Sharko, Franck Thilliez
Sharko, Fleuve noir, mai 2017, 574 pages, 21,90 €
Ecrivain(s): Franck Thilliez
Sharko fait partie de ces gros romans, façon américaine, très prisés du public et que l’on voit souvent entre les mains des voyageurs de transports en commun lorsqu’ils font autre chose que consulter leur smartphone et autres tablettes. La couverture avec rabats est particulièrement soignée pour attirer l’œil d’un potentiel lecteur : lettres dorées grand corps imprimées en creux, photo de l’auteur en plan taille. Le livre est une véritable publicité en lui-même, seul inconvénient de ce genre de publication mais qui ne semble pas en être un pour l’acheteur : le poids qui demande un certain entraînement physique ! L’acquéreur de ce livre-ci, avant de s’approprier l’ouvrage, a pu s’interroger aussi sur le titre, pourquoi Sharko ? Á une lettre près, on peut lire Sarko mais toute confusion serait mal venue, quant à Sharko, si l’on s’intéresse un tant soit peu aux comics, c’est une série animée française pour enfants, Zig et Sharko, où Sharko est un… requin (Hep ! shark signifie requin en anglais).
Là, on approche sérieusement du sujet. En effet, le livre débute dans un aqualand où un requin-tigre fait face à un plongeur à la main ensanglantée laissant s’échapper un nuage rouge de son bras abîmé. Va-t-il (le requin) le boulotter (le nageur) ? Frémissements assurés. Bon, ça n’est que le prologue. Mais du sang, il va y en avoir et pas qu’un peu : le livre tourne autour de ça, du liquide nourricier rouge… sang qui nous maintient, humains et gent animale, en vie. J’entends des voix dire que c’est du déjà vu. Qu’il y eu Patricia Cornwell et son Jack the Ripper ou bien Fred Vargas avec Un lieu incertain. C’est vrai que là aussi les vampyres s’invitent à table, qu’on parle de maladie bizarre telle que la porphyrie mais, il y a bien autre chose. D’abord, il y a une autre drôle de pathologie, du genre de celle du sang contaminé (revoir l’affaire du même nom dans les années 1980-1990), des tribus de Papouasie atteintes d’un mal bizarre… Et puis, tout de même, la façon un peu légère dont les détectives récurrents de Thilliez (Hennebelle et Sharko) se sont introduits sur la scène du crime, de quoi doubler le suspense et arriver haletant(e) à la page 574. Tout cela nous donne cependant un roman palpitant, oui c’est vrai, même si l’on croise quelques petites erreurs de syntaxe : profil longitudinal pour profil longiligne ; pommettes en carreaux de flèche (pointue comme une flèche ?). Quel est le secret de Franck Thilliez qui se classe dans les meilleures ventes de polars et dont les personnages seront bientôt portés à la télévision ! Laissons aux lecteurs le soin d’y répondre.
Jean-Jacques Bretou
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