Mère (4), par Didier Ayres
Moi, j’aime les parfums. C’est une indication pour moi. C’est un signe, si tu préfères. Je reconnais que je suis ému par une odeur, la fragrance d’une tubéreuse par exemple. Et puis, les odeurs âcres qui dénotent du mauvais sort de l’horoscope du jour. C’est juste un peu mystique, si tu préfères.
Il faut tourner son doigt sur le planisphère, et là tu pointes un lieu : Punta Arenas. C’est la fin du monde !
Elle a pris un vol Bruxelles/Limoges avec 40 euros de bagages et un recueil des poèmes de Maria Tsvetaïeva. Et pour signet une photographie des colosses de Memnon.
Et puis, c’est le destin.
Tu vois, je te dis cela parce que mon idéal ce n’est pas cette partie de ma vie que je ne peux pas refaire, et qui est passée, qui est une chose brûlante en un sens, et même dangereuse.
Tiens, là, une odeur de cosmétique. De crayon de bois.
Ecoute. Debussy ?
Il n’y a rien d’original dans mon esprit à ce traitement. Sinon, qu’il faut quelque chose de doux et des étapes préliminaires pour que le sommeil ne s’altère pas. Et même si cela donne l’impression que la dose est trop forte ou trop faible, il faut suivre la prescription, n’est-ce pas ?
C’est une partie des cours de Normale.
Je n’ai vraiment souffert que deux années, 83 et 84, où tout a été joué.
Tu as des circonstances atténuantes.
J’ai peur.
Mais, ça s’arrange avec la musique. Oui, mets plus fort.
C’est la Saint-Sylvestre.
On te reconnaît, là, sur la photo.
Redonne-moi une cigarette.
C’est à cause de mon éducation à l’anglaise.
Et cette histoire de plexus ?
L’épilepsie.
Les médicaments. Son addiction, si tu préfères.
Une espèce de vortex affectif ?
On peut dire.
A suivre ...
Didier Ayres
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