Enfin un article intelligent sur la beauté des femmes tant décriée dans le néo-féminisme dénonçant les codes et les critères tyranniques de la beauté féminine. Dans la rubrique Parlons philo du Un hebdo du 17 mai, on a la belle surprise de lire enfin un article qui pour une fois ne verse pas dans l’encrier de la pensée unique.
Camille Froidevaux-Metterie, professeur de science politique, auteur d’Un corps à Soi (Seuil, 2021) et d’un premier roman, Pleine et douce (Sabine Wespieser), analyse avec une remarquable justesse la non-superficialité́ de la coquetterie féminine.
Des siècles entiers de condamnation de la beauté́ plastique comme pure extériorité́, liée à la frivolité́ des femmes sans profondeur, étrangère à jamais à la conceptualisation philosophique !
Cet obscur et austère discours théologico-moral n’est finalement qu’une volonté́ de censurer le désir féminin. La première phrase de l’article synthétise tout : « Si l’obsession des femmes pour la beauté́ s’explique au regard de siècle d’enfermement dans leur corps-objet, si elle traduit le poids des injonctions patriarcales à la disponibilité́ sexuelle, si elle nourrit la dynamique néolibérale de la concurrence intraféminine, alors il est grand temps de nous réapproprier notre apparence et le soin que nous en prenons dans une perspective féministe ».