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La Une CED

Rencontre avec le dessinateur, illustrateur, photographe, Jean-Claude Claeys, par Philippe Chauché

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 01 Février 2017. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

Dans les années 80, c’est son imaginaire, sa plume et son crayon qui « illustraient » les couvertures des romans policiers, que publiaient les Nouvelles Editions Oswald. Une collection consacrée pour majorité aux auteurs de langue anglaise, beaucoup d’américains, quelques anglais : Helen McCloy, John Dickson Carr, Robert Bloch, Jack Vance ou encore Howard Fast et John Evans, on y trouvait également des romans noirs de Frédéric Fajardie et de Léo Mallet. On reconnaît immédiatement le style de Jean-Claude Claeys, son dessin en noir et blanc, ses visages, ses corps d’héroïnes, d’hommes déformés par la peur. Le trait est net, vif coupant comme une lame de couteau, un dessin pour une situation, très théâtralisée, une situation pour raconter un roman. En parallèle, Jean-Claude Claeys signe quelques livres scénarisés et dessinés, dont Magnum Song, Lame Damnée (avec Nolane) et La Meilleure façon de tuer son prochain (qui reprend ses fameuses couvertures), un style fait de noirs et de gris, un art de la mise en « scène » de la page, beauté du trait, richesse des combinaisons de gris, de noirs et de blancs, Jean-Claude Claeys manie à dessein les armes du dessin. Son univers doit beaucoup aux films noirs de la Warner ou de la RKO, taxis dans la nuit, rues sombres, clubs de jazz enfumés, femmes fatales, armes de poing, cris et déchirements, musiciens solitaires, c’est toujours Autour de Minuit que tout se joue.

Sommes-nous condamnés à perpétuité par la religion ?, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mercredi, 25 Janvier 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Entre nous et l’Histoire, le chemin est brouillé. Les musulmans sont obsédés par leur passé. Un passé qui ne bouge point. Figé. Inerte. Un passé, poids, fardeau, qui, à son tour, ne fait pas bouger ces musulmans, ses acteurs. Pour les musulmans, l’Histoire est l’équivalent du passé. Religieusement, ils regardent leur passé, avec glorification, avec adoration, hallucination, fascination, avec obsession, sans réflexion aucune, sans critique. Aveuglément.

Le passé n’est pas l’Histoire. Les autres nations étudient leur Histoires afin de ne pas retomber dans leur passé. Afin d’éviter la stagnation, la décomposition, de putréfaction. Pour ne pas se baigner une nouvelle fois, une deuxième foi, dans la même eau usée, sale. Les Arabes et les musulmans en général reviennent à leur Histoire afin d’y rester, d’habiter leur passé. Habiter le passé pour toujours. Retourner au passer, chez les musulmans, c’est pour faire revenir ce passé dans leur présent. Pour faire de ce passé un projet de leur société future !

Carnets d’un fou XLVI Novembre 2016, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mardi, 24 Janvier 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

« Avez-vous remarqué que, dans ce monde, Dieu se tait toujours »

(A. Gide, Les Faux-monnayeurs)

« On ne voit pas à quoi pourrait penser un dieu ?

Et si créer lui est peu de chose… »

(P. Valéry, Mauvaises pensées & autres)

#. Selon la bergère protestante qui sur France Culture ce dimanche matin m’enseigna la prière par temps difficiles et vents contraires, si Dieu ne répond pas et, qui plus est, ne répond jamais, c’est qu’il m’invite à la patience. Je ne dois pas me contenter de croire, je dois avoir foi en lui. Le prophète Habacuc m’y inviterait lui aussi. La seule fois de ma vie où je l’ai prié, parce que la nécessité était vitale – la survie d’une enfant à peine née en était l’enjeu – il n’a rien voulu entendre. La camarde a effacé cette vie, et c’était ma vie. Au fait, il s’en fout. Il ne s’abaisse pas aux tâches ménagères. Depuis, prier me semble une stupidité. Lui n’a plus aucune raison de ne pas faire la sourde oreille. Dieu est un faux-semblant, un trompe-l’œil. L’INUTILE.

D’Eurêka Springs, écrit sur une véranda de bois et de brume, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Jeudi, 19 Janvier 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

« La route à partir de Kansas City était si longue qu’elle a tout découragé : les dernières villes, maisonnées, baraques, des stations-service puis la lente montée des collines. Ici, le monde s’est épuisé pour moi, au bord d’une véranda de bois, face à la forêt, dos à un feu. Pas une forêt morte, mais un sombre peuple d’arbres qui a des bruits d’animaux et des immobilités de sagesses anciennes : ours, cerfs et panthères. Les derniers vivants vus étaient de vieux paysans américains, silencieux dans un Mac Do aux odeurs de fritures froides. L’Amérique profonde. Celle qui fait la force de cet empire et sa cécité sur le reste du monde. Habillés grossièrement, réunis en famille. Que savent-ils de nous ?

Sur la véranda, face à l’abrupte falaise, il y a des arbres dessinés sur le papier diaphane de la brume ; la forêt arrive peu à peu, comme en marchant dans les airs. Des feuilles rouges, rouille ou vert-gris qui donnent l’impression d’une saison unique qui joue avec des nuances. Le bruit des pluies éparses sur la toiture fait scintiller les branches mortes avec des gouttelettes. Le silence est pourtant parfait, malgré le ventilo de la chaudière en dessous des lattes de bois. Des écureuils viennent sautiller puis s’éclipsent dans un autre règne.

Brûlots poétiques (Etudes et échos), Ilda Tomas, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 18 Janvier 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

 

Brûlots poétiques (Etudes et échos), Ilda Tomas, Éditions Hermann, Coll. Vertige de la langue, avril 2016, 195 pages, 13 €

 

« … l’approfondissement de la lecture personnelle et du plaisir qu’on y prend réside précisément dans la découverte de la complexité intarissable d’un texte en lui-même et de ses relations multiples avec le monde, l’histoire, le langage et l’être », Ilda Tomas

 

Grâces éparses et rencontres