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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Des lézards, des liqueurs, Joël Bastard (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 25 Janvier 2019. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Des lézards, des liqueurs, juin 2018, 176 pages, 18,50 € . Ecrivain(s): Joël Bastard Edition: Gallimard

Un titre à la Jacques Izoard (tissé d’appositions), une composition en dix-huit sections, une volonté d’inscrire dans le poème sa fabrique (merci Ponge), des injonctions au lecteur, ou à soi écrivant, voilà des textes qui déconcertent.

 

Le désir d’écrire vient de pousser la porte, tant mieux, nous sommes nus

La surprise d’être un homme commença au berceau.

Nous peinons aujourd’hui de ne pas être volants.

Chers fanatiques Trois réflexions, Amos Oz (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Mercredi, 16 Janvier 2019. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Chers fanatiques Trois réflexions, octobre 2018, trad. hébreu Sylvie Cohen, 118 pages, 10,50 € . Ecrivain(s): Amos Oz Edition: Gallimard

 

Le nouveau livre d’Amos Oz, Chers fanatiques (dont le titre français, qui ne colle pas à l’original hébreu, évoque malencontreusement le Chers Djihadistes de Philippe Muray) est un recueil de trois articles très différents.

Le premier aborde la question du fanatisme en général et du fanatisme religieux en particulier. Tout se passe comme si une sorte de surmoi mystérieux interdisait à Amos Oz (et à nombre d’intellectuels) d’envisager le fanatisme islamique en tant que tel, dans sa spécificité, son impiété et son caractère intrinsèque (quand l’islam n’a-t-il pas été violent ?), sans lui chercher aussitôt des correspondants parfois boiteux dans la Bible hébraïque ou l’histoire de l’Église. Oz place sur le même plan des choses dissemblables, voire des phénomènes qui n’existent pas. On n’a jamais assisté, en Europe, à des pogroms prenant des « migrants » pour victimes. Les « profanations » de mosquées, quand elles se produisent, demeurent des exceptions et se limitent à des plaisanteries de bas aloi (une tranche de jambon dans la boite aux lettres). En France du moins, la décence ordinaire et des siècles de civilisation ont fait que, même après les massacres du RER, de Charlie-Hebdo, de l’Hyper-Cacher ou du Bataclan, aucun musulman n’a été molesté par esprit de vengeance.

1984, George Orwell (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Mercredi, 12 Décembre 2018. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman

George Orwell, mai 2018, trad. anglais Josée Kamoun, 372 pages, 21 € . Ecrivain(s): George Orwell Edition: Gallimard

 

On ne peut rendre compte d’une œuvre publiée il y a près de soixante-dix ans (1949) et devenue un classique comme on recenserait un « roman de la rentrée ». La bibliographie des études consacrées au chef-d’œuvre de George Orwell est immense. Peter Davison a publié les œuvres complètes de l’écrivain, en vingt volumes, totalisant 9000 pages. Il est désormais impossible de lire 1984 de manière « innocente », comme on l’aurait fait au moment de sa parution. Entre le roman et nous s’interposent non seulement la masse opaque des commentaires, mais encore sept décennies de déplaisantes expériences politiques. Comme d’habitude, toutes les interprétations proposées, parfois contradictoires, n’ont pas épuisé les significations de cette œuvre. Tout paraît avoir été déjà dit et tout reste encore à dire.

En situant en 1984 (année qu’il n’avait aucune chance de voir et il le savait) une intrigue écrite en 1948, Orwell se plaçait dans un avenir à la fois proche et lointain. Arthur C. Clarke remarquait qu’un roman d’anticipation ne cherche pas à prédire l’avenir, mais à l’empêcher de se produire. De ce seul point de vue, 1984 est un échec flagrant.

Lettres à Philippe Sollers, 1958-1980, Dominique Rolin (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Lundi, 03 Décembre 2018. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Correspondance

Lettres à Philippe Sollers, 1958-1980, octobre 2018, 480 pages, 24 € . Ecrivain(s): Dominique Rolin Edition: Gallimard

 

« Je relis votre livre (1) avec le même bonheur : la musique intérieure du récit qui m’avait touchée dès les premières pages recommence à chanter, rire et pleurer à la seconde lecture avec la même élasticité vibrante, si douce et si cruelle que j’en sors étrangement atteinte » (Le 7 novembre 1958).

« Je pensais en riant que lorsque paraîtra ton livre (2), la masse de tes ennemis ne l’emportera pas au paradis, merveilleuse expression qui n’aura jamais eu un sens plus exact. Ceux qui t’aiment au contraire l’emporteront, c’est-à-dire seront emportés par Paradis car ils l’auront mérité » (Mercredi 13 août 1980, 11 heures).

Plus de vingt ans séparent ces deux lettres, les premiers et les derniers mots de cette floraison désormais publiée sous la haute fidélité à l’écrivain, par Jean-Luc Outers, comme l’avait fait l’an passé Frans De Haes pour celles de Philippe Sollers. Des milliers de lettres échangées entre les deux écrivains amoureux, deux amoureux écrivains.

Trois étages, Eshkol Nevo (par Anne Morin)

Ecrit par Anne Morin , le Vendredi, 30 Novembre 2018. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Israël

Trois étages, octobre 2018, trad. hébreu Jean-Luc Allouche, 313 pages, 22 € . Ecrivain(s): Eshkol Nevo Edition: Gallimard

 

Trois étages d’un même immeuble, trois histoires personnelles qui reflètent la vie en condensé, d’un pays qui se cherche. Trois étages, et à chacun d’eux, un manque à vivre, entre ce qui s’est passé – et ce qui est passé –, et ce qui s’est – peut-être – accompli.

Aucun des personnages ne sait exactement où il en est – de son histoire, de sa vie –, ni où il va, ce qu’il cherche ou recherche.

Arnon, en quête d’une hypothétique preuve pour conforter son hypothèse ; Hani, au deuxième étage, la plupart du temps seule avec ses enfants écrit à une amie lointaine et longuement perdue de vue car elle se noie entre le réel et l’imaginé : a-t-elle inventé la visite de son beau-frère et ce qui en a découlé ? Deborah, à l’étage supérieur vit dans le souvenir de sa vie passée avec son mari défunt pour qui elle enregistre sur un répondeur téléphonique ses sentiments et ses errances. Vivant en vase clos, dans le souvenir de la rupture avec leur fils, elle décide soudain de se jeter dehors, à même la rue aux prises à des mouvements de protestation…