En soixante-treize stations, le roman de Bertina dépiaute au scalpel le monde d’un abattoir de volailles, à l’heure où les bilans économiques sont désastreux, à l’heure où le secrétaire d’Etat, invité pour évoquer la chose avec les ouvriers, se fait tout simplement séquestrer.
Le temps d’une semaine d’occupation des lieux, les salariés, le secrétaire d’Etat, l’assistante du ministre, le préfet, son conseiller, les membres du GIGN, exposent points de vue, réactions, installent dans les lieux occupés une « autre vie », un autre rythme.
Pour asseoir une narration complexe, autour d’une douzaine d’intervenants (Pascal Montville, le séquestré ; Gérard, Christiane, Hamed, Sylvaine, Witek, etc., salariés ; Céline Aberkane, conseillère du ministre), narrateurs d’une portion de temps et d’espace, l’auteur a pris le risque d’émietter la vision mais a peut-être enlevé la mise d’une exploration minutieuse, chorale et multiple de situations sociales toujours près d’être agressives, explosives.