Cinq poèmes, par Clément G. Second
À main levée
Paysage assemblé, comme s’il tenait
entre pouce et index,
entre le gris du jour et l’ordre de la nuit,
l’avance et le sur-place – équivalentes pertes –,
entre dire et taire, avérés synonymes
à l’effraction d’épaisseurs qu’au passage
un aperçu commet
Jamais il ne s’attarde
De loin
Des nuques imaginées vers le couchant s’embrasent,
celles de ces collines et de monts, d’horizons confus
Leur enchevêtrement fixe, de lueurs en étages,
le rêve relancé d’un beau soir les atteindre,
avec en tout, pour tout, des avances du langage
sur les aplats fidèles d’un carnet, toujours
à croire au clignement de percées propices
Après les maisons
Pourquoi, autour de la lisseur des choses,
cette allure en étoile aveuglée ?
La main et son amont, ou seule,
avance et ne sait où
Comment donner raison de ce qui n’est raison
mince que par obstination filée de l’écriture ?
Un fond troublé s’étend, se diffuse
sans rien découvrir des nappes du jour,
– avec peut-être assez d’égards pour rendre
étrangère déjà l’illusion qu’il emporte
Fins fonds
Arrière-plans, à perte d’attention
S’ils gardent, par devers leur propre inconnaissance
bleue, des itinéraires,
leur opulence fait croître une aise, même ici
et, suiveur, le regard tend vers eux
devant la tête qui renonce à tout saisir
D’un peu
Ni douleur ni douceur,
moins que lettre, trace à peine,
filigrane entrelu
Flottement dans le minime
au bas de formes retenues
qu’un vent de lumière argente
Qu’est-on devant
des pans ramenés, presque confidentiels,
cette équivoque draperie
obnubilant la privation ?
L’ignorance nourrit l’ignorant de ses riens jusqu’à ce
qu’il reçoive
le dernier à vibrer,
tremblant sur l’arête
d’intelligence avec l’inconnu,
le temps d’un laps enfui dès qu’il s’amorce
Clément G. Second
(in Ce qu’avoue la lisseur des choses ? ouvrage en cours)
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