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La Une CED

Pourquoi il pleut des chats et des chiens ?, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Mercredi, 22 Mars 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Nouvelles

 

La pluie a inondé nos vues. Le jour vient de se lever. Je l’aperçois à peine. Obstiné, je m’agrippe au sommeil qui m’entraîne jusqu’aux confins de mes origines lointaines. Je dors profondément. La voix stridente du muezzin appelle à la prière de l’aube ; elle sonne comme un rappel à l’ordre. Nos existences seraient-elles un éternel défi en sursis ?

As Salat khayroun mina nawm braille-t-il dans le micro. As Salat khayroun mina nawm ! crie-t-il encore.

Vraiment ? La prière est-elle meilleure que le sommeil ?

Il est temps de me lever, pourtant je dors encore !

Dehors, il pleut à verse. Le déluge s’est abattu sur nos demeures. Sans arrêt ! L’orage menace de gronder. Continuellement ! La météo prévoit une accalmie dans un futur proche. Momentanément !

Entretien avec John Truby, l’art et la manière de créer, par Sophie Galabru

Ecrit par Sophie Galabru , le Mardi, 21 Mars 2017. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

John Truby est un des plus célèbres « script doctor » des Etats-Unis. Il a élaboré un art et une manière de créer des scénarios. Ses conférences mais aussi la parution de son ouvrage L’anatomie du scénario (éd. Michel Lafon) délivrent des conseils efficaces et précis, fondés sur une conception philosophique de la démarche créative.

 

Sophie Galabru : John Truby, j’aimerais revenir sur votre vision esthétique du processus de création. Pensez-vous que l’on puisse faire de n’importe qui un écrivain ou un bon scénariste ?

 

John Truby : Non, je le ne pense pas.

 

Nous pourrions considérer que des éléments irréductibles tels qu’une vision du monde ou la personnalité d’un auteur jouent un rôle considérable dans la détermination d’un style, le choix d’un sujet original ou la façon de capter et monter des images.

Cinq poèmes, par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Lundi, 20 Mars 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

À main levée

Paysage assemblé, comme s’il tenait

entre pouce et index,

 

entre le gris du jour et l’ordre de la nuit,

l’avance et le sur-place – équivalentes pertes –,

 

entre dire et taire, avérés synonymes

à l’effraction d’épaisseurs qu’au passage

un aperçu commet

Le prédicat noie le poisson… les profs et les élèves avec, par Line Audin (1)

Ecrit par Line Audin , le Samedi, 18 Mars 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Modifier les programmes scolaires fait partie du rituel institutionnel. Rares cependant sont les changements qui ont des répercussions notables dans les pratiques pédagogiques et les résultats des élèves. En revanche, il arrive qu’une modification mineure, qui aurait dû passer inaperçue, déclenche une polémique virulente. Il est vrai que passions et médias se déchaînent facilement dès qu’on touche à l’enseignement du français. L’introduction de la notion de prédicat en cycle 3 a mis le feu aux poudres. Chacun a choisi son camp. D’un côté ceux qui croient renouveler et simplifier la grammaire avec un redécoupage de la phrase, entre ce dont on parle – le sujet, et ce qu’on en dit – le prédicat. De l’autre, ceux qui ressortent leurs vieilles armes de guerre, COD, COI, BLED, pour défendre une grammaire authentique, qu’ils croient attaquée par ce nouveau cheval de Troie.

Deux causes tout aussi nobles, mais tout aussi vaines car toutes deux traitent la grammaire comme un objet en soi, dont les règles doivent être sues par cœur. Un énoncé obéit à des règles et contraintes différentes selon les langues, d’où la nécessité d’une grammaire pour organiser ces règles, mais la réalité qu’il évoque ne change pas en fonction de la langue utilisée.

Hommage à Baudelaire IX - En toi, par Hans Limon

Ecrit par Hans Limon , le Jeudi, 16 Mars 2017. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

En Toi

dans tes flancs ébahis, cachot dévergondé,

s’enlise mon forçat, des tonneaux débondés

sourd la férocité, trempée sous les aisselles

par les rues, Dieu soit loué, glissent mes hirondelles

déchausser nos désirs, envers et contre moi

si l’on pouvait gésir, une ou deux fois par mois

ta pluie saurait suffire à souffler mes effrois

si l’on pouvait gémir à dévoyer nos voix

sur mes flots élargis, nappes d’huile essentielle,

miroitent par tombeaux des petits bouts de ciel