Se remettre du deuil en s’activant de voyager n’est-ce pas mieux se souvenir ? Le jeune Murdo prévoit ce départ, accompagné de son père, après la disparition de sa mère et de sa sœur. Tentative de communication entre deux générations différentes et le « retour des absents dans le geste des vivants ».
De cette façon, « il pouvait y avoir une présence. Avant il sentait quelque chose quand par exemple il mangeait une nectarine ».
Traduite, la langue de base (l’anglais) donne, en français, un rythme bien rendu par la traductrice, Céline Schwaller, tant dans l’action que dans une observation soutenue. On vit dans le roman comme dans un film tant c’est scénarisé avec une sorte de perpétuelle réflexion du protagoniste principal :
« …Tu te demandais à qui il appartenait (réflexion à propos d’un accordéon). Quelqu’un de plus tout jeune. Un vieux. Sans doute écossais, ou irlandais, un immigré ; il jouait peut-être dans un groupe ».
La motivation de vivre et de faire autre chose est transcendée par le souvenir d’un décès : « Les gens avaient prié à l’enterrement. Pourquoi ? Pour ne pas mourir ? Oh Seigneur, je t’en prie, fais-moi vivre éternellement ».