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Polars

Le charme des sirènes, Gianni Biondillo

Ecrit par Zoe Tisset , le Mercredi, 29 Novembre 2017. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Métailié, Italie

Le charme des sirènes, octobre 2017, trad. de l'italien par Serge Quadruppani, 341 pages, 21 € . Ecrivain(s): Gianni Biondillo Edition: Métailié

 

Nous sommes à Milan, l’intrigue tourne autour du meurtre d’un top-modèle à un grand défilé de mode. L’inspecteur Ferraro chargé de l’enquête est lui plutôt issu du milieu populaire et a gardé des amis « peu recommandables » comme Mimmo. « Du calme mon cul, gronda Mimmo à l’adresse du costaud. Déjà, qu’il fait une putain de chaleur et vous avec tout c’te bordel, vous m’avez réveillé ! Même les gamins dans la cour de l’immeuble savaient qu’à certaines heures, il valait mieux éviter de réveiller l’Animal ». Leur relation repose sur un mutuel respect et sur beaucoup de faux-semblants. « Depuis des années, Ferraro faisait semblant de ne pas savoir comment Mimmo gagnait sa vie, lequel Mimmo de son côté, faisait semblant d’être un informateur de Ferraro. Ils étaient clou et L’Animal ».

En  même temps, dans le sud de l’Italie nous assistons à une rencontre improbable entre Moustache, un clochard, et Aïcha, une enfant immigrée esseulée, à la recherche d’un frère disparu soudainement. Aïcha qui découvre le monde moderne, technique et opulent de l’occident : « Si elle n’avait pas été inquiète pour son frère, il lui aurait semblé se trouver dans une fable où se passent des choses très curieuses : sèche-main d’air, vieux sages immortels, escaliers qui bougent, trains dans le ventre de la terre ».

La Femme de l’ombre, Arnaldur Indridason

, le Mercredi, 22 Novembre 2017. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Pays nordiques, Roman, Métailié

La Femme de l’ombre, octobre 2017, trad. Eric Boury, 340 pages, 21 € . Ecrivain(s): Arnaldur Indridason Edition: Métailié

 

Un double mystère et deux enquêtes parallèles constituent la trame de ce roman policier d’une rare intensité. Un horrible meurtre a été commis près d’un bar à soldats tandis que le corps d’un noyé vient d’être repêché près des côtes islandaises. Au cours des investigations croisées menées par deux jeunes policiers, Flovent et Thorson, les personnages interrogés se dévoilent et se fracturent simultanément : chacun d’eux charrie sa propre histoire, porte le poids de son secret, agit selon ses motivations personnelles, hormis qu’aucune histoire n’est banale, aucun secret n’est anodin, ni aucune motivation superficielle. C’est que nous sommes en 1943 et que la situation historique renvoie chacun des protagonistes à ses propres démons, or ceux-ci sont d’autant plus monstrueux qu’ils représentent les maillons infimes de la cruauté collective d’une époque tristement célèbre pour ses atrocités. Dans une Islande occupée par les Américains, le lecteur se retrouve dès lors immergé dans une atmosphère infestée par la guerre, qui interroge, éclaire, motive les actes les plus effroyables, sans pour autant les légitimer. Aux lecteurs donc de s’attendrir ou de se révolter et de s’interroger sur la notion de culpabilité.

Sharko, Franck Thilliez

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 21 Novembre 2017. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Sharko, Fleuve noir, mai 2017, 574 pages, 21,90 € . Ecrivain(s): Franck Thilliez

 

Sharko fait partie de ces gros romans, façon américaine, très prisés du public et que l’on voit souvent entre les mains des voyageurs de transports en commun lorsqu’ils font autre chose que consulter leur smartphone et autres tablettes. La couverture avec rabats est particulièrement soignée pour attirer l’œil d’un potentiel lecteur : lettres dorées grand corps imprimées en creux, photo de l’auteur en plan taille. Le livre est une véritable publicité en lui-même, seul inconvénient de ce genre de publication mais qui ne semble pas en être un pour l’acheteur : le poids qui demande un certain entraînement physique ! L’acquéreur de ce livre-ci, avant de s’approprier l’ouvrage, a pu s’interroger aussi sur le titre, pourquoi Sharko ? Á une lettre près, on peut lire Sarko mais toute confusion serait mal venue, quant à Sharko, si l’on s’intéresse un tant soit peu aux comics, c’est une série animée française pour enfants, Zig et Sharko, où Sharko est un… requin (Hep ! shark signifie requin en anglais).

La reine noire, Pascal Martin

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 24 Octobre 2017. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire, Jigal

La reine noire, septembre 2017, 248 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Pascal Martin Edition: Jigal

 

Chanterelle, village de Lorraine, vit en sursis depuis la fermeture de la raffinerie de sucre dont la haute cheminée, surnommée La Reine Noire, jette son ombre inquiétante sur les toits en tuiles rouges des petites maisons de l’ancienne cité ouvrière. C’est dans ce bourg où la seule activité concrète consiste à jouer aux cartes dans le bar de la place que deux hommes que tout oppose vont revenir et chambouler la vie assoupie de ses habitants.

L’un, Toto Wodjeck, est un tueur professionnel basé en Indonésie, chargé d’un contrat sur la personne du maire de Chanterelle, héritier de l’usine, mais aussi importateur d’ecstasy et en conflit ouvert avec son associé indonésien. L’autre, Michel Durand, est un policier d’Interpol, basé à Lyon, qui, ayant eu vent de l’arrivée en France de Wodjeck entend bien lui faire payer au prix lourd un vieux crime. Ils ont pourtant deux points communs qui remontent à leur enfance : tous deux sont originaires de Chanterelle et tous deux vouent une haine inextinguible à l’égard de Spätz, le maire, coupable selon Wodjeck de la mort de son père et selon Durand, à l’origine du suicide de son propre père, l’ancien directeur de la raffinerie. Deux hommes qui ont également d’autres contentieux à régler et dont on ne sait distinguer lequel est le plus dangereux.

Rural noir, Benoît Minville

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 09 Octobre 2017. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Folio (Gallimard)

Rural noir, avril 2017, 307 pages, 7,20 € . Ecrivain(s): Benoît Minville Edition: Folio (Gallimard)

 

Après une absence de dix ans, Romain est de retour au lieudit Mouligny, commune de Tamnay-en-Bazois, dans la Nièvre, son berceau familial. Il y retrouve ce qui lui reste de famille : Chris, son frère, Julie la compagne de celui-ci et tous ses souvenirs de jeunesse.

Romain s’est enfuit brutalement à la mort de ses parents dans un accident de voiture, la vie avait perdu son sens. Éloigné de ses origines, il a voyagé, bourlingué, a grandi, s’est endurci. Aujourd’hui, lavé du goût trop salé des larmes que l’on a versées pour les choses et les êtres que l’on vous a arrachés trop tôt, il peut enfin remettre le pied sur la terre natale, y affronter le présent, l’avenir et surtout le passé, il est prêt. Chris, le cadet, après avoir devancé l’appel et s’être engagé dans l’armée, un rêve de gosse, a été démobilisé et le reçoit les bras grands ouverts. Il a conservé la maison des parents pendant l’absence de l’aîné. Il attend un enfant de Julie. Il s’est installé comme potier pour travailler le flammé morvandiau.