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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


Des lions et des hommes, collectif (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Jeudi, 23 Mai 2019. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts

Des lions et des hommes, Sous la direction de Maria Gonzảles Menéndez, avril 2019, 160 pages, 130 ill., 22 € Edition: Gallimard

 

 

Les félins, une histoire humaine.

La Grotte Chauvet II à Vallon-Pont-d’Arc en Ardèche (réplique de la grotte Chauvet découverte en 1994) présente actuellement sa première exposition. Elle porte sur des animaux fabuleux, le lion et autres fauves, qui ont exercé une fascination sur les hommes depuis 400 siècles. Plus de 170 œuvres d’art y sont exposées, relatant les relations que les hommes ont entretenues avec les félins au cours de 40.000 ans d’histoire et à travers sept grandes civilisations. L’ouvrage Des lions et des hommes, publié par Gallimard-Art, est le catalogue de cette exposition. Ce beau livre a été écrit par un collectif de spécialistes et se présente comme une sorte de manuel séduisant et didactique qu’on a plaisir à découvrir.

Olga, Bernhard Schlink (par Marie-Pierre Fiorentino)

Ecrit par Marie-Pierre Fiorentino , le Mercredi, 15 Mai 2019. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Roman

Olga, janvier 2019, trad. allemand Bernard Lortholary, 267 pages, 19 € . Ecrivain(s): Bernhard Schlink Edition: Gallimard

 

Olga ou quelques variations sur l’héroïsme.

À lire la première partie du roman, de facture classique, on se dit qu’il aurait pu s’intituler Herbert et Olga comme tant d’autres œuvres unissant pour l’éternité littéraire ceux que leurs parents ou les circonstances ont refusé d’unir dans le récit. Olga, une version de Roméo et Juliette mais à la campagne.

L’existence rurale avec ses pauvres, son hobereau, son prêtre, les rendez-vous en catimini dans les granges ou dans les prés, les médisances et les mariages arrangés : le tableau est complet, qui nous dit qu’en Poméranie comme ailleurs, les rêves forgés et les liens contractés dans l’enfance peuvent décider de toute une vie malgré la dureté de celle-ci et peut-être à cause – ou grâce – à elle.

Olga est donc d’abord un roman d’amour mais il s’avère vite qu’Olga n’est pas Juliette. Olga a une vie à vivre et entend bien, malgré les coups du destin, la vivre le plus librement possible. Contrainte par la réalité à rabattre de ses rêves, elle ne renonce jamais à les réaliser au moins partiellement.

La Femme aux Cheveux roux, Orhan Pamuk (par Sylvie Ferrando)

Ecrit par Sylvie Ferrando , le Lundi, 13 Mai 2019. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Bassin méditerranéen, Roman

La Femme aux Cheveux roux, mars 2019, trad. turc Valérie Gay-Aksoy, 304 pages, 21 € . Ecrivain(s): Orhan Pamuk Edition: Gallimard

 

Habituellement chantre d’Istanbul, Orhan Pamuk se fait ici, dans la première partie de La Femme aux Cheveux roux, écrivain du monde rural : on y retrouve des échos de la célèbre saga romanesque des Memed – Memed le Mince, Memed le Faucon, Le retour de Memed le Mince, et Le dernier combat de Memed le Mince – publiés par Yachar Kemal en Turquie de 1955 à 1984.

Mais il s’agit aussi d’un roman d’apprentissage dans lequel le jeune narrateur de 16 ans, Cem, pour payer ses études, est engagé comme apprenti pour l’été par un puisatier, Maître Mahmut. Sur la commande d’Hayri Bey – bey signifie en turc « chef de clan » –, un riche bourgeois, ils vont forer en zone aride et rocheuse à la recherche de la précieuse eau, « aux alentours de Kuçukçekmece » (l’un des trente-neuf districts d’Istanbul), non loin du bourg d’Öngören. Entre le maître et l’apprenti se noue une relation, paternelle pour l’un, de filiation pour l’autre, mêlée de souvenirs récurrents du mythe d’Œdipe.

Enfin le royaume, François Cheng (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Lundi, 13 Mai 2019. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Enfin le royaume, Quatrains, février 2019, 224 pages, 7,40 € . Ecrivain(s): François Cheng Edition: Gallimard

 

Les poèmes de François Cheng sont autant de raccourcis de temps où s’invitent la permanence et la continuité : « A l’apogée de l’été/ Retient ce qui a été : / Tous les fruits suspendus/ Toute la soif étanchée ».

Avec son éternelle soif de l’attente, quel que soit le moment et quelle que soit l’attente, le poète est à la fois dans l’expectative et l’émerveillement nourri d’optimisme incité par une source initiale coulant en filigrane : « Toi, tu entends le bruit des étoiles qui passent ».

C’est que ce poète de stature a besoin de cet écho multiplié pour se rendre à l’évidence de sa plénitude qu’il compte bien transmettre à autrui : « Tout d’ici t’est offert, offre, toi à ton tour ! ».

Si parfois le crépuscule « s’exténue », c’est pour mieux se rendre à l’évidence d’un matin tournant la page à l’appui de « l’habitable étincelle » puisque « Ici/ Nous avons tracé le trait/ Nous avons laissé vacant/ Afin qu’un jour advienne ».

Le tour de l’oie, Erri De Luca (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 07 Mai 2019. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Italie

Le tour de l’oie, février 2019, trad. italien Danièle Valin, 176 pages, 16 € . Ecrivain(s): Erri de Luca Edition: Gallimard

 

Renonçant à la fiction mais la nourrissant par un autre tour – comme un jeu inventif –, celui de se donner un fils interlocuteur, le romancier Erri De Luca signe un dialogue étrange, au creux de sa maison, entamant avec un enfant inventé une conversation à bâtons rompus sur le tout, le rien, le passé qui revient lancinant, ses propres parents, son aventure d’homme, travailleur, rebelle, contestataire, écrivain, apprenti de la vie.

L’auteur, Napolitain né en 1950, a été ouvrier, est devenu alpiniste, romancier, a failli terminer en prison pour la défense de la nature contre un projet d’autoroute, vit aujourd’hui pour l’écriture. L’un des derniers a suscité un enthousiasme certain : La nature exposée (dont j’ai évoqué la teneur ici même).

Ici, le romancier se dévoile, recourt à ses parents morts, revitalise cette période de l’enfance – souvent tombée en cendres chez d’autres –, ici, nourrie d’anecdotes et du grain de réalisme qui fait sa patine.