« Qui était-elle, cette “souris triste” ? Comment avait-elle vécu ? Qu’était-elle devenue ? Je devais mener l’enquête, je n’avais plus le choix. Il faut savoir s’incliner face à la combinaison de hasards qui gouverne nos vies. Je décidais, peu à peu, de partir à la recherche d’un certain M. Piekielny ».
Un certain M. Piekielny est le roman de cette recherche, le roman d’une enquête placée sous la belle combinaison des hasards objectifs qui enfante parfois de beaux livres. C’est aussi le roman de l’enfance d’un écrivain. Romain Gary, enfant à Vilnius – ce jour-là le soleil faisait grève –, croise un certain M. Piekielny, son regard et ses friandises, il en fait le bref récit dans La Promesse de l’aube. C’est une apparition en forme de promesse, comme devraient l’être les romans : Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Vilno, habitait M. Piekielny. C’est cette promesse, cette phrase. Promets-moi de prononcer mon nom dit-il, et mon histoire leur sautera aux yeux ! L’histoire d’un petit homme disparu, disparu en compagnie de quelques autres millions de Juifs d’Europe, une phrase et une histoire qui vont donner naissance à ce roman voltigeur et éblouissant.