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La Une CED

Mère (12), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Jeudi, 01 Décembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Elle volait n’importe quoi, surtout au Prisunic et aux Galeries Lafayette. Des parfums, des broches, des parapluies. Mon père est venu deux fois au poste de police. Très en colère.

C’était une famille unie qu’elle a sciemment désunie.

Regarde.

Des bestioles rouges ?

J’ai compris.

L’abus des médicaments n’est pas neutre, et ça a des conséquences.

Boire. Je veux boire.

Le vieillard et le premier cahier, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Mercredi, 30 Novembre 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

« … Le pays se déchire comme un vieux journal. Je regarde et je tente de rassembler les morceaux pour comprendre, mais je n’y arrive pas ! La météo se mêle au blé, un général parle pendant qu’on distribue des logements, une réforme est annoncée alors que la pluie n’est pas tombée. C’est chacun dans son coin. Comme s’il ne restait du lien du sang que les martyrs d’autrefois. C’est épars, dans le vent mais sans le sens. Comme mon corps : je sais que je glisse vers la tombe en froissant ma peau par la vieillesse, mais le monde m’apparaît comme un jeu de cartes éparpillées. Il y a sûrement une règle de jeu. Mais je l’ai oubliée à la naissance, je crois. Comme tout le monde.

C’est alors qu’on me sort une chaise et qu’on me met au soleil vers 11h dans la petite cour de la maison au village. C’est un moment de bonheur que de sentir le soleil et de regarder les avions minuscules quand ils passent dans le ciel bleu et tracent un trait de fumée blanche. J’imagine les vies dedans, leurs buts laborieux, tout le tintamarre des préoccupations et des peurs, la galaxie des objets qu’on a tous dans la tête et les poches et les sacs et qui nous suivent et nourrissent leur nécessité de nos désirs.

Dit de lieux-dits (IV), par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Mardi, 29 Novembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis, Création poétique

Lieux-disants, ces lieux-dits.

Nommés qui nomment.

Éponymes de domaines seconds.

Quoique non reconnus, saupoudrés au passage sur des cartes trop précises.

------------------------------------------------------------REPENNON

------------------------MÉZANCENY

----GARDINIÈRES

------------------------------------SAINT-AMAURY-DE-LANDRES

------------------------------LORINQUET

----------HENNEBRON

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------ARCAN

--------------------------------------------------------------RESSONGE

--------------------------------------------------------------------------------------------------------ORLAMPE

------------------------------------------------------------------MÉLICARDE

A propos de Zoartoïste et autres textes, Catherine Gil Alcala, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 28 Novembre 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Zoartoïste et autres textes, Catherine Gil Alcala, éd. La Maison brûlée, novembre 2016, 136 pages, 15 €

 

 

Au risque de répéter ce qui a été dit déjà au sujet de la forme très originale et particulière du théâtre de Catherine Gil Alcala, il faut se faire à l’idée qu’il y a là un style d’auteur, et un vrai monde. Ce monde est fait de la concaténation de différents éléments, qui prennent source dès la liste des personnages (un peu à la manière de Novarina) et d’ailleurs avec le tout premier d’entre eux : Zoartoïste, c’est-à-dire un enchâssement de noms et d’épithètes tels que Zoroastre, toïste, artiste, le Tao, l’art, Zarathoustra. Et c’est bien ce qui surgit à la lecture, ce mélange, cette saturation, le caractère protéiforme d’un univers théâtral à part entière. Là encore, pour cette pièce qui s’organise en 15 scènes (15 miroirs), l’on est tout devant une sorte d’autoportrait de la dramaturge, une sorte de monologue à plusieurs voix qui nous sature d’informations et d’images, qui explose en quelque sorte dans un style foisonnant et divers.

Mère (11), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 26 Novembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Ma mère est d’origine belge.

Lectrice du Soir ?

Elle pense que tous les sept ou neuf ans on repart pour un cycle et que le mariage parfait n’existe pas.

Des discontinuités, lit-on aussi.

Merci.

Une sorte d’ordre intérieur dont le développement suit un cours chaotique, hasardeux et sans continuité.

Merci.

J’ai été le sujet de sa thèse.

Êtes-vous fière ?