On est en 1908. C’est l’histoire du garçon. Vous le suivrez tout au long de ce livre, avec passion et curiosité, tout au long de son parcours initiatique. Mais vous ne l’entendrez pas, jamais. Il ne parle pas, ne dit pas un mot. Il est muet le garçon. Depuis sa naissance, mis au monde par une femme qu’il porte sur ses épaules au début de ce roman, parce qu’elle est malade, parce qu’elle va mourir. Et elle meurt. Et le Garçon brûle son corps. On est en 1904, dans le sud de la France. Le chemin du Garçon commence.
Marcus Malte nous offre une œuvre ambitieuse, d’une parfaite maîtrise narrative, dans un style éblouissant. C’est un roman initiatique certes, mais comme on en a peu vus. Le jeune héros n’a pas de nom, pas plus que sa mère. A-t-il seulement eu un père ? Il part seul vers le monde, sans désirer l’aborder vraiment. Il n’a jamais vu d’autres humains que sa mère, à peine une silhouette furtive peut-être.
La première étape est le monde qu’il connaît déjà un peu, la nature sauvage. Moments de pure poésie tant les noms des plantes sont beaux, comme dans une page de Thoreau, comme dans Walden, ou comme dans un lieu de Giono.