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La Une CED

Mon chemin de terre, Armand Vial, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Mardi, 06 Juin 2017. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

Et tout a cessé

C’est avec ces quelques indices que j’introduirai le dernier livre d’Armand Vial, Mon chemin de terre : un homme marchant seul dans la rue, la nuit, un lieu désert, des traces manuscrites et photographiques… C’est précisément à proximité d’un poteau électrique que cet homme-mystère qui se révèle à nous, peu à peu, au fur et à mesure de l’avancement du récit, trouve « un carton éventré » dans lequel sont entreposées des feuilles « de papier blanc recouvertes de lignes d’écriture noires » et une enveloppe comportant douze photographies. Que contiennent ces textes ? Que représentent ces photos ? Que font-ils dans ce lieu insolite à cette heure de la nuit ? Qui est l’auteur de ces textes ? Qui a pris ces photos ? Qui est cet homme qui erre dans la nuit ? Quel est le lien entre lui et le contenu des feuilles ? Par quel hasard ce tas de feuilles réparti en trois sous-chemises en papier, rouge, blanche et jaune et ces douze photographies ont-ils été mis sur son chemin ? Faits réels ou imaginés ? A des fins fictionnelles ? Bouffées délirantes plutôt ?

A propos de Requiem de guerre, de Franck Venaille, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 30 Mai 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Requiem de guerre, de Franck Venaille, Mercure de France, mai 2017, 11 €

 

Il s’agit ici de langages sans nom, sans acoustique, de langages faits de matière ; il faut ici penser à la communauté matérielle des choses dans leur communication.

Walter Benjamin

 

J’ai abordé ce recueil de Franck Venaille en toute simplicité, même si je connaissais le nom de l’auteur à travers des témoignages d’amis, pas tous poètes d’ailleurs, dont certains qualifiaient l’auteur de ce Requiem « d’officier de la mort ». Et c’est le cas ici, car on devine sans peine au titre du recueil qu’un office des morts est une position littéraire. Et même si l’on côtoie les sanies humides de la maladie (de l’auteur sans doute), ou si l’on croise l’écho d’une chambre d’hôpital (que traverse le poète), on ne cesse de se questionner sur la qualité, dans le sens de spécificité, de ce qu’est mourir.

Hommage à Baudelaire XVI - Paris, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Mardi, 23 Mai 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

Paris


il me semble à présent que la belle Paris

gît sous un édredon, privée

de son mari

le métropolitain glissait vers les abîmes

les pensers souterrains ruminaient leurs victimes

les pas perdus tonnant sur les lugubres dalles

répandaient par à-coups leurs douleurs capitales

Carnets d’un fou, L Mars 2017, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 19 Mai 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

« Cette scène me hante. L’homme agonise. Le prêtre s’approche : – Souhaitez-vous, monsieur, partir avec les consolations de la religion ? La voix mourante : – Me croyez-vous, monsieur de La Calembredaine, assez faible pour n’oser affronter le néant ? »

Michel Le Maniak, Écrivain polonais

 

#. Deux pages consacrées à Mme Christine Angot dans l’un des tout derniers Monde. Elle n’est toujours rien, sinon sur la scène médiatique. On la veut quelque chose, c’est inouï eu égard à sa médiocrité. Elle parle toujours et encore d’elle-même. Avec elle, « un amour est forcément impossible ». Y compris, bien entendu, celui qui aurait échoué avec sa mère. Extraordinaire, non ! Elle serait l’« auteure » d’une dizaine de pièces… Qui l’avait remarqué ?

Le 1er/III

Un concert d’enfers Vies et poésies, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 18 Mai 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

Un concert d’enfers Vies et poésies, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Gallimard, coll. Quarto, édition de Solenn Dupas, Yann Frémy, Henri Scepi, mars 2017, 1856 pages, 29,50 €

 

Rimbaud : le vagabond magnifique, voleur de feu, passant aux semelles de vent tutoyant avec déférence les étoiles, prince de l’enjambement et des images parvenant à donner une nouvelle mesure au vers, à lui insuffler la pulsation d’un cœur d’enfant. Un cœur d’enfant ? Un cœur sans âge de vieillard. Un cœur que l’on aurait réconcilié avec les grands lacs que tout un chacun porte en soi depuis l’aube de son tremblement, depuis le premier âge de sa vie. Un cœur que l’on aurait réconcilié avec les vents chahutés par les étoiles, chahutés par leur bouleversante immobilité. Un cœur que l’on aurait réconcilié avec les fougères et leur rudesse tremblante de douceur : celle que les pierres mettent dans leur vie, et leur miroitement au fond d’un ruisseau entouré de montagnes.

L’on sait la postérité de Rimbaud. Contaminant chaque pan de la création, depuis lui. De ma bibliothèque, un ouvrage ouvert, presque au hasard, et qui n’a rien à voir avec la poésie ; un ouvrage qui a à voir avec le voir : Le Dernier voyage de Soutine de Ralph Dutli (Le Bruit du temps, 2016) :