Côte à côte
Le dernier livre de Jean Pierre Vidal ne se comprend que duel, en relation, dans un rapport à autrui. Un lien avec autrui, une autre, fût-elle inconnue. Pour paraphraser Paul Ricœur, ce livre aurait pu s’intituler « Soi-même comme un autre ». Grâce à cette intersection de deux parallèles (et l’on sait qu’elles se rejoignent à l’infini) on devine quelque chose de l’amour, sans doute profane mais qui semble, au-delà, un amour sacré, comme s’il fallait une forme à celle qui est absente, un accueil, une présence, la présence du poète.
Ce livre est aussi un texte sur l’abandon, sur la perte, là où le poète doit abandonner l’aimée, ou plutôt, la confiant au poème, lui donner une forme d’éternité. Une absente éternelle dans le poème, quittant son statut physique pour devenir une allégorie, un ensemble de métaphores de la femme. Du reste, on reconnaît parfois Sylvie, fille du feu de Nerval, apparaissant comme en palimpseste.