« Je suis très heureux d’être là, en cet instant précis, dans ce bureau, chez Gallimard, rue Gaston-Gallimard, livres, encore bleu, terrasse fleurie. Cette maison d’édition n’a pas d’équivalent au monde. Personne ne sait ce que je vais faire, je suis dans une liberté totale avec évidemment le fonds qui est là, qui bourdonne et continue à vivre, toutes ces voix splendides (Agent secret).
« Le classique est l’éternel retour, malgré la confusion la plus violente, de l’ordre, de la beauté, du luxe, du calme, de la volupté. L’enfer est moderne, le paradis est classique. Voilà la surprise de l’année 2020, c’est-à-dire, de l’An 132 dans l’ère du salut » (Légende).
Philippe Sollers possède l’art singulier du trait – un livre peut devenir une flèche –, et du portrait, cet art ancien où excellait Édouard Manet. Philippe Sollers se livre à l’autoportrait, celui d’un agent secret, autrement dit d’un écrivain en mouvement permanent, à la jeunesse bordelaise baignée de lumières, d’arbres, d’oiseaux, et de voix écrites. Si bien entendues, elles deviendront des vies divines : Ulysse, Nietzsche, Baudelaire, Watteau, Rimbaud, Cézanne, Proust, Poussin et Hölderlin, et n’en finissent pas de traverser les siècles.