Un éclairage sur la maison d’éditions La Rumeur libre
Signes
Les signes ne pullulent pas dans ce petit recueil. Au contraire ils sont rares et denses, comme le vide en général qui procure un effet d’absorption, de dilatation, comme dirait Michaux, une espèce d’être à envahir. Signes humbles qui ouvrent l’huis de l’intériorité. Ils signalent le vide physique dans lequel se débat la parole poétique. Ils sont en relation avec la maison du néant chère à Heidegger.
La poésie de Brigitte Gyr agit en désignant ce qui manque. En pointant du doigt les bords de la nuit, du jour, des passages, des retenues. On oscille donc très bien dans certains travaux plastiques de Christian Boltanski, où sans doute la lutte la plus âpre reste celle de la mémoire, de la mort qu’il est impossible d’assumer. Et que cela soit une accumulation de paletots ou de drap dans les combles d’un château, le signe ne peut se produire que comme souffle intérieur, voix, nomination des morts.