On peut s’aventurer dans le 14ème arrondissement et s’égarer dans la rue Froidevaux, cette rue qui longe le cimetière Montparnasse et dont le nom seul fait froid dans le dos. On peut alors, d’une porte dérobée, s’engager dans les allées du cimetière, au milieu de tous les caveaux. Une flânerie dans la sixième division deuxième rangée nous mènera immanquablement sur la tombe de Baudelaire où chacun pourra déposer un petit hommage, petit billet écrit ou simple caillou.
Que découvrira-t-on ? Une modeste tombe où est enterré Aupick, mort en 1857, le beau-père du poète. Tous les titres de ce personnage sont généreusement inscrits dans la pierre « général, sénateur, ambassadeur, grand officier de la légion d’honneur ». A croire qu’il est l’unique figure importante enterrée là. Seules quelques lignes indiquent la présence de Charles Baudelaire. Aucune indication qu’il fut poète, simplement est-il présenté comme le beau-fils du général. Puis plusieurs lignes gravées pour sa mère. Quand on sait les relations difficiles entre Charles Baudelaire et son beau-père, on se sent quelque peu malheureux. Et on se dit qu’ils sont là, l’un tout contre l’autre, pour l’éternité. On aurait aimé une proximité différente pour notre poète et qu’il ait d’autre compagnonnage. Immanquablement reviennent en mémoire ces vers :