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Les Chroniques

Je t’aime jusqu’à la mort, Correspondance avec Jean Desbordes, 1925-1938, Jean Cocteau (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Vendredi, 01 Décembre 2023. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

Je t’aime jusqu’à la mort, Correspondance avec Jean Desbordes, 1925-1938, Jean Cocteau, éditions Albin Michel, octobre 2023, 273 pages, 22,90 €

 

 

Sur une Correspondance

Lisez Je t’aime jusqu’à la mort, Correspondance de Cocteau avec Jean Desbordes, 1925-1938 ; ne lisez pas Le Glorieux et le Maudit d’Olivier Charneux, chroniqué dans cette revue il y a quelques mois ! Comme le souligne Marie-Jo Bonnet qui a rassemblé cette correspondance et qui la présente avec talent et érudition, la rencontre entre Cocteau et Desbordes a été autant érotique, au plein sens du mot, que littéraire. Le jeune homme de dix-neuf ans qui a écrit à Cocteau en 1925 pour lui exprimer son admiration après la parution du Grand Écart puis qui lui rend visite frappe l’auteur du Cap de Bonne-Espérance à la fois par sa beauté et par les textes qu’il lui soumet, que Cocteau contribuera plus tard à faire publier.

À chacun selon ses besoins, Petit traité d’économie divine, Rémi Brague (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Jeudi, 30 Novembre 2023. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

À chacun selon ses besoins, Petit traité d’économie divine, Rémi Brague, Flammarion, octobre 2023, 224 pages, 20 €

Réhabiliter en général l’idée de Providence (Dieu organise à l’avance le cours des choses ou l’ordre des événements, il les dispose sagement afin qu’ils jouent bien leur rôle, et visent correctement leurs fins), et celle de Providence chrétienne en particulier, comme le souhaite ici Rémi Brague, semble projet vain et pari perdu d’avance. D’abord parce qu’elle semble relever de la ferveur superstitieuse (André Comte-Sponville, dans son Dictionnaire philosophique, dit très bien de la Providence qu’elle est « le nom religieux du destin », et « l’espérance comme ordre du monde ») ; ensuite parce qu’elle est spontanément obscurantiste (si « les décrets de la providence sont impénétrables », c’est qu’ils doivent rester secrets pour être efficaces, en tout cas discrets pour être tolérables – et « l’asile de l’ignorance » qu’est pour Spinoza la volonté de Dieu n’abrite par principe que des ignares) ; enfin parce qu’elle est pré-moderne (puisqu’elle fait venir le progrès de la réalité non de l’initiative humaine, mais d’une sagesse pré-humaine – puisque créatrice de l’humain – qui saurait mieux, et devrait davantage que l’homme, planifier et délimiter son propre perfectionnement historique).

Bijoux de scène de la Comédie-Française, Guillaume Glorieux, Agathe Sanjuan (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mercredi, 29 Novembre 2023. , dans Les Chroniques, La Une CED, Arts

Bijoux de scène de la Comédie-Française, Guillaume Glorieux, Agathe Sanjuan, Gallimard, L’École des Arts Joailliers, octobre 2023, 300 pages, 39 €

 

Le bijou théâtral

Dans ce beau livre d’art, nous découvrons pour la première fois les trésors de la joaillerie de fantaisie ornant les costumes de scène des sociétaires de la Comédie-Française de la fin du 18ème siècle jusqu’aux années 1980. Des maîtres artisans ont façonné avec beaucoup de minutie des faux – copies de bijoux, de joyaux, d’accessoires, en relation avec les modes et les usages des époques citées. Des essais très documentés dévoilent les caractéristiques des bijoux de scène, leur fonction, leur attribution, leur symbolique, ce qui permet de revisiter les répertoires théâtraux en vogue, pièces dont beaucoup sont oubliées. Le bijou ornemental va suivre les réformes et les nouveautés dramatiques de la Comédie-Française – liées par exemple à l’éclosion du metteur en scène – et former le goût du public. Ainsi, les comédiens seront mis en valeur par l’ajout de bijoux plus ou moins luxueux qui leur confèreront un statut particulier et une typologie pour un rôle précis.

La Clef, La Confession impudique, Junichirô Tanizaki (par Patryck Froissart)

, le Jeudi, 23 Novembre 2023. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED, Japon

La Clef, La Confession impudique, Junichirô Tanizaki, Gallimard, Folio, 2022, trad. japonais, Anne Bayard-Sakai, 196 pages

 

Qui se joue de qui dans ce chassé-croisé d’une passionnante et croissante malignité entre quatre protagonistes, dans cette mascarade érotico-tragique dont les étapes licencieuses sont mises en scènes tantôt complémentaires tantôt contradictoires, tantôt faussement inavouées, tantôt feintement désavouées, dans le journal intime que tiennent simultanément et prétendument secrètement, tout en se répondant implicitement et indirectement, les deux personnages principaux ?

Le démiurge initial, professeur d’université, a pour femme, a priori « vertueuse », Ikuko, attachée, par son éducation, par son appartenance sociale, aux valeurs morales bourgeoises japonaises traditionnelles. Leur fille Toshiko est virtuellement promise à épouser M. Kimura, un personnage tout autant respectable que les membres de cette honorable famille que son statut de prétendant autorise à fréquenter régulièrement.

Les coups de griffe d’Alain Faurieux-2

Ecrit par Alain Faurieux , le Mardi, 21 Novembre 2023. , dans Les Chroniques, Les Livres, La Une CED

La prochaine fois que tu mordras la poussière (Navet d’exception), Panayotis Pascot, 2023

J’ai lu LE livre de la rentrée, le 1er en termes de marché global (dixit Libé), LA surprise éditoriale. J’aime pas les livres tout fins, j’aime pas les comiques, d’ailleurs PP est il un comique ? Et quel est son nom, son prénom ? Est-ce sincère, « vrai » ? Qu’est-ce que cela à voir avec écrire ? Encore un machin du nombril. Particularité ? C’est écrit jeune (PP EST jeune, ok). Et il écrit souvent bite. Et aussi des choses comme :

« Il ne m’a pas jugé, a essayé de m’accompagner, mes frères aussi, ils m’ont partagé leurs expériences ». Ou « Je mets le lait avant les céréales sûrement parce que tout le monde fait l’inverse, et je me place dans la baignoire avant de faire couler l’eau ».

Après l’Homo Erectus Le journal d’Homo Dépressif. La haine du père ? Oh, ouais que des fois y se regardent mal. C’est comme le reste, la haine c’est mou chez pana.

Plus mauvais qu’Ernaux, puissance dix.