Des choses
Le sel actif qui persiste après la lecture de cette belle traduction très récente de Thierry Gillybœuf de Les Murray, le grand poète australien, c’est la combustion des mondes dans la poésie agissante en sa réalité mondaine avec son idiotisme, combustion qui implique le combustible de la langue elle-même, laquelle fige les choses, ou observe l’inertie des choses, transforme tout en chose. De là, une vision du monde extraordinairement complexe. Celle d’un poète parataxique, fait de fragments de compréhension et d’énigme. Une force surgit en tout cas.
L’infâme météorite est en route pour éteindre le monde,
c’est sûr. Mais regarde bien, et sa menace remplit ta journée.
Les braves ne meurent-ils qu’une seule fois ? Je pourrais le faire cent fois par semaine,
cramponné à mon pouls avec le bord du monde à portée de main.