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Les Chroniques

Souffles - L’amour aux temps de Daech

Ecrit par Amin Zaoui , le Mercredi, 15 Octobre 2014. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

Tous et toutes, depuis notre adolescence, depuis notre première lecture, nous étions ensorcelés par cette fabuleuse histoire d’amour entre Qays et Leïla. Et nous le sommes toujours, éblouis par cet amour bercé dans de la belle poésie libre et libératrice, dans la fidélité. Dans la folie, une folie tant rêvée et souhaitée par nous tous et toutes. Aimer à la folie dans la terre d’Islam, est un miracle ! Mais osons-nous parler d’amour en ces jours de Daech, en ce temps du nouveau khalifat islamique qui n’a d’adoration qu’aux têtes décapitées, qu’aux femmes enlevées, qu’aux filles violées, qu’aux villes brûlées ? Le temps du cataclysme ! Les quelques biographes de Qays ibn El Moulaoueh (645-688), majnoun Leïla, ont rapporté que ce dernier, pieds nus, suivait sa bien-aimée jusqu’à la Kaâba, la maison d’Allah. Sur ses traces, en accomplissant son devoir de pèlerin, priant Allah, à l’heure du Tawaf, le suppliant de lui indiquer le chemin qui le conduit vers la rencontre de Leïla. Aux temps de Qays, la maison d’Allah était le lieu où la fusion fut complète entre l’amour du Dieu et celui de la bien-aimée. Jadis, l’Islam, par sa spiritualité profonde, par sa tolérance civilisationnelle représentait un refuge réconfortant et émouvant pour les amoureux.

Maître et serviteur des ombres, R. Beer-Hofmann

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 13 Octobre 2014. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

Maître et serviteur des ombres, R. Beer-Hofmann, trad. J.-Y. Masson et F. Wesseler, éd. Arfuyen, col. Neige, septembre 2014, 150 pages, 12 €

 

Union

Avant de décrire mon impression touchant ce livre de la belle collection Neige chez Arfuyen, je voudrais dire deux choses un peu contingentes. Tout d’abord souligner le destin de cet auteur, Richard Beer-Hofmann, à qui la célébrité en Europe est difficile, et que la traduction de J.-Y. Masson et de F. Wesseler redonne au public français en même temps qu’elle lui permet de trouver une place dans le paysage littéraire d’aujourd’hui. D’autre part, je me suis beaucoup intéressé à la dédicace de 1941 au poème écrit à New York, au printemps, qui m’a interrogé, d’autant que la traduction de ce livre a été faite à deux voix – ce qui symboliquement est précieux.

La Reine morte, Montherlant

Ecrit par Sophie Galabru , le Vendredi, 03 Octobre 2014. , dans Les Chroniques, La Une CED

 

 

Pour la première fois, Montherlant écrivit une pièce, La Reine morte, drame en trois actes, montée en 1942 à la Comédie-Française. Si La Reine morte ne porte pas le tragique antique d’une Antigone réactualisée par Anouilh en 1944 ou d’une Electre par Giraudoux en 1937, elle n’en a pas moins la profonde dignité, et la majestueuse tristesse pour emprunter le mot de Racine. Bien loin des malédictions transgénérationnelles, l’auteur raconte qu’il fut inspiré d’une pièce d’un auteur espagnol du Siècle d’or, Luis Vélez de Guevara, et de sa pièce Régner après la mort (Reinar despuès de morir, 1652). L’auteur explique ainsi que « toute cette production dramatique du siècle d’or est peut-être un moment important de l’histoire du théâtre : superficielle et sans caractères, elle n’a pas d’importance humaine ». Décidé à conserver « l’armature » de Reinar, Montherlant sut lui confier un contenu nourri par la force de ses personnages et la subtilité des dialogues.

Souffles - Marçais : les frères infatigables !

Ecrit par Amin Zaoui , le Samedi, 27 Septembre 2014. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

Cette terre est séduisante. Captivante !

Depuis, Apulée de Madaure auteur de “L’Âne d’or”, premier roman universel, cette terre est  toujours féconde et  généreuse.

Depuis Ibn Khaldoun (1332-1406), pionnier en recherche dans  l’Histoire de l’architecture et de la géographie humaines, celui qui s’est isolé à la Qalaa de Beni Salama, dans les grottes de Taghzout, aux  alentours de Frenda, pour, en toute  méditation absolue, entamer l’écriture de  son ouvrage sur l’Histoire universelle “Al Muqaddima”, cette terre est fascinante.

Elle est provocante et alléchante ! Sur cette terre, à Alger, à Oran,  par amour, jalousie ou piraterie, Cervantès a été enlevé. Mais cette terre, par sa séduction, a été le socle de son imaginaire, le déclic créateur, en lui inspirant son œuvre inégalée  Don Quichotte  de la Mancha. Et je vous invite à lire sa pièce théâtrale “Los Banös de Argel” (Les bains d’Alger) pour toucher  l’influence palpable de cette terre sur ce géant de la littérature universelle.

Le Scalp en feu – VIII par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Lundi, 22 Septembre 2014. , dans Les Chroniques, Chroniques régulières, La Une CED

 

« Poésie Ô lapsus », Robert Desnos

 

Le Scalp en feu est une chronique irrégulière et intermittente dont le seul sujet, en raison du manque et de l’urgence, est la poésie. Elle ouvre un nombre indéterminé de fenêtres de tir sur le poète et son poème. Selon le temps, l’humeur, les nécessités de l’instant ou du jour, ces fenêtres changeront de forme et de format, mais leur auteur, un cynique sans scrupules, s’engage à ne pas dépasser les dix à douze pages pour l’ensemble de l’édifice.

Lecteur, ne sois sûr de rien, sinon de ce que le petit bonhomme, là-haut, ne lèvera jamais son chapeau à ton passage car, fraîchement scalpé, il craint les courants d’air.

Enfin, Le Scalp en feu est désormais publié simultanément, ou successivement, le hasard décidant de ces choses, sur les sites de Recours au poème et de La Cause littéraire.