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La Une CED

La Styx Croisières Cie Octobre 2020 (par Michel Host)

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 18 Novembre 2020. , dans La Une CED, Les Chroniques, Chroniques régulières

 

Ère Vincent Lambert, An II

Humain, citoyen le plus vulnérable, la République française, la médecine, la banque et la magistrature réunies, t’ayant baptisé Légume, te tueront.

 

« L’absurde et son contraire participent des mêmes forces. La nature verse un quantum qu’il lui est indifférent que nous dépensions (ou qui se dépensât) en sottises ou en miracles d’intelligence » (Paul Valéry, Mauvaises pensées & autres)

 

De l’Almanach Vermot. C’est le plus grand succès de librairie avec les ouvrages de M. Sartre. Deux pentes du génie national : Sartre serait plus philosophique, mais l’almanach Vermot est plus universel (Alexandre Vialatte, Chroniques de La Montagne)

J’entends des regards que vous croyez muets, Arnaud Cathrine (par Delphine Crahay)

Ecrit par Delphine Crahay , le Mardi, 17 Novembre 2020. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Folio (Gallimard)

J’entends des regards que vous croyez muets, Arnaud Cathrine, Gallimard Folio, novembre 2020, 192 pages, 6,90 €


L’écrivain est – entre autres – celui qui observe et imagine tout à la fois : c’est ce que fait Arnaud Cathrine dans J’entends des regards que vous croyez muets, recueil de fragments qui doivent leur beau titre à Racine : c’est un vers de Britannicus, conjugué au présent au lieu du futur, suivant le conseil d’une amie de l’auteur.

Il s’agit d’une galerie de portraits : ceux de quidams que l’écrivain a croisés dans la rue, son voisinage, des restaurants, des cafés… – quand ces lieux n’étaient pas encore déserts à cause de l’impéritie politique – et qui happent son attention. Ils s’ouvrent le plus souvent sur des notations descriptives puis, de ces instantanés capturés furtivement, Arnaud Cathrine glisse vers la fiction, en inventant les vies de ces inconnus. Çà et là s’intercalent des fragments autobiographiques.

Météores, Stéphane Barsacq (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 16 Novembre 2020. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie

Météores, Stéphane Barsacq, éditions de Corlevour, septembre 2020, 196 pages, 15 €

 

Écrire avec

D’emblée, ce que l’on ressent à la lecture de Météores de Stéphane Barsacq, c’est la qualité brillante de l’expression. Son écriture relève du travail et de la finesse d’une phrase légère mais profonde, lumineuse mais grave, éclatante, dense. Cette luminosité – qui ne renonce pas à l’ombre toujours nécessaire au lecteur pour qu’il cherche en lui-même cette parole inquiétante, ombrée, intrigante, que l’obscurcissement détient en lui comme un secret palpitant – accorde assez d’intellection au texte pour y déceler la pensée de l’auteur, clarté où tournoie, plonge cette littérature, ainsi qu’en un milieu aqueux. On pérégrine dans ce livre à la manière d’un voyageur embarqué sur un petit esquif, muni d’un lamparo. On ajoute pour soi une phrase à tel aphorisme, conduit vers des auteurs ou des musiciens pour reprendre souffle avec sa propre connaissance des textes ou des musiques, se dédoublant un instant du contenu pour ajouter le sien propre. Et c’est là pour moi une réussite dans la mesure où l’énonciation reste meuble, s’adapte, se dilate et grandit la pensée.

Échange épistolaire avec l’écrivain et professeur des universités, Jean-Michel Devésa (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 12 Novembre 2020. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

à l’occasion de la parution de Scènes de la guerre sociale (Le Bateau Ivre), et Lire, voir, penser l’œuvre de Jean-Philippe Toussaint, Colloque de Bordeaux (Les Impressions Nouvelles)

 

Philippe Chauché, La Cause Littéraire : Les éditions Le Bateau Ivre publient votre journal du Mouvement des Gilets Jaunes, votre roman bordelais sur ces samedis, où vous étiez des cortèges et des défilés. Comment est né ce projet tout d’abord lisible sur les réseaux sociaux, avant de devenir un livre ?

Jean-Michel Devésa : L’universitaire et désormais le romancier n’ont jamais cessé d’agir en citoyen et en militant, et – pour m’exprimer selon la langue et la symbolique qui sont les miennes –, en camarade (sans carte ni organisation depuis des lunes). Cela étant, j’en viens sans plus tarder à votre question.

Έπιγράμματα, Travaux et jours dans la Grèce antique, Bernard Plessy (par Michel Host)

Ecrit par Michel Host , le Mercredi, 11 Novembre 2020. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Essais, Histoire

Έπιγράμματα, Travaux et jours dans la Grèce antique, Bernard Plessy, éditions Paradigme, juin 2020 (édition bilingue), 96 pages, 9,90 €

 

La vie ! La vie !

 

« Ces gens ordinaires ont fait un peuple extraordinaire »

Bernard Plessy

 

Dans une collection originale et rare – nous en reparlerons – voici un ouvrage mieux que plaisant, délicieux, exceptionnel ! Si l’on souhaite recevoir des images fidèles de l’homme et de la femme grecs durant l’antiquité, hommes et femmes du peuple, appartenant à la vie rurale, au monde du travail, des images aussi de la façon dont ils pensaient leur existence, de la façon dont ils se voyaient, il les offre à profusion.