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La Une CED

Carnets d’un fou, XXXIX - Avril 2016, par Michel Host

Ecrit par Michel Host , le Samedi, 18 Juin 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

« Le Dieu nommé est un masque de nous-même. À travers l’admiration que nous lui portons, c’est nous-même que nous adorons. Fascinés par notre propre grandeur, notre bonté, notre sagesse, nous ne sommes jamais qu’un Narcisse pourrissant ».

Frédérick Tristan, L’anagramme du vide

 

#. Il pleut. Il pleut. Il pleut. La moelle de mes os moisit. Mon cerveau peut-être aussi. Je ne vaux pas grand-chose – Croyez bien que je ne joue pas les faux modestes ! ̶ , bientôt je ne vaudrai plus rien. C’est bien la preuve qu’Il a une dent contre moi. Qu’Il n’existe pas. S’il existait, pourquoi serait-il méchant à ce point ?

#. Pourquoi aussi cet intérêt constant pour Dieu ? Réponse : Il faut bien en vouloir à quelqu’un. Autant que ce ne soit pas à un humain qui, c’est probable, souffre tout comme moi ?

Le 2/IV/16

Neverland, de David Léon, Mise en voix, création le 26 mai 2016

Ecrit par Marie du Crest , le Vendredi, 17 Juin 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

Dans le cadre du festival ZOOM #2 Du Réel au Poétique, qui a eu lieu du 12 au 26 mai au Théâtre Ouvert à Paris, le texte de David Léon, encore inédit, a été l’objet d’une mise en voix par Blandine Savetier, assistée d’Irina Solano avec six comédiens-lecteurs, dans la salle de la Coupole.

« Billie Jean / the one who will dance on the floor in the round »

Il y eut pour moi d’abord, les feuilles éparses du texte découvertes comme un long poème polyphonique. Silencieux et presque mystérieux Le commencement de tout. L’entrée dans Neverland, le domaine de l’enfance éternelle Michaël Jackson, peuplé d’animaux, parc d’attractions égoïste. Royaume de Peter Pan.

Ensuite vint la lecture avec les voix. Six jeunes comédiens, debout, derrière des pupitres comme des chanteurs ou musiciens en concert. Du côté jardin au côté cour, la « psy », jeune femme blanche qui commente, explique, analyse ce qui est arrivé à Mikaël, puis Mikaël le noir en chemise blanche, Jimmy noir en simple tee-shirt, les sosies, blanc et métisse, travestis en M. Jackson portant chaussures bicolores, petit feutre, gant noir brillant, pantalon trop court et chaussettes blanches, enfin le père noir en marinière.

Sur les pas égarés de l’Autre, Lettre à un passant, par Nadia Agsous

Ecrit par Nadia Agsous , le Mercredi, 15 Juin 2016. , dans La Une CED, Nouvelles, Editoriaux

 

Ô Vous !

Voilà plus d’un an que je vous vois passer sous ma fenêtre ; tous les matins, vous allez ; tous les soirs, vous revenez. Vous marchez au rythme du temps qui passe. Au milieu de la rue étroite, vous avancez d’un pas lent et nonchalant. Vos yeux se promènent partout. Ils s’arrêtent sur le moindre détail des choses de la rue. Sauf sur ma fenêtre, ma tour d’ivoire, mon refuge, ce lieu qui éclaire mon jardin intérieur et égaye mes nuits tristes et monotones.

Voilà plus d’un an que tous les matins, parée de mon beau caraco brodé de fils d’or et de pierres précieuses venus du pays de mes rêves déjantés, je chante ma peine. Pendant que vous passez, mes yeux caressent tendrement votre silhouette qui hante mon esprit avide de vous connaître, de savoir qui vous êtes.

Dites-moi, Ô Passant, pourquoi vos pas sont-ils si lourds ? Comme s’ils avaient du mal à vous porter ?

Voilà plus d’un an que l’envie de vous prendre par la main ébranle ma pudeur, inonde mon corps, submerge mon esprit, me possède, me féconde, me berce, me fait gémir de plaisir.

Orphée du fleuve, Luc Vidal (4)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 15 Juin 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Orphée du fleuve, Luc Vidal, éditions du Petit Véhicule, 1999, 197 pages, 18 €

 

4. Écrire le mouvant poème, connaître les géographies du cœur. Luc Vidal, un poète, un éditeur pionnier.

Poète, de surplus poète du monde ouvert à la rencontre, Luc Vidal se nourrit des mots des autres poètes. Des toiles vivantes des peintres. Du poème vivant. D’ailleurs, des tableaux-poèmes se dessinent dans les Paysages fabuleux de l’Orphée du Fleuve. Ici,

« Un grand cheval rouge fait le tour de tes rêves

Et sur ta peau rougira le bonheur »

Là,

A propos de Lettres imaginaires de Mary Butts, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 11 Juin 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Un certain amour

à propos de Lettres imaginaires de Mary Butts, éd. Le lavoir Saint-Martin, 2016, dessins de Jean Cocteau, 15 €

 

J’ai quitté avant-hier le film de Xavier Dolan, Les Amours imaginaires, pour lire les Lettres imaginaires de Mary Butts illustrées par Jean Cocteau. Je sais, par ailleurs, de la bouche de Marie-Noëlle Chabrerie, la directrice des éditions Le lavoir Saint-Martin, que ce livre ne trouve pas suffisamment son public malgré le niveau d’exigence très élevé et la possibilité assez rare de feuilleter des dessins de Cocteau, inédits en France. Ces deux choses – la proximité du film et celle de Cocteau – m’incitent à essayer de déceler dans ce texte de M. Butts les clés de l’esprit « Queer », tel que l’envisagent les défenseurs des droits des homosexuels. Donc, regarder dans ce texte l’homophilie, car certaines lettres de l’ouvrage portent directement sur un jeune homme aimant les hommes.