Le monde des apparences en prend joyeusement pour son grade avec l’adolescente qui raconte son histoire, assez courante dans les faits, entre parents séparés, la mamy chez qui elle s’est réfugiée et sa psy, ouverte, mais avec qui elle n’est pas toujours en harmonie. La personnalité se forge à l’appui de cette observation-introspection habilement pensée : « Chez Papa, je ne me sens pas vraiment chez moi. Quand je dis à quelqu’un que je rentre chez moi, c’est chez Maman. Chez Papa, c’est chez Papa. Il y a quelque chose qui sonne faux là-bas. Pourtant, on a un jardin, un feu ouvert, et beaucoup d’autres choses, genre chacun son ordinateur, l’iPad, la table de ping-pong. Mais c’est comme si la maison ne vivait pas vraiment ».
Enceinte, l’avenir va se jouer sur l’avenir de l’adolescente et la responsabilité de décider de l’avenir de l’enfant. La grossesse, totalement inattendue, sans signes avant-coureurs, décelée tardivement aux urgences, bouleversera la relation mère-fille. L’intrigue, presque théâtralisée à de multiples reprises, a le souci du style et du rebondissement. L’auteur, aussi comédienne, en mène les différents rôles de façon quasi scénarisée. Le lecteur vit littéralement la scène. On peut se sentir les personnages, y compris le bébé dans le ventre de la jeune mère, qui régulièrement s’implique en tant que deux personnes.