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Les Livres

Sade, l’insurrection permanente, Maurice Nadeau (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Lundi, 17 Février 2025. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Editions Maurice Nadeau

Sade, l’insurrection permanente, suivi de Français, encore un effort si vous voulez être républicains, Maurice Nadeau, Ed. Maurice Nadeau, février 2025, 224 pages, 10,90 € Edition: Editions Maurice Nadeau

 

Sade

L’insurrection permanente

Cet important essai de Maurice Nadeau, primitivement publié aux Editions de La Jeune Parque en 1947, réédité sans modification – sauf pour ce qui est du titre reproduit ci-dessus – en 2002 par Maurice Nadeau lui-même dans le cadre de la société d’édition qu’il avait créée entre temps (Les Editions Maurice Nadeau-Les Lettres Nouvelles), est aujourd’hui republié (février 2025) en format Poche par les conservateurs et continuateurs de l’œuvre d’un des plus grands critiques littéraires du 20ème siècle, administrateurs de ladite maison qui poursuit un parcours éditorial dynamique sous le même label : « Les Editions Maurice Nadeau-Les Lettres Nouvelles ».

Maurice Nadeau avait dédié l’édition de 2002 à Annie Le Brun, qui nous a quittés en juillet dernier.

Griffes 17 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Lundi, 17 Février 2025. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

 

Ce que je cherche, Jordan Bardella, Fayard, novembre 2024, 324 pages, 22,90 €

Un livre rassurant, normal. Qu’il ne contienne pas la réponse au titre, qu’il ne contienne rien en fait n’est absolument pas grave. La couverture est belle, l’intention noble. L’attrait du vide, l’attrait du regard en arrière. L’auteur nous propose donc un petit livre tout à fait dans l’air du temps. Reste à s’interroger sur la qualité de l’air. Quelque chose de particulier ? Non. Un petit volume à la fois creux et lisse (si, si, c’est possible). Un livre bien conçu, peu importe que Jordan Bardella l’ai écrit seul ou pas, se demande-t-on si Musso écrit 100% de ses livres ? L’objet est bien pensé et bien construit : les va-et-vient temporels créent des liens de causalité là où la chronologie les réfute et permettent un flou narratif sur les étapes de la carrière politique de l’auteur. Un premier tiers de type journal (très poussif) sur les premiers mois de 2024. Censé être quelque chose comme l’irrésistible marche vers la victoire.

L’invention des miroirs, Mérédith Le Dez (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 14 Février 2025. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

L’invention des miroirs, Mérédith Le Dez, éditions Des femmes-Antoinette Fouque, janvier 2025, 236 pages, 18 € Edition: Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

 

La femme sans nom


Une femme, Laurence Metis, émerge d’un coma et se pense une autre, une petite fille, oubliant qui elle était. Elle se transforme en une malade sans nom pour l’administration, une femme perdue. À travers les bribes de souvenirs d’une enfance humble, Mérédith Le Dez nous fait déambuler entre présent flou, anamnèse et passé troublé. N’oublions pas qu’un nom de famille a des racines patronymiques, transmis sur plusieurs générations, et que le nom et le prénom sont des attributs qui nous identifient, encadrés par la législation. Ces identifiants nous affilient au monde et à la société. Les confondre sont les conséquences, soit d’un choc violent, de l’amnésie, soit de la falsification d’identité.

L’Oiseau rouge, Mémoires d’une femme Dakota, Zitkàla-Sà (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 14 Février 2025. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Récits

L’Oiseau rouge, Mémoires d’une femme Dakota, Zitkàla-Sà, Editions Les Prouesses, octobre 2024, trad. anglais (USA), Marie Chuvin, 128 pages, 18 €

L’autrice, une autochtone dakota née en 1876 dans une réserve sioux, met en écriture des épisodes déterminants et des anecdotes cruciales de sa vie dans ce livre qui réunit quatre récits écrits et publiés initialement séparément dans une revue américaine de gauche entre 1900 et 1902, et qui reconstitue, de façon cohérente, chronologique, un itinéraire existentiel porteur d’une évolution culturelle, psychologique et suprêmement politique.

Empreintes d’une enfance indienne :

Jusqu’à l’âge de huit ans, la narratrice vit, court, évolue en quasi totale liberté dans l’espace déjà clos mais encore relativement vaste d’une réserve indienne. L’évocation est bucolique, poétique, expression d’une existence sereine, heureuse, marquée, dans le wigwam, par la présence d’une mère aimante et aimée, et, dans le quotidien, par les rituels traditionnels, par l’apprentissage de la confection des mocassins et des travaux de perles et d’aiguilles, sous la protection du Grand Esprit, dans un environnement naturel habité et animé par le souvenir des ancêtres et par les âmes des héros tombés sous les balles des envahisseurs blancs.

En roue libre, Tristan Felix (par Philippe Thireau)

Ecrit par Philippe Thireau , le Jeudi, 13 Février 2025. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Correspondance, Tarmac Editions

En roue libre, Tristan Felix, Éditions Tarmac, avril 2024, 70 pages, 10 € . Ecrivain(s): Tristan Felix Edition: Tarmac Editions

Tu peux me répondre

À n’importe quelle adresse

Car le sens s’achemine

Par des voies qui nous échappent

Tristan Felix

Philippe Sollers glisse dans un entretien (1) que « Dada, c’est le triomphe du non-sens opposé au sens falsifié ». Dans le mille ! Tristan Felix, écrivain, clown magnifique, conteuse, s’adresse au monde vertical dans douze lettres décapantes, guillotinées, dadaïstes, lettres expédiées pour la plupart aux instances de la rapidité, de la fonctionnalité, ces instances bouffies qui exigent du quidam qui ose vivre encore, comble de la résistance, de se transformer en e-quidam – vérité algorithmique oblige.