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La Une CED

L’homme noir dans l’imaginaire musulman, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 20 Septembre 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Dans l’imaginaire musulman, le Noir est équivalent à l’esclave.

Les musulmans, à travers leur Histoire, étaient et ils le sont toujours, proie à la culture ségrégationniste et chauvine envers les Noirs ! Ce sentiment d’esclavagisme trouve ses racines chez les califes, les fkihs, les poètes et les petites gens… Cette culture est toujours vivante, transmise de génération en génération. Les chroniqueurs et les historiens musulmans, toutes sensibilités politiques ou religieuses confondues, ont rapporté des faits de califes et rois musulmans marqués par une conduite honteuse envers leurs sujets noirs africains. Cette gent humaine se vendait et s’achetait comme du bétail partout dans la terre d’islam (je n’évoque pas ici l’Histoire occidentale ou chrétienne, c’est une autre histoire envers la traite noire).

Dans la langue arabe, on trouve un riche lexique qui désigne les différentes catégories d’esclaves noirs : abd, mamlouk, khadim, ama, jariya, raqiq, ghoulam, zinj… Cette culture trouve sa place dans l’imaginaire populaire comme dans les réflexions d’élites musulmanes.

Désert des îles (2), par Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second , le Lundi, 19 Septembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis, Création poétique

 

L’île absolue : la concision spacieuse de la terre.

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L’Île au Trésor : île précieuse, île-trésor.

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45. L’île aussi des rejetés, des réprouvés, des bannis et bagnards, prison à ciel et mer ouverts, à vie recluse : île qui lie de force et, à son corps défendant, par décret des puissants, île-lie.

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La minime maxime, consistant îlot.

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Le nid, rentré, inséré, tissu de tissus, partie prenante et part distincte de l’intimité dont il est le cœur et la promesse, n’est pas assimilable à une île car l’espace qui l’entoure ne l’expose pas mais l’enveloppe, converge sur lui, le creuse, le confirme et protège.

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Entretien François-Marie Deyrolle, éditeur de L’Atelier contemporain, par Philippe Chauché

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 16 Septembre 2016. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

Entretien François-Marie Deyrolle, éditeur de L’Atelier contemporain à l’occasion de la parution de :

Au vif de la peinture, à l’ombre des mots, Gérard Titus-Carmel, préface Roland Recht ; Peindre debout, Dado, préface Anne Tronche, édition établie et annotée par Amarante Szidon ; Trente années de réflexions, 1985-2015, Alexandre Hollan, Yves Bonnefoy, préface Jérôme Thélot

 

« … j’aime la peinture, le dessin, la sculpture, la photographie ; je n’aime pas l’art contemporain », François-Marie Deyrolle

« Peindre l’impatience de peindre, le vertige de poursuivre continuellement son ombre », Gérard Titus-Carmel

« Un tableau qui a vraiment une vie à lui et qui est beau, c’est un tableau où il y a au moins une dizaine de tableaux, il a été dix fois terminé, et c’est la dixième fois qui compte, qui finalement rayonne de ces dix tableaux précédents qui sont effacés », Dado

« On sait beaucoup de l’œil et peu du regard », Yves Bonnefoy sur Alexandre Hollan

Dissoudre la femme : l’entreprise morbide du contre-nu, par Kamel Daoud

Ecrit par Kamel Daoud , le Jeudi, 15 Septembre 2016. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Techniques du contre-nu. L’armée islamique de l’Irak et du Sham est objet de fascination. Comme le retour d’un vieux dieu sanguinaire, dans le sang des hommes. Daech tue, détruit, efface, nivelle et apporte le désert partout, avec la harangue et la mort. Dans le dos du monde « arabe » qui regarde la Palestine qui regarde les morts qui regardent, à leur tour, les vivants. Daech poursuit, délivre ses premiers passeports, organise des mariages collectifs ou des lapidations de femmes, invite à des jeux, coupe des têtes et des mains et édite des modes. Ainsi, sa dernière directive céleste : l’habit de la femme. Bien sûr. Car le corps de cette malheureuse est source du Mal, du vide, du néant. Comment réussir le contre-nu parfait ? Comment effacer la femme, ses traces, contours, voix, rires, courbes, ombres, yeux et prénoms ? Etrange courant de fond : il va de la Turquie où un ministre aux yeux perfides a déclaré que le rire des femmes est indécent, à Daech qui vient de publier son Daech-fashion : la femme doit porter une robe ample, noire, qui ne laisse pas deviner, en dessous, ni le corps, ni la courbe, ni les autres vêtements. Cette robe doit être sombre, volante pour mieux effacer la femme, de couleur noire donc, invisible ou seulement comme une tache. La femme doit aussi cacher sa bouche, son menton, ses lèvres et même ses yeux. Elle ne peut rire, ni sortir dans la rue sans un accompagnateur parent ou époux.

Mère (1), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 13 Septembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Les personnages ont le visage éclairé par un projecteur qui laisse le restant de la scène dans l’ombre ; peu à peu durant le déroulement de la pièce, on voit le décor : une maison abandonnée où les meubles sont recouverts de draps, et où règnent l’immobilité et en quelque sorte, le silence.

 

Toutes les espèces de mort, et l’atmosphère de mort.

Le gloire posthume, tu y crois ?

Ma sœur a été moniale dans un monastère bouddhiste. Trois années, trois mois, trois jours et trois heures. Voire trois minutes.

Elle ? Elle a toujours été inspirée par la musique, du jazz que son ami du moment collectionnait chez Crocodisc.