, celle du langage, celle de l’extraordinaire aptitude des êtres à couvrir leur désespoir et leur solitude de propos logorrhéiques et vides. La traversée « Au-dessus de l’Abysse » est celle de l’infinie tristesse de la condition humaine, celle de l’infinie frontière intérieure de la littérature.

Dans un monde clos pendant huit jours, des gens qui ne se connaissent pas vont se rencontrer, parler, se retrouver au cœur des fonctions essentielles du langage : dire l’amour, la haine, les regrets, la peur. Dire soi. Conrad Aiken, grand poète et romancier, décortique l’âme humaine à travers les conversations. Et les gens se révèlent, nus, odieux souvent, malheureux toujours. Ils traversent l’Atlantique sur « les gouffres amers » de Baudelaire, métaphore d’une condition humaine juchée « au-dessus de l’Abysse ».

Âmes, Histoire de la souffrance I, Tristan Garcia (par Fanny Guyomard)

Ecrit par Fanny Guyomard , le Mardi, 11 Juin 2019. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Âmes, Histoire de la souffrance I, janvier 2019, 720 pages, 24 € . Ecrivain(s): Tristan Garcia Edition: Gallimard

 

L’humanité en souffrance. C’est l’objet de ce roman, qui raconte la passation de la souffrance à travers les âges, son oubli, ses moments de splendeur et ses grandes misères. Tout commence quand apparaît la vie, il y a des milliards d’années : un ver se retrouve mangé. De ce dédoublement et division originels s’ensuit la multiplication des âmes, le peuplement de la Terre en une gigantesque contamination de la souffrance et une lutte des individus pour survivre.

Chaque chapitre ou conte suit alors les aventures et mésaventures de quatre âmes au fil du temps, comme un jeu où ces quatre couleurs se croisent et vivent les pires choses que l’on puisse imaginer, avant de se perdre et se retrouver dans une autre vie.

Faim, soif, fatigue, froid, chaleur accablante, blessure, torture, viol. La souffrance est déclinée sous toutes ses formes. Et quand on a trouvé le moyen de ne plus ressentir de douleur physique, reste tout de même la peur, la haine, la frustration, le ressentiment, l’abandon, la jalousie ou l’humiliation. Le bonheur se limite alors aux affects les plus bruts…

Sabena, Emmanuel Genvrin (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Mardi, 04 Juin 2019. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Sabena, mars 2019, 215 pages, 18,50 € . Ecrivain(s): Emmanuel Genvrin Edition: Gallimard

 

Emmanuel Genvrin, auteur réunionnais, inscrit les péripéties de cette saga haletante dans un itinéraire historique et géographique qui entraîne le lecteur d’une île à l’autre du sud de l’océan indien, Grande Comore, Anjouan, Mohéli, Mayotte, La Réunion, Madagascar, sur une période d’une quarantaine d’années.

La saga commence avec Faïza, Malgache d’origine Comorienne, qui, enfant, est exfiltrée vers les Comores après avoir échappé de justesse aux massacres perpétrés en 1976 à Majunga par des nationalistes malgaches à l’encontre de la nombreuse population comorienne que comptait cette capitale provinciale du nord-ouest de Madagascar. Les exilés ayant été transportés par la compagnie belge Sabena, chacun d’eux a alors été affublé de l’appellation éponyme.

Aux Comores, Faïza, alias Sabena, devenue une adolescente qui affole les hommes, a une liaison avec… le mercenaire Bob Denard, alors en position de force dans le pays. De cette relation naît une fille, Bibi, qui donnera une quinzaine d’années plus tard elle-même le jour à une fille, Echati, dite Chati.