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Articles taggés avec: Compère-Demarcy Murielle

Livre d’Heures, Colette Prévost, par Murielle Compère-Demarcy

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 14 Mai 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

Avant-Dire (extr. de la 4èmede couverture) :

« Écrit à la manière des Livres d’Heuresdu Moyen-Age, cet ouvrage s’adresse aux amoureux des mots et du temps qui passe mais demeure grâce à l’écriture. Au rythme des planètes, il nous invite, sans recours à la religion, à l’oubli du monde matériel qui nous menace, à la méditation, au mélange des souvenirs et de l’imaginaire, à la réappropriation de soi ».

Livre d’Heures. Un « curieux » livre, un livre « curieux ». Au sens étymologique de « celui qui prend soin » (cura) et de ce qui se démarque des agendas communément poursuivis. Un livre curatif donc, dont la force d’attaque, a contrariodouce, investit le cours de notre vie comme une fugue de Bach en une nuit éclaireuse. Un livre qui nous invite à prendre ou maintenir le cap d’une vie quotidienne éloignée des séductions matérielles – ces leurres dont il faudra, pour véritablement vivre, nous déprendre –, touchant au sens de nos vies par le voyage intérieur spirituel qu’il nous fait entreprendre, en direction du monde et des autres. Livre de navigation au cours apaisé, hissant pavillon humble sur des eaux tranquillisées, dans l’envergure (re)trouvée de l’insolite et du recueillement. Livre à la force de frappe comme un réveil, amortie par l’onde bienveillante des mots, dans le mouvement et la mouvance des Heures déclinées en autant de lieux/moments méditatifs où se construire en continuant de grandir, d’accueillir le souffle du mieux vivre.

Bathyscaphe de plumes, Philippe Guillard

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 10 Mai 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Bathyscaphe de plumes, Ed. Wallada, coll. La merlette moqueuse, avril 2017, 99 pages, 10 € . Ecrivain(s): Philippe Guillard

 

Des coïncidences magnétiques allument parfois leur brasier d’oiseaux dans le feu de l’inspiration. Un seul signe suffit. Ainsi, en tournant autour de ce Bathyscaphe de plumes signé Philippe Guillard, avant d’entamer ma part du voyage, je pensai d’emblée à L’Aigle noir de Barbara. Rien à voir, si ce n’est la réapparition d’un Oiseau noyé dans l’océan noir d’une réalité plombée, et s’en expulsant à force d’envols à la rescousse, notamment par l’envergure des mots. Rien à voir, si ce n’est dans les remerciements du poète adressés sur le seuil du livre, l’évocation de Barbara, justement.

Le voyage commence par la marche d’un homme. Le temps nous propulse plus loin que nos erreurs du passé, faisant de nous sur les bifurcations de notre cheminement, des enjambeurs de l’infini. Quand la courbe du temps s’inverse par le voyage initiatique et magnétique des mots, le poète approchant de « l’instant du mourir » peut espérer ici, maintenant, se retourner et naître.

Et leurs bras frêles tordant le destin, Jean Le Boël

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 03 Mai 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Editions Henry

Et leurs bras frêles tordant le destin, 2017, 81 pages, 10 € . Ecrivain(s): Jean Le Boël Edition: Editions Henry

Dans son « Avant-Dire » qui constitue un « Bréviaire de poète », Jean Le Boël met les pendules à l’heure au sujet de sa conception et de sa réception de la poésie : « (…) qu’on me laisse récapituler le peu qui régit mon écriture et que je n’impose qu’à celle-ci ». Sa poésie, maintenue dans son envergure d’altitude et d’exigence, respectera une langue française riche de sens et rigoureusement élaborée, dans une entreprise de curiosité ouverte sur un perpétuel étonnement et un goût de l’effort tenu, puisque « la grandeur du poème ne tombe pas du ciel ». L’Humain est bien au centre de la Voix poétique, altruiste et bienveillante dans le partage des émotions dont elle fait vibrer nos regards, l’univers, nos égards. « Si ma poésie est lyrique », écrit le poète-éditeur Jean Le Boël, « oscillant entre le souci de la plus grande simplicité et l’évidence du mystère, l’émotion qu’elle vise n’est pas la mienne exhibée, mais la redécouverte par le lecteur de la sienne enfouie ». La difficulté de la poésie réside bien dans cette oscillation dont peu de poètes trouvent l’équilibre, la juste mesure créative, et dans cette donation du sens de cœur à cœur ouverts sur les autres, soi, le monde. L’échange s’inscrit comme condition de possibilité du poème : « Je me suis toujours pensé à l’image des autres ; l’empathie m’est naturelle avec les vivants, avec les disparus, même les plus antiques, surtout si j’en entends la parole ». Cet échange prend corps dans une « maîtrise de la parole » qui associe l’Autre par « l’écoute » et « la proximité » :

Lire les Rivières précédé de La rivière des Parfums, Bernard Fournier

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 19 Avril 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Lire les Rivières précédé de La rivière des Parfums, Editions Aspect, juin 2017, 90 pages, 14 € . Ecrivain(s): Bernard Fournier

Au commencement était une voix, … – voix de la source, onde féminine, affluent et don d’amour, offrant leur chant à l’infini de la mer, pour « un appel, un vœu, un secret ».

« Une rivière dit tout à la mer »

« Toutes les rivières se ressemblent, toutes les eaux sont sœurs et tous les fleuves croient à la mer ».

Ainsi débute le recueil du poète Bernard Fournier : en invoquant « l’œil aux aguets » (le nôtre) pour écouter le « parfum des rivières ». L’œil écoute descendre et battre les eaux entre les rives, comme battent les pulsations du cœur, les flancs d’une femme éprise d’une soif d’aimer et d’être aimée, l’espoir « à la jointure du ciel ».

La « rive »/ les « rives »est/sont contenue(s) dans le mot / le lieu-dit de la « rivière »… Contenues comme les poèmes contiennent, entre les rives de la page et sur les berges de l’émotion, l’épanchement des mots dans l’envergure/le souffle retenus des feuilles ; comme la topographie des textes de Bernard Fournier figure l’épanchement dompté par le poème, l’ampleur lyrique modérée par les cadres/rives de l’espace poétique.

J’ai vingt ans, Matthias Vincenot

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 10 Avril 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

J’ai vingt ans, éditions Fortuna, mars 2018, 68 pages, 10 € . Ecrivain(s): Matthias Vincenot

 

 

La poésie de Matthias Vincenot s’exécute comme une chanson nous insufflant l’air qui manque, une nostalgie douce comme le refrain d’une mélodie que l’on fredonne encore, avec du sang neuf dans les circuits / « dans les anfractuosités de la mémoire » parfois ombrageuses, dans le flux de nos artères, de nos escapades et par toutes les veines du poème.

« J’ai vingt ans », affirme le poète Matthias Vincenot, le temps après tout n’étant (presque) qu’accessoire, puisque seules comptent les minutes d’enchantement qui nous maintiennent en apesanteur ; puisque l’on garde l’âge intemporel de ses vingt ans tant que le cœur bienveillant offre la possibilité des rencontres accueillantes, des roses, des sourires et des durables choses. Ainsi ce sentiment d’« Être parmi nous » qui fédère les amitiés :