Platine, le plus cher de tous les métaux, le plus précieux, un métal rare, mystérieux, inaltérable, relativement malléable, très maniable. Quelle force a ce mot solitaire, titre du dernier roman de Régine Detambel qui nous conte l’existence intense et agitée de turbulences de Jean Harlow. Le récit s’attache à nous faire pénétrer dans l’envers d’un décor trop flamboyant pour ne pas cacher les failles, les béances, les fêlures de la femme, littéralement adulée durant les quelques années de sa courte vie. Malgré le triomphe fulgurant et incontestable de la vedette, le lecteur réalise très vite que la rutilance de ce succès est en fin de compte bien dérisoire. Cette chronique dorée ne s’arrête pourtant pas uniquement à l’histoire d’une des plus grandes stars des années 1930. Sa viséeest beaucoup plus ambitieuse et déborde largement ce cas tout à fait singulier pour atteindre un questionnement bien plus universel.
Jean Harlow, de son vrai nom Harlean Carpenter, naît le 3 mars 1911 à Kansas Citydans l’état du Missouri. Elle ne vient pas d’un milieu modeste. Elle est la fille unique du docteur Carpenter, chirurgien-dentiste, homme faible, et d’une jolie blonde potelée, Jean Carpenter, son épouse qui l’écrase. Très vite le couple fait chambre à part. Et la mère d’Harlean trouve sa consolation dans le bourbon et le cinéma où elle se rend avec sa fille et rêve, devant les beaux acteurs bien musclés, de faire partie un jour de ce monde fabuleux.