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La Une CED

Bijoux de scène de la Comédie-Française, Guillaume Glorieux, Agathe Sanjuan (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mercredi, 29 Novembre 2023. , dans La Une CED, Les Chroniques, Arts

Bijoux de scène de la Comédie-Française, Guillaume Glorieux, Agathe Sanjuan, Gallimard, L’École des Arts Joailliers, octobre 2023, 300 pages, 39 €

 

Le bijou théâtral

Dans ce beau livre d’art, nous découvrons pour la première fois les trésors de la joaillerie de fantaisie ornant les costumes de scène des sociétaires de la Comédie-Française de la fin du 18ème siècle jusqu’aux années 1980. Des maîtres artisans ont façonné avec beaucoup de minutie des faux – copies de bijoux, de joyaux, d’accessoires, en relation avec les modes et les usages des époques citées. Des essais très documentés dévoilent les caractéristiques des bijoux de scène, leur fonction, leur attribution, leur symbolique, ce qui permet de revisiter les répertoires théâtraux en vogue, pièces dont beaucoup sont oubliées. Le bijou ornemental va suivre les réformes et les nouveautés dramatiques de la Comédie-Française – liées par exemple à l’éclosion du metteur en scène – et former le goût du public. Ainsi, les comédiens seront mis en valeur par l’ajout de bijoux plus ou moins luxueux qui leur confèreront un statut particulier et une typologie pour un rôle précis.

Hommage à Bernard Manciet (sous la direction de Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 23 Novembre 2023. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

 

Le romancier et poète gascon aurait eu cent ans le 27 septembre 2023, s'il ne nous avait quitté le 3 juin 2005, son œuvre exceptionnelle est toujours vivante, et vivifiante.

On lui doit trois romans parus entre 1964 et 1976 : Le Jeune homme de novembre (Lo Gojat de noveme), La pluie et Le chemin de terre (Editions In8 2018), et deux regards sur ses terres : Le Triangle des Landes et Le Golfe de Gascogne (Editions In8 2005).

L’œuvre la plus dense, riche, onirique et unique, est son œuvre poétique, dont le socle est L’Enterrement à Sabres (L’Enterrament a Sabres) - Mollat 1996 et Poésie Gallimard 2010.

Bernard Manciet était tout sauf un écrivain régional et encore moins régionaliste, il était écrivain, au sens qu’il embrassait et embrasait le monde dans ses romans et ses recueils de poésie, sa langue tellurique était le gascon, sa langue de sang et d’amitiés.

La Clef, La Confession impudique, Junichirô Tanizaki (par Patryck Froissart)

, le Jeudi, 23 Novembre 2023. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Japon

La Clef, La Confession impudique, Junichirô Tanizaki, Gallimard, Folio, 2022, trad. japonais, Anne Bayard-Sakai, 196 pages

 

Qui se joue de qui dans ce chassé-croisé d’une passionnante et croissante malignité entre quatre protagonistes, dans cette mascarade érotico-tragique dont les étapes licencieuses sont mises en scènes tantôt complémentaires tantôt contradictoires, tantôt faussement inavouées, tantôt feintement désavouées, dans le journal intime que tiennent simultanément et prétendument secrètement, tout en se répondant implicitement et indirectement, les deux personnages principaux ?

Le démiurge initial, professeur d’université, a pour femme, a priori « vertueuse », Ikuko, attachée, par son éducation, par son appartenance sociale, aux valeurs morales bourgeoises japonaises traditionnelles. Leur fille Toshiko est virtuellement promise à épouser M. Kimura, un personnage tout autant respectable que les membres de cette honorable famille que son statut de prétendant autorise à fréquenter régulièrement.

Entretien avec Pascal Commère à l’occasion de la réédition de "Chevaux" (par Laurent Fassin)

Ecrit par Laurent Fassin , le Mercredi, 22 Novembre 2023. , dans La Une CED, Les Livres, Les Dossiers, Chroniques Ecritures Dossiers, Entretiens

Laurent Fassin : Chevaux, paru en 1987 aux éditions Denoël, fait l’objet d’une réédition cet automne, à l’enseigne du Temps qu’il fait. Primé sur manuscrit, ce premier écrit que signait Pascal Commère avait obtenu une bourse de la fondation del Duca en 1986. En épigraphe, quelques lignes extraites du Journal du biographe d’August Strindberg et Stig Dagerman, le critique suédois Olof Lagercrantz : « L’enfance est le grand réservoir où nous cherchons des déguisements quand nous voulons raconter ce que nous éprouvons au moment même ». Peux-tu en dire plus sur le choix de cette épigraphe ?

 

Pascal Commère : Je ne suis plus dans la tête du jeune homme qui, tourmenté alors et épris de littérature, ne savait pas trop au seuil de ce livre ce qu’il s’apprêtait à écrire. C’est naturellement, je suppose, qu’il se remémora son enfance. Marquée par la présence des chevaux, il est vrai, autant que par la mort du père. De cette absence on ne guérit jamais tout à fait. D’où un sentiment d’insatisfaction, de révolte qui m’habita tout un temps. Il me revient du reste qu’une première mouture s’intitulait Des fois, c’était dimanche. C’est lors d’une relecture par un ami, Jean Dubacq, plus expérimenté que moi, qu’il me souffla le titre Chevaux. Que j’adoptai aussitôt.

Les coups de griffe d’Alain Faurieux-2

Ecrit par Alain Faurieux , le Mardi, 21 Novembre 2023. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

La prochaine fois que tu mordras la poussière (Navet d’exception), Panayotis Pascot, 2023

J’ai lu LE livre de la rentrée, le 1er en termes de marché global (dixit Libé), LA surprise éditoriale. J’aime pas les livres tout fins, j’aime pas les comiques, d’ailleurs PP est il un comique ? Et quel est son nom, son prénom ? Est-ce sincère, « vrai » ? Qu’est-ce que cela à voir avec écrire ? Encore un machin du nombril. Particularité ? C’est écrit jeune (PP EST jeune, ok). Et il écrit souvent bite. Et aussi des choses comme :

« Il ne m’a pas jugé, a essayé de m’accompagner, mes frères aussi, ils m’ont partagé leurs expériences ». Ou « Je mets le lait avant les céréales sûrement parce que tout le monde fait l’inverse, et je me place dans la baignoire avant de faire couler l’eau ».

Après l’Homo Erectus Le journal d’Homo Dépressif. La haine du père ? Oh, ouais que des fois y se regardent mal. C’est comme le reste, la haine c’est mou chez pana.

Plus mauvais qu’Ernaux, puissance dix.