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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Tiens ferme ta couronne, Yannick Haenel

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 06 Septembre 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Tiens ferme ta couronne, août 2017, 352 pages, 20 € . Ecrivain(s): Yannick Haenel Edition: Gallimard

 

« Cette population de pensées est un monde, et même les livres écrits et publiés par Melville ne suffisent pas à donner une idée de l’immensité qui peuple la tête d’un écrivain comme lui. D’ailleurs, il y a une phrase de Moby Dick qui évoque ce débordement : à propos du cachalot, elle évoque l’intérieur mystiquement alvéolé de sa tête. Eh bien, c’est précisément de cela que traitait mon scénario : l’intérieur mystiquement alvéolé de la tête de Melville ».

Il se peut qu’un grand livre soit écrit sous une divine protection marine, il se peut qu’un grand écrivain soit béni des fées. Il se peut que ce livre ait pour nom Tiens ferme ta couronne, et tout porte à croire que cet écrivain se nomme Yannick Haenel. Il se peut que ce roman, majestueusement cinématographique, soit saisi par les images et l’art secret de la mise en scène d’un cinéaste américain qui a filmé le cœur mystique de son pays, ses fureurs, ses cris et ses mensonges. Il se peut que ce livre majeur soit nourri du silence de l’aube, de petits éclats bleus, de visions et de noms.

Les rêveuses, Frédéric Verger

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Mercredi, 06 Septembre 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire

Les rêveuses, août 2017, 448 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Frédéric Verger Edition: Gallimard

 

En mai 1940, les armées de Hitler écrasent la France. Et le lecteur se demande comment va pouvoir s’en tirer le héros du livre. Ayant déserté son pays, il a emprunté l’identité d’un mort et est devenu soldat dans l’armée française. Fait prisonnier, il est néanmoins libéré et reconduit dans sa famille supposée… Dès lors la vérité du récit va devoir composer avec une suite de recommencements et de ruptures là où les rêveuses vont prendre tout leur sens ?

Sortant le lecteur de ses pressentiments, Verger crée une imagerie où le psychologisme devient secondaire. Le roman s’anime entre conscience attentive et forte vigilance mobile à une firme de roman d’éducation pour celui qui pensait être protégé par sa personnalité d’emprunt. L’existence qu’il a prise lui est restituée selon des lignes qui n’ont rien de directrices. Preuve que l’identité première reprend place parfois face à celle qui a sauvé le héros. Deux mouvements s’inscrivent dans l’espace livresque dans un jeu de double disparition qui aurait fasciné Blanchot.

Comme une rivière bleue, Michèle Audin

Ecrit par Stéphane Bret , le Mardi, 29 Août 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire, Histoire

Comme une rivière bleue, août 2017, 391 pages, 20 € . Ecrivain(s): Michèle Audin Edition: Gallimard

 

Peu de romans ou d’essais historiques sont consacrés à la Commune de Paris. Est-ce dû à la brièveté de l’événement ? À son caractère d’utopie révolutionnaire inenvisageable ? Probablement un peu de tout cela. Michèle Audin, dans son récit Comme une rivière bleue, évoque cette période, non pas du point de vue global de l’histoire, mais de celui des Communards de base, ceux des quartiers en pleine ébullition, des faubourgs populaires, de ceux qui tiennent des réunions enflammées par la passion de transformer le monde.

Michèle Audin ne manque pas de décrire avec fougue et conviction ce qu’éprouvent à titre privé et dans leur for intérieur les Communards, comment ils s’aiment, se querellent, se retrouvent. Le récit s’articule en descriptions successives des quartiers parisiens juste après la proclamation de la Commune en mars 1871. On arpente ainsi la place de Grève, le onzième arrondissement, le Faubourg Saint-Antoine, le quai Conti. Mais c’est la prise du journal Officiel qui est présentée comme l’une des premières décisions de la Commune, c’est l’occasion d’y présenter les personnages que l’on retrouvera à travers le récit : Emilie Lebeau, Pierre Vésinier, Florris Piraux, Paul Vapereau, Charles Longuet. On y croise bien sûr les grandes figures de la Commune, Jules Vallès qui s’écrie :

Dialogues manqués, Antonio Tabucchi

Ecrit par Philippe Leuckx , le Jeudi, 24 Août 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Théâtre, Italie

Dialogues manqués, juin 2017, trad. italien Bernard Comment, 112 pages, 17 € . Ecrivain(s): Antonio Tabucchi Edition: Gallimard

 

Trois pièces – genre auquel le public de Tabucchi n’est pas habitué, puisqu’il est essentiellement auteur de romans, de récits et d’études littéraires – composent cet ouvrage posthume. L’auteur de Pereira prétend est mort dans la ville qu’il a tant aimée, en 2012.

L’un des meilleurs connaisseurs de Pessoa était sans doute bien placé pour imaginer la rencontre de son écrivain portugais fétiche avec une autre sommité du siècle, mais sicilienne, celle-là, Pirandello.

Monsieur Pirandello est demandé au téléphone imagine la rencontre des deux littérateurs, dans un hôpital psychiatrique en 1935, année même de la mort de Fernando Pessoa. Jouant des réalités et des furtives hypothèses d’une autre instance, Tabucchi tire parti des masques dont Pessoa a tissé ses rapports au lecteur : Monsieur Personne hissant ses « personae » au-dessus des fictions. Le grand théâtre des apparences est là même où se noue la littérature unique de deux monstres qui l’ont révolutionnée au même titre que Proust, Joyce et Svevo.

La lenteur, Milan Kundera

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Vendredi, 07 Juillet 2017. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La lenteur, 160 pages, 13,50 € . Ecrivain(s): Milan Kundera Edition: Gallimard

 

 

L’on sait tout le mépris de Kundera – dont l’œuvre est importante – pour l’exégèse, d’où sa volonté de faire figurer l’édition définitive de son œuvre dans la Pléiade sans aucune note, mépris que prend à son compte François Ricard dans son introduction du premier volume de cette édition : « Quant aux notes censées expliquer ou “éclairer” ce que l’auteur a écrit, elles n’ont aucune raison d’être s’agissant d’un écrivain comme Kundera, pour qui toute l’information nécessaire à l’intelligence d’une œuvre doit se trouver dans cette œuvre même et nulle part ailleurs et qui manifeste donc, dans ses romans comme dans son théâtre et ses essais, un souci presque maniaque de la clarté et de la précision ».

L’on ne développera ainsi nulle exégèse. L’on se contentera de rappeler que dans les replis de La lenteur se terre une vibrante déclaration d’amour :