Identification

Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Du cloître à la place publique, présenté par Jacques Darras

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 09 Février 2018. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Du cloître à la place publique, septembre 2017, 530 pages, 10 € . Ecrivain(s): Jacques Darras Edition: Gallimard

 

Cet opus est entièrement consacré, comme l’indique son sous-titre, aux œuvres en langue d’oïl (picard) des Poètes médiévaux du nord de la France aux XIIe et XIIIe siècles, dont Jacques Darras présente ici sa propre traduction en français moderne.

Excellente initiative dont l’auteur de la compilation/traduction lui-même s’étonne qu’elle n’ait pas paru nécessaire jusqu’ici.

Pourquoi personne n’avait-il encore rassemblé les textes médiévaux en langue d’oïl les plus remarquables, dans un seul et même ouvrage ? Pourquoi nulle anthologie n’avait-elle conduit le lecteur d’aujourd’hui jusqu’à eux, par le biais d’une traduction sensible à la langue ancienne ?

Le corpus regroupe les compositions de poètes se répartissant géographiquement dans cette grande région définie administrativement en 2015 qui réunit le Nord et la Picardie, avec pour centre de rayonnement culturel, durant les siècles concernés, la ville d’Arras.

Les hautes collines, Thomas A. Ravier

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Vendredi, 09 Février 2018. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Les hautes collines, octobre 2017, 150 pages, 16 € Edition: Gallimard

 

Le narrateur de ce récit, marié et père d’une fillette, a, selon l’expression consacrée, tout pour être heureux. Pourtant, sa réaction à l’annonce de la vente de la maison de vacances qu’il fréquente tous les étés depuis sa naissance trahit une faille. Il n’est jamais parvenu réellement à quitter le nid. Ce sont donc les confessions d’une sorte de « Tanguy saisonnier » que l’auteur livre au lecteur.

Elles ne réservent guère de surprises : premiers pas, premières masturbations, premiers écrits, premières virées à motocyclette ne constituent pas plus d’événements que les obsèques des grands-parents et les quelques dissensions qui s’ensuivent. Objectivement, il ne se passe rien. Mais n’est-ce pas le propre de la majorité des enfances que l’on qualifie, avec le recul, d’heureuses ?

Pourtant, si les souvenirs transforment la villa et ses abords – le jardin, une vue sur la Méditerranée, l’ambiance d’une station balnéaire – en théâtre, alors chacun peut espérer devenir le héros de péripéties familiales d’autant plus facilement que personne, malgré étages et recoins, n’échappe au regard des autres.

Les Routes de la traduction. Babel à Genève, Barbara Cassin, Nicolas Ducimetière

Ecrit par Gilles Banderier , le Mercredi, 07 Février 2018. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

Les Routes de la traduction. Babel à Genève, Coédition Gallimard/Fondation, novembre 2017, 336 pages, 39 € . Ecrivain(s): Barbara Cassin, Nicolas Ducimetière Edition: Gallimard

 

Bibliophile zurichois, Martin Bodmer (1899-1971) avait réuni une extraordinaire collection, très étendue dans le temps et dans l’espace (contrairement à d’autres bibliophiles qui se spécialisent dans une seule langue et une période précise – par exemple, le livre à estampes du XVIIIe siècle français). Cela ne signifie pas que l’ancien vice-président de la Croix-Rouge internationale fut un brouillon touche-à-tout. Il s’était proposé de réunir les témoignages les plus marquants du génie humain en matière littéraire, articulés selon cinq domaines, cinq « phares » : la Bible, Homère, Dante, Shakespeare et Goethe. Leur étude approfondie suffit déjà à remplir une vie ; à plus forte raison si on se met à en rassembler les multiples éditions et traductions (qui pourrait se flatter de posséder un exemplaire de chaque Bible jamais imprimée ?). Les traductions occupent une place de choix dans le projet de Martin Bodmer (la Bible étant elle-même un texte plurilingue. L’évangile selon saint Matthieu, que nous possédons en grec, est la traduction d’un original hébreu, perdu pour le moment).

Je voulais leur dire mon amour, Jean-Noël Pancrazi

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 30 Janvier 2018. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Je voulais leur dire mon amour, janvier 2018, 130 pages, 12,50 € . Ecrivain(s): Jean-Noël Pancrazi Edition: Gallimard

 

 

Né à Sétif en 1949, Jean-Noël Pancrazi a vécu à Batna avant de s’exiler avec sa famille, juste après les accords d’Evian. Crève-cœur, déracinement, vie à Perpignan. On est en 1962.

Cinquante-trois plus tard, le romancier revient à Bône, devenu Annaba (ancienne Hippone de Saint Augustin) pour être juré dans le nouveau festival cinématographique qui décerne les « Anab d’or » parmi une sélection de films des bords de la Méditerranée.

Le récit Je voulais leur dire mon amour retrace avec acuité, mémoire et nostalgie un voyage aller/retour amer ; l’écrivain se faisait une joie de revoir la terre natale, de retourner, comme on lui avait promis, une fois le festival clôturé, dans la ville de sa dernière résidence algérienne de 1962, Batna.

La vie princière, Marc Pautrel

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 26 Janvier 2018. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La vie princière, janvier 2018, 10,50 € . Ecrivain(s): Marc Pautrel Edition: Gallimard

« Ton enthousiasme est extraordinaire, c’est la chose la plus précieuse chez toi, cette électricité rieuse, cette acceptation par principe de toute proposition, et la façon dont tu me salues quand j’arrive ensuite : en faisant de la main, paume ouverte dressée à la verticale dans ma direction et oscillant de droite à gauche, comme ces dizaines de mobiles de carton en forme de mains que j’avais vus une fois, accrochés avec une ventouse sur la baie vitrée de l’aéroport Marco Polo de Venise, face aux pistes d’envol… ».

La vie princière est une lettre à l’aimée, L.

Une adresse romanesque, ciselée, ouvragée, où chaque mot, chaque phrase semble pesée par une balance Trébuchet – il y a de la poudre d’or dans ce roman. Le narrateur séjourne au Domaine, lieu où se côtoient des chercheurs, des scientifiques, des universitaires et un écrivain. Le soir de son arrivée, le narrateur tombe sur L. « – Oh, pardon, je ne vous avais pas vue », un éclair traverse sa vie, la foudre qui s’abat sur son regard et enflamme sa peau. Elle, travaille « sur la figure du Christ chez les auteurs du XXe siècle ». Lui, écrit des livres, l’un sur « un pays lointain, ou plutôt ma succession de projets autour de mon impossible roman sur ce thème ».