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Les Livres

La maladroite, Alexandre Seurat (2ème article)

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mercredi, 07 Octobre 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, La rentrée littéraire, Le Rouergue

La maladroite, août 2015, 112 pages, 13,80 € . Ecrivain(s): Alexandre Seurat Edition: Le Rouergue

 

Voici un premier roman dont l’éditeur nous dit qu’il est d’une rare nécessité. On peut être d’accord en précisant qu’il s’agit plus d’une nécessité sociale que littéraire, sans rien enlever à ses qualités ni à la cohérence du projet et de la voix qui l’animent.

Entre narration, confession et rapport administratif, La maladroite est le récit d’une vie d’enfant qui n’était « pas faite pour vivre », qui semblait condamnée avant même que de naître par les histoires qui l’ont précédée, par le nom même qu’elle porte : Diana. Un nom de princesse qui n’était pas vraiment à sa place et qui disparaîtra dans un tunnel.

Ce qui est en effet terrible dans le drame de La maladroite – et qui peut rendre ce récit nécessaire – c’est l’impuissance de celles et ceux que Diana touchent mais qui ne sauront ni ne pourront l’aider, quelle que soit la place qu’ils occupent dans sa vie qui ne cesse de fuir, d’échapper aux autres, soumise à une famille effrayante et si banale. Il y a sans doute beaucoup de petites Diana autour de nous, que nous ne savons voir, que nous ne savons entendre, et que l’on ne sait préserver ni même écarter du danger qui les menace.

Kamarades, La fin des Romanov, scénario Benoit Abtey, Jean-Baptiste Dusséaux, dessin et couleurs Mayalen Goust

Ecrit par Marie-Josée Desvignes , le Mercredi, 07 Octobre 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Albums

Kamarades, La fin des Romanov, Ed. Rue de Sèvres, mai 2015, mai 2015, 58 pages, 13 € . Ecrivain(s): Benoit Abtey, Jean-Baptiste Dusséaux, Mayalen Goust

 

Petrograd, « 1917, la première guerre mondiale bat son plein », le Tsar de toutes les Russies, Nicolas II Romanov est au début de son déclin. Les révolutionnaires avec Lénine à leur tête n’attendent qu’un faux-pas pour prendre le pouvoir. Le sang coule de part et d’autre, sur la page le blanc rivalise avec le rouge, offrant un univers froid, terrifiant. L’idéaliste Staline œuvre dans l’ombre, avide de pouvoir, il est rusé et n’hésite pas à trahir les siens pour servir sa cause. Sa fourberie est bien rendue par le dessin, homme sombre, mystérieux. « Je suis jaloux de ton bonheur Volodia, savoure-le ». Il va gagner l’amitié de Volodia en lui parlant de son amour perdu, un amour qui l’a rendu aride.

Volodia, homme sincère et droit, amoureux d’Ania, en fera les frais, alors même qu’Ania, fille du tsar est prête par amour à rejoindre la cause des révolutionnaires « le peuple a faim, il rêve de liberté, si vous ne faites rien, nous mourrons tous, père ! ».

En regard sur Lino de Giuli, Alain Marc

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 06 Octobre 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Arts, Éditions Dumerchez

En regard sur Lino de Giuli, août 2015, 59 pages, 20 € . Ecrivain(s): Alain Marc Edition: Éditions Dumerchez

 

« Lino de Giuli voudrait tenir les deux fils du vide et des interstices », cite l’exergue placé sur le rabat de la quatrième de couverture de ce bel ouvrage publié par les éditions Dumerchez. Tandis que la page de garde pose la question du poète : « Tenter de répondre à cette question : / les mots, le poème, sont-ils capables de traduire au plus près, le visuel ? »

Cette mise en regard des créations (peintures, sculpture, installation) du peintre-plasticien Lino de Giuli, et des créations du poète Alain Marc (auteur de plus d’une dizaine de livres), cette rencontre où les mots du poète posent leurs regards et leur langue (poétique) sur les représentations créatives de l’art(-iste) visuel, relance la question permanente des vases communicants entre poésie et création artistique.

