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La Une CED

Et si les Juifs maghrébins n’avaient pas quitté le Maghreb ? par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Jeudi, 01 Juin 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

La réalité est blessante et l’Histoire nous enseigne et nous renseigne. Il faut regarder autour, il faut fixer le dedans, lire le passé et prophétiser le futur. Et si les Juifs algériens n’avaient pas quitté le pays ? Depuis longtemps, cette réflexion me hante, m’habite. Je l’ai montée à maintes prises. Démontée. Remontée. Et je suis certain que cette question dérangera pas mal de monde de chez nous. L’Histoire sociale du Maghreb nous apprend une conclusion qui est la suivante : le développement de notre société maghrébine ne peut se concrétiser qu’avec la présence de deux facteurs primordiaux : la communauté juive et la laïcité.

Toute société, n’importe laquelle, qui n’a pas dans sa composante socioculturelle une communauté juive active et libre peine à accéder à un développement solide sur les plans économique, social, culturel, artisanal, scientifique, commercial, politique, médiatique… L’Histoire nous enseigne. Il faut avouer que la communauté juive, à travers l’histoire de l’humanité, par sa rigueur, par son savoir-faire, par le sens d’entraide, par la persévérance, apporte à sa société, à sa patrie une vitalité exceptionnelle. Apporte à la société, peu importe la majorité qui domine, un souffle de renouvellement, de stabilité, de défi et d’optimisme historique.

A propos de Requiem de guerre, de Franck Venaille, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 30 Mai 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Requiem de guerre, de Franck Venaille, Mercure de France, mai 2017, 11 €

 

Il s’agit ici de langages sans nom, sans acoustique, de langages faits de matière ; il faut ici penser à la communauté matérielle des choses dans leur communication.

Walter Benjamin

 

J’ai abordé ce recueil de Franck Venaille en toute simplicité, même si je connaissais le nom de l’auteur à travers des témoignages d’amis, pas tous poètes d’ailleurs, dont certains qualifiaient l’auteur de ce Requiem « d’officier de la mort ». Et c’est le cas ici, car on devine sans peine au titre du recueil qu’un office des morts est une position littéraire. Et même si l’on côtoie les sanies humides de la maladie (de l’auteur sans doute), ou si l’on croise l’écho d’une chambre d’hôpital (que traverse le poète), on ne cesse de se questionner sur la qualité, dans le sens de spécificité, de ce qu’est mourir.

Hommage à Baudelaire XVI - Paris, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Mardi, 23 Mai 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

Paris


il me semble à présent que la belle Paris

gît sous un édredon, privée

de son mari

le métropolitain glissait vers les abîmes

les pensers souterrains ruminaient leurs victimes

les pas perdus tonnant sur les lugubres dalles

répandaient par à-coups leurs douleurs capitales

Carnets d’un fou, L Mars 2017, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Vendredi, 19 Mai 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

« Cette scène me hante. L’homme agonise. Le prêtre s’approche : – Souhaitez-vous, monsieur, partir avec les consolations de la religion ? La voix mourante : – Me croyez-vous, monsieur de La Calembredaine, assez faible pour n’oser affronter le néant ? »

Michel Le Maniak, Écrivain polonais

 

#. Deux pages consacrées à Mme Christine Angot dans l’un des tout derniers Monde. Elle n’est toujours rien, sinon sur la scène médiatique. On la veut quelque chose, c’est inouï eu égard à sa médiocrité. Elle parle toujours et encore d’elle-même. Avec elle, « un amour est forcément impossible ». Y compris, bien entendu, celui qui aurait échoué avec sa mère. Extraordinaire, non ! Elle serait l’« auteure » d’une dizaine de pièces… Qui l’avait remarqué ?

Le 1er/III

Un concert d’enfers Vies et poésies, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 18 Mai 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

Un concert d’enfers Vies et poésies, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Gallimard, coll. Quarto, édition de Solenn Dupas, Yann Frémy, Henri Scepi, mars 2017, 1856 pages, 29,50 €

 

Rimbaud : le vagabond magnifique, voleur de feu, passant aux semelles de vent tutoyant avec déférence les étoiles, prince de l’enjambement et des images parvenant à donner une nouvelle mesure au vers, à lui insuffler la pulsation d’un cœur d’enfant. Un cœur d’enfant ? Un cœur sans âge de vieillard. Un cœur que l’on aurait réconcilié avec les grands lacs que tout un chacun porte en soi depuis l’aube de son tremblement, depuis le premier âge de sa vie. Un cœur que l’on aurait réconcilié avec les vents chahutés par les étoiles, chahutés par leur bouleversante immobilité. Un cœur que l’on aurait réconcilié avec les fougères et leur rudesse tremblante de douceur : celle que les pierres mettent dans leur vie, et leur miroitement au fond d’un ruisseau entouré de montagnes.

L’on sait la postérité de Rimbaud. Contaminant chaque pan de la création, depuis lui. De ma bibliothèque, un ouvrage ouvert, presque au hasard, et qui n’a rien à voir avec la poésie ; un ouvrage qui a à voir avec le voir : Le Dernier voyage de Soutine de Ralph Dutli (Le Bruit du temps, 2016) :