Sándor Ferenczi, L’enfant terrible de la psychanalyse, de Benoît Peeters, paru en août 2020 aux éditions Flammarion, est un ouvrage qu’il est difficile de classer. Il se veut à la fois biographique, historique, traité de psychanalyse, mais il peut se lire comme un roman tant il est empreint d’intrigues d’amour et d’amitié mêlés. En effet, les relations de ces deux géants, Freud et Ferenczi, chercheurs impénitents et acharnés, furent tourmentées. Ces deux-là passèrent leur temps à s’apprécier intensément puis à se rejeter tout aussi radicalement. On pourrait les comparer aux relations d’un père spirituel avec un fils adoptif.
Partant de l’ouvrage de Ferenczi, Thalassa, puis de la correspondance entre les deux amis de Freud et, neurologue puis psychanalyste, qui ont échangé entre 1908 et 1933 des lettres presque chaque jour pendant vingt-cinq ans, puis des nombreux autres ouvrages de cet auteur, Benoit Peeters nous présente, dans son livre, un portrait insolite et complexe d’un des premiers disciples hongrois de Sigmund Freud, membre de la première génération psychanalytique et soutien inconditionnel de celui qu’il considère comme son mentor et que Freud appellera « son vizir ».