Thomas Vinau publie Collection de sombreros et Il y a des monstres qui sont très bons
Ouvrir un livre de Thomas Vinau, c’est mettre à jour des pépites, des éclats romanesques, c’est vif, précis, lumineux, souvent soyeux. Thomas Vinau a l’art de saisir un mouvement, une couleur « Il y a ce bleu immense au-dessus de sa tête, un bleu sans limite, uppercut, percutant, un bleu ouvre-boîte et son crâne est une conserve tempérée que ce bleu vient décortiquer », un geste. La nature s’y glisse, le doute s’y perd parfois, les mots s’échappent et vibrent d’étranges passions. L’écrivain est un romancier du geste, du corps à corps. Si c’était un animal ce serait une belette, sautant de ligne en ligne, de page en page, curieux, savoureux, savant des saveurs du monde, au coin de sa maison, dans son jardin, il marche, sous le soleil ou la pluie, il déploie ses mondes, et l’on ne s’en lasse jamais. « On dirait / le ventre d’une baleine / un rapace / aux ailes de neige / une géante de craie / qui se déplie et de déploie ».