Les éditions Dumerchez proposent ainsi ces livres de belle facture au contenu de haute qualité, livre d’artiste justement défini par Bernard Noël comme le carrefour d’un échange à trois personnages :

Le harem, suivi d’Histoire du Calife Hakem, Gérard de Nerval

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Lundi, 05 Octobre 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Folio (Gallimard)

Le harem, suivi d’Histoire du Calife Hakem, septembre 2015, 144 pages, 2 € . Ecrivain(s): Gérard de Nerval Edition: Folio (Gallimard)

Publié en 1851, Voyage en Orient de Gérard de Nerval s’inscrit dans le courant orientaliste du XIXe qui a largement fécondé la littérature et la peinture française. Les récits de voyages vers un Orient mythique sont à la mode et fleurissent sous la plume de Chateaubriand, L’Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811), de Lamartine, Voyage en Orient (1835), de Théophile Gautier, Constantinople (1853), de Gustave Flaubert, Carnets de voyage à Carthage qui serviront de base aux décors de Salammbô (1862) et qui ne seront publiés sous leur forme originelle que récemment.

La récente publication des éditions Folio regroupe deux textes extraits de Voyage en Orient : Le harem, issu de la partie intitulée « Les femmes du Caire » et Histoire du Calife Hakem, tiré de « Druzes et Maronites ».

Dans Le harem, Gérard de Narval est installé au Caire, où il vit comme « un citoyen de cette ville » afin de mieux la comprendre et l’aimer. Il s’y promène, découvre, partagé entre émotion et déception, les ruines de mosquées, s’attarde dans les bains pour échapper à l’air torride et chargé de poussières du Khamsin, ou s’assoie aux terrasses des cafés, l’oreille tendue pour y écouter les chanteurs et les conteurs, sachant qu’il ne parle pas un traître mot d’arabe. Handicap qui va s’avérer particulièrement délicat à gérer lorsqu’il se pique d’acheter une esclave musulmane d’origine javanaise.

Comme une feuille de thé à Shikoku Sur les chemins sacrés du Japon, Marie-Edith Laval

Ecrit par Lionel Bedin , le Lundi, 05 Octobre 2015. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Le Passeur

Comme une feuille de thé à Shikoku Sur les chemins sacrés du Japon, mai 2015, 288 pages, 19,50 € . Ecrivain(s): Marie-Edith Laval Edition: Le Passeur

Il y a dans la vie des moments qui en changent le cours, mais nous ne nous en apercevons pas tout de suite. C’est lorsque nous prenons conscience des conséquences que nous faisons le lien avec le point de départ. Ainsi, pour Marie-Edith Laval, l’idée d’un pèlerinage sur le chemin des 88 temples de Shikoku est née lors d’une « rencontre hasardeuse » avec un pèlerin japonais sur le chemin de… Compostelle. Elle ne savait pas alors qu’elle vivrait une aventure peu commune qui changerait ou à tout le moins conforterait sa philosophie de la vie. Un an plus tard la voyageuse fait ses premiers pas sur le sol japonais, dans l’été brûlant, s’équipe des indispensables accessoires du pèlerin, et se lance. Les premiers pas dans ce pays inconnu sont hésitants, la barrière de la langue n’arrange rien, pas plus que les codes de cette société, de ce pays dépaysant, ce « fascinant pays couvert de paradoxes ». Les arrivées aux premiers temples lui permettent de se familiariser avec un rituel précis et répétitif, sorte de fil rouge tout au long du parcours, ainsi que l’astreinte quotidienne de l’écriture. Nous suivons facilement Marie-Edit Laval dans ce récit bien documenté. Elle nous donne des informations et ses impressions sur les paysages, les rencontres, les autres, les échanges, les coutumes, l’accueil d’une voyageuse, les joies et les peines d’une marcheuse.