Voici la poésie « peinte » à l’instar des natures mortes. Voyage entre « consonnes épiphanes » et « Souvenir du Quattrocento » quand la nature, primordiale, sert de vecteur à une poésie qui macère l’idée, imprègne l’instant tel un vif trait de peinture tandis que les cinq sens font le reste : « Ce serait seulement quelques objets regardés avant même de recevoir le nom des couleurs, la forme des figures, quelques présences… ».
Tout serait Art à allumer les étoiles, à parfaire le langage qui devient résultante des ressentis. On ne se lasse pas de cette fabrication d’images en continu tandis que l’auteur semble faire grand cas d’une sorte de liaison esthétique entre nymphes et statues.
Les interprétations picturales sont détournées en autant de fables qu’il y a de sources d’inspiration.
Le tragique transparaît parfois entre corps vautrés « dans cette grande housse de plastique où coule la chair comme le fleuve dans sa gangue de ténèbres » tandis que les ombres, cependant, peuvent faire rayonner les objets puisque, « éternelles amies de la chandelle, elles donnent à être ».