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Les Chroniques

D’une guerre l’autre par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Samedi, 20 Décembre 2014. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

 

Un jour de guerre vu des étoiles (récit), Ramón del Valle-Inclán, Gallimard Folio-Bilingue (n°186), février 2014, traduit de l’espagnol et annoté par François Géal et son atelier de traduction de l’É.N.S. (1), 216 pages (Illustr. couleur), 11,70 €

Les couleurs de la musique, D’une guerre à l’autre au temps du cinéma muet (récit) Anne Lauwers, L’Harmattan-Belgique (Illustr. de couverture Nell Boulet), avril 2014, 148 pages, 14 €

 

Un jour de guerre vu des étoiles, de Ramón del Valle-Inclán

 

« – Saleté de temps et saleté de guerre ! Quand donc cela finira-t-il ! – Ça n’en finira jamais ! », Ramón del Valle-Inclán

50 nuances de haine par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Jeudi, 18 Décembre 2014. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED, Côté actualité

 

 

Notre ami Kamel DAOUD est visé par une Fatwa majeure, le menaçant de mort, par une mouvance salafiste algérienne. Nous exprimons ici notre indignation totale et nous demandons aux autorités algériennes de prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de Kamel.

 

Question fascinante : d’où vient que certains se sentent menacés dans leur identité, dans leur conviction religieuse, dans leur conception de l’histoire et dans leur mémoire dès que quelqu’un pense autrement qu’eux ? La peur d’être dans l’erreur les poussant donc à imposer l’unanimité et combattre la différence ? De la fragilité des convictions intimes ? De la haine de soi qui passe par la haine de l’Autre ? De toute une histoire d’échecs, de frustrations, d’amour sans issue ? De la chute de Grenade ? De la colonisation ? Labyrinthe.

Chez Laurent Ruquier, mais dans ma tête - Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Mardi, 16 Décembre 2014. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

Au matin Radio France, Paris. Question sur Camus, l'Algérie, le chroniqueur puis le temps de parole à un architecte belge, Vincent Callebaut, fascinant : utopiste de villes-flottantes et de villes verticales écolos. A Ecouter. Car dans la tête de l'algérien, la machine à comparer ne s'arrête jamais. Lui pense : Paris à « dé-musifier » (du mot musée), ville écologique auto-suffisante, verticalité anti-banlieues, portager-avenueetc, implanter la campagne au cœur de la ville. Concept du vivre-ensemble. « Et vous ? ». C'est plus complexe : le régime encourage, soutien et dépense pour le « vivre-chez-soi », pas pour le vivre ensemble. Le but est de reloger chacun dans un trou pas de creuser un pays dans le creux de la géographie ; le vivre-ensemble n'est pas un but national algérien. Cela a été dit dix mille fois. La ville est chez nous ennemie, elle est le signe de la blessure coloniale, le lieu de perdition et de négation, l'espace de la vengeance enfouie et secrète. Où ce situe le centre-ville quand l'histoire est refusée ? C'est le centre coloniale rebaptisée ou le centre effacé des cités dortoirs ? La stèle ou le forum ? Le logement tourne le dos au logement chez nous. Ou le contraire. A poursuivre. Cela faisait rêver, au matin gris de Paris, dans la froidure, sur cette ville future que permettait l'utopie de l'architecte.

Un jour nous serons humains de David Léon

Ecrit par Marie du Crest , le Lundi, 15 Décembre 2014. , dans Les Chroniques, La Une CED

Un jour nous serons humains de David Léon a été présenté au dernier festival d’Avignon dans une mise en scène de Hélène Soulié et chorégraphie d’Emmanuel Eggermont

Dans le cadre d’une carte blanche, au Théâtre Ouvert, Stanislas Nordey a lu le texte de David Léon le 20 novembre 2014. Il sera repris également au printemps prochain, à Paris

 

« Les voix de David Léon »

Il faut d’abord attendre, attendre l’heure, dit l’organisateur. Il faut attendre, se préparer à l’écoute des voix. David Léon est juste devant nous, , presqu’à la même hauteur que nous, dans la petite salle de l’auditorium de la médiathèque de Vaise ; seule une barrière nous sépare. Debout sans pupitre, avec son livre. Il est comme immergé dans le monologue. Il baigne dans le halo bleuté, venu du ciel des projecteurs qui colorie le plancher. Il tient son livre, son texte dans la main gauche que la lumière irradie d’une blancheur presque surnaturelle. Le corps du lecteur se perd dans l’ombre : il y la voix, il y a la main droite qui, en quelque sorte, est le corps vivant des mouvements. Et le micro noir se dresse au centre de l’espace scénique.

Souffles - Les Maghrébins et la modernité avortée

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 09 Décembre 2014. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

Lire l’écrivain tunisien Mahmoud Messadi (1911-2004), c’est repenser l’origine et l’histoire de la modernité romanesque dans le monde arabe, dans l’écriture en arabe. Aujourd’hui, en relisant les romans de Mahmoud Messadi, Açed (Le Barrage) écrit dans les années trente ou Mawlid al-Nisyane (La naissance de l’oubli) ou Haddatha Abou Hourayra (Ainsi parla Abou Hourayra) ou Ayyamou Imran (Les jours d’Imran), nous constatons que la modernité, si modernité existe, dans l’écriture romanesque arabe a été entreprise d’abord par les intellectuels littéraires maghrébins.

Ecrire un roman dans les années quarante, selon la vision de Mahmoud Messadi, était une grande résistance esthétique et philosophique et linguistique à l’encontre de l’hégémonie d’une écriture rhétorique égyptienne. Lire un autre Maghrébin, un certain Ali Douadji (1909-1949), auteur de Jaoulet Baina Hanet Al-Bahr Al-Abyadh Al-Motawasset (Promenades entre les bars de la Méditerranée) ou Sahirtou Minhou Al Layali (Autant il m’a éveillé des nuits), nous donne une certaine idée sur l’histoire des littérateurs maghrébins, les casseurs des tabous.