Dans son ouvrage intitulé Pétrarque et le pétrarquisme, Jean-Luc Nardone se demande si, en tant que modèle linguistique, Pétrarque (1304-1374) est « du même coup, un modèle poétique » (1). Et il suggère que « Seule une analyse des textes, théoriques ou poétique […] permet[trait] de mieux discerner ce que fut le pétrarquisme français ». Pour aborder cette réflexion, nous proposons d’aller directement sonder les textes (2). Et notamment le sonnet 134, « Pace non trovo, e non ó da far guerra ; » du Canzoniere (3), célèbre pour ses antithèses lexicales. Ce sonnet a été imité au XVI° siècle par Louise Labé (1524-1566), « Je vis, je meurs ; je brule et me noie ; » (4), Pierre de Ronsard (1524-1585), « J’espère et crains, je me tais et supplie » (5), et par Joachim Du Bellay (1549-1550), « La nuit m’est courte, et le jour trop me dure » (6). Puis, nous connaissons 6 traductions de l’original (7) par le Comte Ferdinand de Gramont (1842), (8) remise en page par Jean-Michel Gardair (1983) (9) ; et celles de Pierre Blanc (1989), (10), Danielle Boillet (1994) (11), Gérard Genot (2009) (12), Yves Bonnefoy (2011) (13), et de René de Ceccatty (2018) (14).