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Orphée du fleuve, Luc Vidal (6 & Fin) - Au bord du monde

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 07 Juillet 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

Orphée du fleuve, Luc Vidal, éditions du Petit Véhicule, 1999, trad. géorgien Anne Bouatchidzé, 197 pages, 18 €

 

6. Au bord du Monde

Ce long poème dédié à Jacqueline ouvre le jardin des mots de « l’aube de demain » encore inconnue et qui « sera mouillée par l’averse de ta nuit amoureuse ». L’amour chanté y est souffle de liberté, ouvrant les volets du bonheur sur la ville et le corps de la femme aimée (« je me sens libre et mes chiens ne mordent plus »), le poète peut sentir en lui « se libérer les otages (…), rendu au cœur libre du monde ».

Le poète chante et enchante la présence et la sensualité de la femme aimée, le corps de celle-ci ouvrant une « ville d’amour », et compare sa « beauté d’amour » à la fraîcheur vibrante et parfumée des éléments naturels,

La Main de brouillard, Nicolas Rozier

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 06 Juillet 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Le Castor Astral

La Main de brouillard, mars 2016, 70 pages, 12 € . Ecrivain(s): Nicolas Rozier Edition: Le Castor Astral

1. Marcher sur les traces d’un « poète noir » (A. Artaud) revient à fouler la cendre brûlante surgissant – rutilante et rugissante toujours – de la fosse sépulcrale d’« où l’oubli dans sa galerie des morts / dresse ses entailles d’incandescence ». Pour que se rallument, se lèvent, reviennent la flamme noire et ces brandons de l’incendie de ces gisants, laminés de leur vivant, retournés encore dans leur tombe jusqu’à nous, ici par une Voix « surpoétisant » – celle de l’auteur Nicolas Rozier –, sa voix surpoétisant le chant infernal de l’un d’entre eux, Francis Giauque. Marcher sur les traces de ce poète de spectrale brume revient à prendre le risque de fouler la cendre brûlante. Nicolas Rozier commet, prend le risque de cette expérience scripturale de l’extrême.

Nicolas Rozier remue dans La Main de brouillard ces fonds embrasés dévorés – ils le furent, brûlés vif, jusqu’au hurlement de l’extinction – par le tournoiement des braises raclant / égorgeant / éventrant la moelle convulsive des trépidations de l’âme au cri palpable des suppliciés, écartelés, déchirés par le tripalium de la conscience prise dans la galaxie abyssale foudroyante du questionnement, dont Francis Giauque fut, Rare parmi les Rares, Astre parmi les Anéantis aux côtés d’Antonin Artaud, Vincent van Gogh, Jacques Prevel (célébré notons-le par l’auteur à l’occasion du centenaire de sa naissance, dans Jacques Prevel, poète mortel, en cette même année 2016 aux Éditions de Corlevour), Jean-Pierre Duprey, Jean-Pierre Begot, etc.

Lettres à l’inconnu(e), Bernard Sarrut

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 27 Juin 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Tinbad

Lettres à l’inconnu(e), juin 2016, 201 pages, 14 € . Ecrivain(s): Bernard Sarrut Edition: Tinbad

 

Lettres à l’inconnu(e) s’inscrit à point et lettres nommés dans la lignée éditoriale de Tinbad. En effet, cette toute jeune maison d’édition qui publie ici son cinquième roman et sera à la barre des Cahiers de Tinbad, accueille et donne toute latitude à la voix d’écrivains contemporains dont les recherches formelles sondent et font œuvre inclassable dans une Littérature au croisement de la poésie et du roman moderne, à l’instar d’Ulysse de James Joyce, ou des avant-gardes du XXe siècle (Futurisme, Dadaïsme, Surréalisme, Proust). Il s’agit de repartir de ces avant-gardes de création littéraire, non pas pour en remâcher les « reliques du savoir » (Laurence Sterne, in Tristram Shandy), mais pour en raconter l’histoire. Un violent « je » autobiographique sera recommandé et même essentiel, précise l’édito de Tinbad, ainsi ces Lettres à l’inconnu(e) dont le cap insolite trouble la navigation, à bord d’un texte épistolaire dont le/la destinataire reste inconnu(e) – du moins au début du voyage (ici d’hiver). Le narrateur déroule son histoire aux côtés d’une absente, dans un temps indéfini, l’inconnu(e) étant la non-nommée à qui les lettres sont adressées – personnage réel, fictif ? – un personnage tenu dans le secret de l’écriture au creux de cette « histoire » autre qu’une fiction « classique », du moins au début de son intrigue, de son récit, ou bien, personnage en cours de création au fil d’une écriture en train de créer « sa » propre fiction ?

Orphée du fleuve, Luc Vidal (5) - L’Osalide ou « les Printemps extasiés »

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 21 Juin 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Orphée du fleuve, Luc Vidal, éditions du Petit Véhicule, 1999, trad. géorgien Anne Bouatchidzé, 197 pages, 18 €

 

5. L’Osalide ou « les Printemps extasiés »

L’Osalide désigne dans la chaîne du livre et le circuit éditorial, le dernier Bon à tirer, avant la fabrication d’un livre.

L’Osalide ici – dans le deuxième temps de l’Orphée du Fleuve, après Le Fleuve et l’Île et avant Au bord du Monde figure le Départ.

L’Osalide s’écrira donc sur le seuil, avec les attributs dont on pare les divinités de la lumière (« Les sentinelles » aux « yeux constellés » de l’amour, préservées dans « la mémoire des braises», sœurslumineuses), avec « les accessoires du temps dans les marges aventureuses de / l’amour », déesses des passages et des transitions (Les Printemps extasiés, Le chemin des hirondelles) à l’heure des migrations amoureuses.

Orphée du fleuve, Luc Vidal (4)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 15 Juin 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Orphée du fleuve, Luc Vidal, éditions du Petit Véhicule, 1999, 197 pages, 18 €

 

4. Écrire le mouvant poème, connaître les géographies du cœur. Luc Vidal, un poète, un éditeur pionnier.

Poète, de surplus poète du monde ouvert à la rencontre, Luc Vidal se nourrit des mots des autres poètes. Des toiles vivantes des peintres. Du poème vivant. D’ailleurs, des tableaux-poèmes se dessinent dans les Paysages fabuleux de l’Orphée du Fleuve. Ici,

« Un grand cheval rouge fait le tour de tes rêves

Et sur ta peau rougira le bonheur »

Là,