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Les Livres

Petite Histoire de la Caricature de Presse en 40 Images, Dominique Moncond’huy

Ecrit par Didier Smal , le Mercredi, 14 Octobre 2015. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Folio (Gallimard)

Petite Histoire de la Caricature de Presse en 40 Images, juin 2015, 192 pages, 6,40 € . Ecrivain(s): Dominique Moncond’huy Edition: Folio (Gallimard)

 

La collection FolioPlus, comme chacun le sait, est avant tout destinée à un public scolaire ; mais comme chacun le sait aussi, on peut apprendre à tout âge et nul n’a jamais perdu son temps à feuilleter voire lire un FolioPlus, d’autant que, pour celui-ci, l’actualité s’en mêle quelque peu, puisqu’il propose une Petite Histoire de la Caricature de Presse en 40 Images, conçue par Dominique Moncond’huy.

Le lien à l’actualité est évident : le 7 janvier 2015, le journal satirique Charlie Hebdo subissait un attentat, événement qui a suscité nombre de questions relatives à la liberté d’expression. Pour autant, Moncond’huy a l’intelligence de ne pas évoquer directement cet attentat, évitant ainsi à son anthologie de devenir une thèse à charge ou à décharge ; non, elle présente un phénomène éditorial, la « caricature de presse », et ne prend pas position, ainsi qu’elle l’annonce dans une brève introduction :

Profession du père, Sorj Chalandon

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Mardi, 13 Octobre 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Grasset, La rentrée littéraire

Profession du père, août 2015, 320 pages, 19 € . Ecrivain(s): Sorj Chalandon Edition: Grasset

Lors d’une soirée de présentation de son dernier roman, Profession du père, Sorj Chalandon souligne que dans chacun de ses romans, la figure du père, qu’il soit réel ou rêvé, occupe une dimension très forte. Dans celui-ci le père tient le rôle principal dans un huis clos familial intense. Face à lui, gravitent le fils aîné qui tient la place du narrateur, le cadet qui sert de contrepoint, la mère et des silhouettes extérieures au clan qui à leur tour interviennent dans le cours du récit, un ami d’école du fils, un américain énigmatique. Dans ce scénario improbable, l’intrigue va se dérouler avec un crescendo inexorable, depuis l’enfance du fils aîné jusqu’à sa maturité.

Le roman Profession du père de Sorj Chalandon débute le jour de la crémation du père André Choulans, un nom banal, une crémation qui fera disparaître toute trace de cet homme à jamais. La scène est cruelle puisque le fils aîné, Émile, est seul avec sa mère pour assister à la cérémonie. Peu à peu, il va remonter à rebours les étapes de sa vie familiale en essayant d’en décrypter les ressorts. On le suit pas à pas dans sa quête. Tout commence à la fin de la guerre d’Algérie en 1961 et se boucle en 2010, au moment où le fils devenu « restaurateur de tableaux » et père à son tour, écoute une bande enregistrée à son adresse par le père où celui-ci va dévoiler « sa vérité », « des révélations sur moi, sur ta mère, sur toi. Je veux juste que tu saches qui je suis vraiment ».

Ton père pour la vie, Antoine Silber

Ecrit par Arnaud Genon , le Mardi, 13 Octobre 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Arléa

Ton père pour la vie, août 2015, 152 pages, 18 € . Ecrivain(s): Antoine Silber Edition: Arléa

 

Au nom du père

On gardait du premier livre d’Antoine Silber un souvenir ému. Dans Le silence de ma mère, qui paraît ces jours-ci en édition de poche (1), l’écrivain avait brossé le portrait tendre de cet être mystérieux et fragile qu’était sa mère. Après nous avoir emmenés sur l’île de Patmos qui lui est chère (2), il offre dans son troisième livre un magnifique et bouleversant récit autofictionnel qu’il consacre cette fois-ci à son père.

Ton père pour la vie, c’est un peu le livre que chacun d’entre nous voudrait écrire sur son propre père, pour peu qu’on l’ait aimé. C’est un livre sur Michel Chrestien – Jacques Silberfeld de son vrai nom –, le père du narrateur-auteur, mais aussi le roman des amours filial et paternel réunis, de ce qui se joue au cœur de cette relation, de ce qu’elle implique dans la construction de soi. C’est un roman sur la famille, sur les racines, qu’elles soient géographiques ou religieuses. Sur ce qu’il reste de l’histoire des autres dans notre propre histoire.

Six Jours, Ryan Gattis

Ecrit par Didier Smal , le Lundi, 12 Octobre 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman, Fayard, La rentrée littéraire

Six Jours, septembre 2015, traduit de l’anglais (USA) par Nicolas Richard, 432 pages, 24 € . Ecrivain(s): Ryan Gattis Edition: Fayard

 

Avant même d’ouvrir Six Jours (All Involved : A Novel of the 1992 L.A. Riots, titre autrement plus significatif), le premier roman de Ryan Gattis traduit en français, de multiples indices mènent à l’idée qu’on va être confronté à quelque chose de costaud. Il y a le soutien d’autres écrivains, et pas des moindres : Joyce Carol Oates, David Mitchell et Dennis Lehane ; mais on sait que pareil soutien peut se monnayer, ou s’échanger… Il y a plus concret : la chaîne HBO et le producteur Alan Ball ont acheté les droits en vue d’une adaptation télévisuelle, ce qui laisserait à penser que le matériau narratif proposé par Gattis est à tout le moins solide. Et puis il y a l’argument ultime, le gage d’authenticité parfait pour tout qui s’intéresse à la culture populaire nord-américaine : sur le site de l’auteur, à la page dédiée à Six Jours, se trouve la playlist du roman, et là, on se dit que s’il y est bien question des Supremes, des Temptations, de Bill Haley, de Toots & The Maytals, de Cypress Hill et bien d’autres encore, en ce compris des bandes originales de films signées John Williams (plus particulièrement sur la « bombing mixtape » de Freer, l’une des voix du roman – on y reviendra), ce roman va parler de vrais gens, de ceux qui vivent avec de la musique en fond sonore constant, pour qui elle signifie quelque chose, et sans laquelle manquerait une part essentielle de leur personnalité.

Tout ce qui m’est arrivé après ma mort, Ricardo Adolfo

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 12 Octobre 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue portugaise, Roman, Métailié

. Ecrivain(s): Ricardo Adolfo Edition: Métailié

 

Tout ce qui m’est arrivé après ma mort est une farce sur l’exil, aussi drôle que pathétique, dérangeante aussi, car l’auteur brouille un peu les pistes, ce qui lui permet de montrer comment chacun de nous, quel qu’il soit, bien installé dans sa peau de lecteur-voyeur-ricaneur, pourrait lui aussi un jour basculer et devenir le clown de sa propre histoire. Car à vrai dire notre identité, notre assurance, nos certitudes, ne tiennent qu’à un fil et si ce fil est coupé, quand tous les repères disparaissent, que l’on ne comprend plus personne et que personne ne nous comprend, et que l’on devient quantité négligeable, un immigré donc, une statistique, une ombre, alors on peut se perdre très facilement. Se perdre dans une ville étrangère et surtout se sentir étranger à soi-même. Un exil plus pernicieux encore.

Brito est un personnage clownesque. Doublement perdu avec son épouse et son tout petit garçon, dans une ville sur l’île, et on devinera au bout d’un moment qu’il s’agit de l’Angleterre, et loin du pays, qu’on sait être le Portugal, où Brito était postier.